HomeA la uneACQUITTEMENT DE HOSNI MOUBARAK : Si si, c’est l’œuvre d’Al-Sissi

ACQUITTEMENT DE HOSNI MOUBARAK : Si si, c’est l’œuvre d’Al-Sissi


 

De tous les satrapes qui ont été balayés par une insurrection populaire, Hosni Moubarak aura été le plus courageux et le plus chanceux. Courageux parce qu’il fut le seul à n’avoir pas fui sa patrie, comme l’ont fait le Tunisien, Zine-Abidine Ben Ali et le Burkinabè Blaise Compaoré. On oublie volontiers le cas du guide libyen, Mouammar Kadhafi qui, dans la foulée, a été envoyé ad patres par ses contempteurs. Pour ce faire donc, on peut dire que Hosni Moubarak a été aussi très chanceux. Car, en dépit des risques multiples qu’il encourait en restant au pays, son intégrité physique a été assurée. Et l’homme peut aujourd’hui se frotter les mains ; lui qui vient d’être définitivement blanchi par la justice. En effet, accusé d’avoir incité au meurtre de 850 personnes en 2011, lors des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, et condamné à la réclusion à perpétuité, l’ex-raïs a été acquitté, le 2 mars dernier, par la Cour de cassation du Caire. Cerise sur le gâteau, ses deux fils, Alaa et Gamal, ont été aussi remis en liberté. Ainsi donc, Hosni Moubarak a été réhabilité ; lui qui, tout octogénaire qu’il est, aura passé le plus clair de son temps dans un hôpital militaire. On le revoit comme si c’était hier, traîné dans une civière devant les juges pour répondre des faits de crimes à lui reprochés. Toute chose qui, au regard de son âge, avait ému plus d’un.

 Il faut sortir de la logique de la vengeance

Cela dit, cette décision de justice, il faut le dire, ne manquera certainement pas de provoquer des grincements de dents dans les rangs des insurgés qui y  verront la main du Général  Al-Sissi, surtout que ce dernier, on le sait, est  un pur produit de Moubarak. Pour certains Egyptiens, cet acquittement n’est ni plus ni moins qu’un renvoi de l’ascenseur de la part du régime actuel qui n’est rien d’autre qu’une restauration de l’ordre ancien. Car, il faut le dire, c’eût été sous Mohammed Morsi, du nom de cet islamiste démocratiquement élu et dont les dérives autocratiques ont précipité sa chute, Hosni Moubarak risquait de monter à l’échafaud. On n’en est pas là. La justice a fait son travail, quoi que beaucoup trouveront à redire. A juste titre d’ailleurs. Du reste, le plus urgent pour les Egyptiens n’est pas de solder leurs comptes avec le vieux Moubarak, mais plutôt de travailler à se réconcilier  avec eux-mêmes, surtout dans ce contexte sous-régional voire mondial où la menace djihadiste se fait de plus en plus réelle. Il faut donc sortir de la logique de la vengeance pour que l’Egypte qui demeure une puissance économique sur le continent, puisse retrouver sa place dans le concert des nations.

B.O


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