HomeA la uneALPHONSE NOMBRE, VICE-PRESIDENT DU GROUPE PARLEMENTAIRE CDP « Nous demandons au gouvernement et à sa majorité un peu de respect pour l’opposition parlementaire»

ALPHONSE NOMBRE, VICE-PRESIDENT DU GROUPE PARLEMENTAIRE CDP « Nous demandons au gouvernement et à sa majorité un peu de respect pour l’opposition parlementaire»


La première session ordinaire de l’Assemblée nationale a pris fin le 3 mai dernier et c’est pour faire le bilan de sa participation à celle-ci que le groupe parlementaire CDP a rencontré la presse. C’était le mercredi 6 juin 2018, au siège du parti à Ouagadougou.

Le bilan du vote des projets et propositions de lois,  le bilan du contrôle de l’action gouvernementale et le regard critique sur le déroulement de la session et le fonctionnement de l’Assemblée nationale ont été les points au menu de la conférence de presse organisée par le groupe parlementaire CDP, le 6 juin dernier à Ouagadougou. Il s’agissait, pour ce parti de l’opposition, de faire le bilan de sa participation à la première session ordinaire de l’Assemblée nationale. Selon Alphonse Nombré, vice-président du groupe parlementaire CDP, cette session a permis au Parlement burkinabè d’examiner et de voter 27 projets de lois dont 12 autorisations de ratification, 1 projet de loi organique et 2 résolutions. On retiendra, entre autres, qu’il y a trois projets de lois sur lesquels le groupe parlementaire CDP a insisté en relevant que c’est une session qui a connu une accélération inhabituelle et une célérité jamais vue dans ce Parlement, pour l’examen et le vote de ces projets. Et le vice-président, Alphonse Nombré, de citer la loi portant ratification de la convention d’entraide judiciaire entre le gouvernement du Burkina Faso et le gouvernement français ; la loi portant ratification de la convention d’extradition entre le gouvernement burkinabè et le gouvernement de la République française ; et la loi portant Code pénal. Tout en relevant que « ces trois dossiers ont été inscrits à l’ordre du jour de la session parlementaire que nous venons de clore le 3 mai 2018, soit près d’un mois après le délai réglementaire de dépôt de dossiers sur le bureau de l’Assemblée nationale ». C’est avec un brin d’humour que le député Alphonse Nombré et ses camarades félicitent le gouvernement pour cette « célérité » puisque, disent-ils, les deux conventions ont été signées entre les deux gouvernements le 24 avril 2018, pour être ratifiées par l’Assemblée nationale dès le 17 mai 2018. Et de faire le parallèle en évoquant une curiosité sur le fait que les conventions de financement signées entre le Burkina et les partenaires, pour le financement du développement, ne bénéficient pas, affirment-ils, de la même attention du gouvernement et ce, malgré les lois d’habilitation qui lui permettent d’accélérer les procédures. Ils évoquent aussi le cas de la loi portant Code pénal qui, selon Alphonse Nombré, a apporté une réforme importante au droit pénal burkinabè en supprimant la peine de mort. Si le groupe parlementaire CDP salue cette avancée, il se pose des questions par rapport au contexte politique et judiciaire dans lequel la ratification de ces deux conventions et le vote portant Code pénal sont intervenus.

13 questions n’ont pas pu être enrôlées et ont été ajournées

Au niveau du contrôle gouvernemental, le groupe parlementaire CDP fait savoir que la première session a permis de poser 9 questions orales dont 5 avec débats, 1 question d’actualité et 23 questions écrites. Et le vice-président, Alphonse Nombré, de souligner que 13 questions n’ont pas pu être enrôlées et ont été ajournées. Le clou du contrôle parlementaire sur l’action gouvernementale est, selon le groupe parlementaire CDP, le discours du Premier ministre sur la situation de la Nation. Un exercice qui fut pénible, souligne Alphonse Nombré qui confie que son groupe parlementaire est d’avis avec le président de l’Assemblée nationale pour en revoir le format. Avant de regretter que « l’ensemble des questions posées par les députés n’aient pas été enrôlées ». « Cela provoque des engorgements et des reports de certaines questions qui, avec le temps, peuvent perdre de leur pertinence ou de leur intérêt », fait-il savoir. Il a évoqué le passage à l’hémicycle du ministre de l’Economie, des finances et du développement. A ce sujet, le député Alphonse Nombré indique que les projections contenues dans le Programme national de développement économique et social (PNDES) ne seront pas tenues, notamment le taux de croissance de 8%. Et de relever que le document de programmation budgétaire ne retient qu’un taux de croissance de 6,9%. En faisant une lecture de la tenue des travaux parlementaires et de la vie de l’institution, le groupe parlementaire CDP avoue que l’Assemblée nationale semble avoir été l’ombre d’elle-même au niveau de son fonctionnement. Et d’aborder de nombreuses modifications de l’ordre du jour de la session du seul fait du gouvernement, le délai légal de dépôt des projets et propositions de lois non respecté, le retrait des dossiers inscrits à l’ordre du jour de la session sans raison valable et parfois séance tenante, le manque de sérieux dans le traitement des questions orales du fait de l’absence du gouvernement et bien d’autres points livrés par le vice-président Alphonse Nombré qui, en évoquant la situation sociale actuelle au ministère de l’Economie, des finances et du développement, n’a pas manqué d’inviter les différentes parties au dialogue. Il a indiqué que c’est parce qu’une brèche a été ouverte que bien d’autres travailleurs montent au créneau pour poser des exigences.

Antoine BATTIONO

 

 


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