ALASSANE SAKANDE A PROPOS DE LA SORTIE DE L’OPPOSITION SUR LA REPARTITION DES POSTES A L’HEMICYCLE : « Ce n’est pas honnête »

Après la sortie de l’opposition politique sur la répartition des postes et l’occupation des présidences de Commission à l’Assemblée nationale, c’était au tour du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), parti au pouvoir, de se prononcer sur la question. Le 29 février 2016, au siège dudit parti à Ouagadougou, le groupe parlementaire MPP a rencontré, en effet, la presse. Les députés du MPP disent ne pas comprendre l’attitude de l’opposition car, selon eux, toutes les décisions ont été prises, au préalable, par consensus.

« Est-ce une inconséquence ou l’approche des municipales qui amène certains à jouer aux populistes ? », s’est demandé, le président du groupe parlementaire MPP, Alassane Sakandé, suite à la sortie de l’opposition qui reproche au MPP d’avoir procédé à un « Tuk Guili » sur la répartition des postes au sein de l’Assemblée nationale. Ce dernier, lors de sa rencontre avec la presse, le 29 février dernier, a affirmé, en effet, ne pas comprendre l’attitude de l’opposition, sachant que toutes les décisions de répartitions des postes ont été prises suite à un consensus entre les différents groupes parlementaires. « Je ne peux pas comprendre qu’ensemble, on ait eu des consensus et que deux mois après, des gens sortent pour dire qu’il y a eu un « Tuk guili ». Je refuse cela, car ce n’est pas honnête », a fustigé Alassane Sakandé. Selon lui, des propositions ont été faites, au préalable, aux différents groupes parlementaires et chaque groupe a disposé d’un temps pour réfléchir et donner son accord. « Ils sont venus par la suite donner leur accord pour occuper ces différents postes », a-t-il indiqué avant d’ajouter qu’il en a été de même pour l’occupation des postes au niveau des commissions. En ce qui concerne ce point, poursuit-il, il y a eu trois rounds de négociations et c’est suite à cela que les postes ont été répartis et, c’est à ce titre que certains sont allés en mission et sont revenus. Dans l’entendement de Alassane Sakandé, s’il y avait un problème particulier, l’opposition aurait pu le poser dès le début pour qu’une solution soit trouvée au lieu de faire, selon lui, des sorties médiatiques fracassantes pour « vilipender » leur groupe parlementaire.

Deux Commissions d’enquêtes parlementaires pour faire la lumière sur les richesses minières et la gestion du foncier

Car, pour lui, le choix de l’option du consensus par la majorité, loin d’être une faiblesse, est une main tendue à tous les fils et filles du pays pour la construction du pays. « Alors il ne faudrait pas que certains se trompent car nous sommes dans notre rôle, c’est-à-dire, gouverner et assumer. Que les autres aussi assument le leur », a-t-il martelé. Lassina Ouattara, député MPP et l’un des animateurs de la conférence a lui aussi dit être surpris par la sortie de l’Opposition. Selon ce dernier, ce n’est pas la question de la répartition des postes qui fait le contre-pouvoir au niveau de l’hémicycle mais, « c’est la qualité des débats », a-t-il soutenu avant d’ajouter ceci : « En ce qui concerne la Commission finances, nous avons un programme ambitieux que nous voulons accomplir. Nous ne pouvons pas prendre le risque de donner la gestion du nerf du programme, excusez-moi du terme, à n’importe qui ». Quant à Lassané Sawadogo, également député MPP, il estime qu’on peut être à la tête d’une commission et ne pas avoir la majorité au sein de ladite commission. « Ils ont une certaine conception du pouvoir qui est une conception pré-insurrectionnelle. Ils pensent que lorsqu’on est président, on a tous les pouvoirs et on peut exercer ce pouvoir sur les autres membres de la commission », a-t-il dit à l’intention de l’opposition. Par ailleurs, profitant de cette conférence de presse, le groupe parlementaire MPP a fait le bilan de ses journées parlementaires tenues à Koudougou du 25 au 26 février 2016. Deux recommandations fortes ont été faites à la sortie de ces journées parlementaires. Il s’agit de la mise en place de deux commissions d’enquêtes parlementaires pour faire la lumière sur les richesses minières et la gestion du foncier au Burkina. Ces recommandations, selon le président du groupe parlementaire MPP, pourront permettre de faire la lumière sur l’opacité qui entoure la question minière. « Nous allons mettre de l’ordre afin de savoir qui a fait quoi, qui détient quoi, qui a fait quoi pour avoir quoi et si l’intéressé y a droit ou pas au vu et au su de tout le monde. Loin d’être une chasse aux sorcières, c’est pour faire en sorte qu’il y ait de la lumière », a-t-il conclu.

Adama SIGUE