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AFFRONTEMENTS ENTRE SCOLAIRES ET PARENTS D’ELEVES A NIANGOLOKO : Plusieurs blessés et une quinzaine de motos saccagées


Le mouvement des scolaires de la ville de Niangoloko a tourné au pugilat entre élèves et parents, les 17 et 19 décembre 2016. Si au premier jour les premiers ont reçu une sévère correction de la part de leurs géniteurs, le 19, c’était au tour d’un groupe de parents de subir le courroux de leurs progénitures. Bilan de ces affrontements : plusieurs blessés et une quinzaine de motos saccagées.

 

La crise scolaire qui sévit dans la cité de Santa, Niangoloko, est en train de prendre des proportions inquiétantes. En effet, dans la matinée du 19 décembre 2016, un groupe de parents d’élèves qui n’entendaient pas laisser les élèves du secondaire mettre ceux du primaire dehors dans le cadre de leurs revendications, ont subi le courroux de leurs « progénitures ». Ce « combat » entre parents et élèves a eu pour théâtre le domaine scolaire des écoles A et B de Niangoloko. Selon Badaye Héma, un parent d’élève que nous avons joint au téléphone, les scolaires  ont saccagé une quinzaine de motos et blessé des parents et des écoliers. Mais à l’entendre, tout est parti de l’obstination des élèves des lycées et collèges de la localité à remettre en place les structures de l’Association des scolaires de la Comoé dans les établissements de la ville. Pourtant, rappelle Badaye Héma, les conclusions d’une rencontre qu’ils ont eue avec le SG du MESS sous la Transition, ont suspendu la structure à Niangoloko. A entendre notre source, cette volonté des élèves a rendu la situation quelque peu délétère à Niangoloko. C’est, selon lui, ce qui explique la fermeture des classes décidées par les parents, du 7 au 14 décembre 2016. Et comme elles (les classes) devraient rouvrir le 15 décembre courant comme le souhaitaient les parents, des personnalités de la localité, le chef du canton de Niangoloko, Baba Frédéric Héma en tête et bien d’autres comme le grand imam, le curé de la paroisse, les pasteurs ont senti la nécessité de s’impliquer pour apaiser le climat. Dans cet élan, ces personnalités se sont rendues au lycée municipal de Niangoloko qui est le foyer de la crise pour, précise notre source, s’entretenir avec les responsables des élèves, le 17 décembre 2016. « Quelle ne fut leur surprise », relate Badaye Héma selon qui les élèves ont daigné refuser de rencontrer ces sages. Pire, poursuit-il, ils les ont même hués. Alors, raconte notre source, ces personnalités et les quelques parents d’élèves qui s’étaient mobilisés pour la circonstance ont décidé de rentrer chez eux. Il se trouve que les élèves s’étaient organisés de sorte que ceux du lycée Santa et du Collège Ephraïm étaient en train de rejoindre ceux du lycée municipal. Sur leur chemin de retour, les parents sont tombés nez à nez avec le grand groupe d’élèves qui marchaient en direction du municipal. A la vue des parents, poursuit M. Héma, les élèves ont été pris de panique. Certains se sont mis à fuir mais d’autres ont commencé à lapider les parents. Sur le champ, un groupe d’élèves s’est détaché et a pris la direction des écoles A et B, avec pour intention d’aller faire sortir les élèves de ces écoles primaires. Les quelques parents qui étaient restés sur place ont décidé de les en  empêcher en les y devançant. C’est à ce niveau que ce groupe de parents a essuyé des jets de pierres qui ont blessé certains d’entre eux.

« Si on n’y prend garde, Niangoloko risque de devenir une base-arrière ».

L’assaut des scolaires, qui étaient armés de lance-pierres, a été tellement violent que les parents ont dû battre en retraite, abandonnant leurs engins, confie Badaye Héma. Sans considération aucune, les élèves ont saccagé une quinzaine de motos dont des motos des enseignants des écoles A et B, tout en scandant des slogans hostiles au Mouvement du peuple pour le progrès (MPP). C’est pourquoi notre source estime que les causes de la crise sont trop profondes. « Ces élèves ont des moyens financiers et logistiques pour leurs actions. Ce n’est plus une question de simples revendications d’élèves. A mon sens, il y a des causes politiques et si on n’y prend garde, Niangoloko risque de devenir une base-arrière. Ces enfants ont des soutiens en dehors de Niangoloko ».

De leur côté, les scolaires soutiennent que si les choses ont finalement mal tourné le 16 et le 17 décembre 2016, c’est parce que plusieurs d’entre eux ont été violentés par les parents depuis le début de la crise. Selon leur responsable Moussa Ouattara, dans la soirée du 15 décembre 2016, alors que les cours avaient été suspendus par les parents depuis le 7 décembre, un crieur public a invité l’ensemble des parents au lycée municipal le lendemain 17 à 7 heures. « Nous avons cherché à comprendre ce qui se passait, parce que nous craignions que ce ne soit une mobilisation pour venir agresser les élèves. Pour cela, j’ai même joint le préfet de Soubakaniédougou qui assure l’intérim de Niangoloko, au téléphone ». Et de poursuivre en disant que le 17 décembre donc dans la matinée, les parents sont rentrés dans les classes et ont agressé les élèves. « J’ai personnellement été copieusement tabassé mais j’ai réussi à m’enfuir. Plus tard, mes camarades m’ont dit que la police et la gendarmerie étaient au lycée puisque je les avais appelées. Cela m’a rassuré et encouragé à y revenir. Là, il y avait toujours des parents qui voulaient s’en prendre à moi. Pour me sécuriser, les éléments de la gendarmerie m’ont pris et j’ai passé trois jours auprès d’eux. Le dimanche 18 décembre 2016 où j’ai été libéré, les parents ont encore passé un communiqué pour dire que les élèves devaient reprendre les cours le lundi 19. Ils se sont encore mobilisés au lycée mais cette fois-ci, munis de fouets, de machettes pour affronter les élèves.

 

Les élèves ne veulent plus qu’un seul des leurs soit inquiété

 

Pourtant, les élèves avaient prévu de marcher ce jour-là pour dénoncer la violence des parents en milieu scolaire. Le lieu de rassemblement choisi était le lycée municipal. Lorsque mes camarades ont croisé les parents d’élèves, ceux-ci ont sorti des fouets et ont commencé à les chicoter. Ils ont fait appel aux autres camarades qui sont venus créer le surnombre, obligeant les parents à se retrancher dans les écoles A et B. Ils ont placé leurs motos parmi celles des enseignants avant de s’organiser pour la riposte. Mais vu qu’ils étaient en infériorité numérique, ils ont une fois de plus  été délogés de l’école et les camarades ont saccagé les motos. Malheureusement, ils n’ont pas pu faire la différence entre leurs motos et celles des enseignants », conclut Moussa Ouattara qui, au passage, a fait savoir qu’à l’issue de cette course-poursuite, les élèves se sont rendus à la préfecture pour remettre une lettre dans laquelle ils disent qu’ils ne veulent plus qu’un seul des leurs soit inquiété.

 

Mamoudou Traoré

 

 

 


Comments
  • C’est regrettable que l’école burkinabè ne soit pas épargné du vent d’incivisme qui souffle dans le pays. regrettable que des enfants osent s’en prendre à leurs géniteurs. Dans quelle monde vivons nous? Il est temps que tout le monde s’implique pour que l’école burkinabè retrouve sa rigueur d’autre fois.

    22 décembre 2016
  • Je pense qu’il faut sérieusement que l’État se fasse respecter dans cette ville de Niangoloko où depuis plus de quatre ans des élèves drogués font la loi. Il ne faut pas que les parents baissent les bras. Agissez comme au lycée de Kankalaba où une descente des parents d’élèves au lycée, il y a quelques années de cela, a définitivement mis fin à la pagaille imposée par ces délinquants de soi-disant élèves qui se croient tout permis! Trop c’est trop! Vite, le conseil de discipline en marche! On se rappelle que ces mêmes délinquants avaient en son temps complètement incendié le véhicule du proviseur du lycée santa de Niangoloko! Ce sont tout, sauf des élèves, ces bandits de grands chemins! Si on laisse faire, c’est toute la région des cascades qui va prendre feu!

    22 décembre 2016
  • Mais je ne savais pas qu’ici au Faso la loi permettait à des parents de suspendre des cours scolaires à leur gré! Mais enfin, c’est là le constat! Et que gagne un Parent d’élève en se substituant à l’autorité compétente pour exiger l’application d’une loi? Et s’il y gagne quelque chose, il gagnera mieux en faisant appliquer toutes les lois qui ne sont pas appliquées dans ce pays. Autrement, je le verrai franchement impartial et l’impartialité à mon avis n’est pas un modèle d’éducation qu’un père doit donner à son enfant Et si tout ce que j’avance ne convainc pas, je dirai que le père lui-même est autant manipulé que son fils! Donc kalach contre kalach= arme égale et que le meilleur gagne!

    22 décembre 2016
  • Dans un pays où l’on confond enseignement et éducation c’est ce qui peut arriver de mieux. Au MENA on a changer les mots et non les actions (E=E); Dans les familles les géniteurs confondent procréation et reproduction, éducation et élevage! oh! oh! je passais je n’ai pas dis nom de quelqu’un.

    22 décembre 2016
  • Je crois rêver. Et pourtant.
    Maintenant aux grands maux aux grands remèdes.

    22 décembre 2016
  • C

    23 décembre 2016
  • Commentaire…Hema Badaye, votre informateur est le vrai prédataire du milieu scolaire a Niangoloko. il fume a l’école primaire, monte les populations contre les profs, et pire, il a meme enceinté une scolaire du colège Ephraim; ce qui a conduit son ex épouse à demander le divorce. comprenez par là que Hema Badaye ne saurait constituer une source d’information fiable.

    23 janvier 2017
  • chers politiciens soit disant parents d’èlèves ditent reellement ce qui s’est passè durant tous ces deux mois . Je suis deçu de vos propos ” vous avez aggréssés les camarades du santa au niveau de l’école A et B et ils ont rispotés face à votre méfaits , si ce n’est pas à niangoloko c’est où vous avez vus des soit disant parents d’élèves venir bastonner des élèves dans leurs cours d’écoles de plus où vous avez vu des parents demander le départ d’un corps éducateur .Combien d’entre eux ont leurs enfants dans les lyçées, même si ton enfant fait quelque chose, c’est à la maison qu’on règle et non a l’ecole.Les soit disant parents, dites du début jusqu’à la fin ce qui sait passé durant tous ce temps ” aucun élève du primaire ni parent d’élève n’a été bléssé ce jour dont vous parlez , mais les dégats des motos ça oui!!! et puis ces motos n’atteignent pas le nombre que vous avez mis, “retenez bien que le milieu scolaire n’est pas un lieu pour battre les elèves, chacun n’a qu’a faire ce qu’il faut là où il faut “.

    24 janvier 2017
  • c

    24 janvier 2017

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