HomeA la uneAMADY KONFE, SG DE LA SOUS-SECTION SYNTSHA/ CHU-YO, A PROPOS DE LA CRISE A LA CAMEG : « On ne peut plus continuer à démettre des DG et puis les dédommager à coût de dizaines de millions de F CFA »

AMADY KONFE, SG DE LA SOUS-SECTION SYNTSHA/ CHU-YO, A PROPOS DE LA CRISE A LA CAMEG : « On ne peut plus continuer à démettre des DG et puis les dédommager à coût de dizaines de millions de F CFA »


La section Kadiogo du Syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) a décrété le 19 septembre 2016 à Ouagadougou, un sit-in de quatre jours pour exiger le rétablissement de l’ordre  au niveau de la Centrale d’achat des médicaments essentiels génériques (CAMEG). Pour la première journée de protestation, la mobilisation a été quelque  peu timide au Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo.

D’une manière générale, quand des agents de la santé organisent un mouvement d’humeur au sein de leur lieu de travail, il faut s’attendre à ce que les accompagnants des malades et même les malades se posent mille et une questions sur leur sort. C’était le cas le 19 septembre dernier, lors du premier jour de sit-in du SYNTSHA au CHU-YO. A notre arrivée sur les lieux aux environs de 9h, le Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo (CHU-YO) connaissait  son affluence habituelle, sous le regard inquiet des accompagnants de malades qui suivaient avec intérêt les quelques militants du SYNTSHA réunis sous un arbre pour dire non à la cacophonie au sein de la CAMEG. Après son appel à la mobilisation pour résoudre le problème  qui s’aggrave  à la nationale des médicaments essentiels génériques, le SG de la sous-section SYNTSHA du CHU-YO, Amady Konfé, a dit ceci : «  Nous, nous pensons que la crise qui prévaut à la CAMEG n’a que trop duré. Des formations sanitaires connaissent déjà des ruptures de médicaments ». Il a confié  que le syndicat ne peut pas accepter des crises dont il ne connaît même pas les causes. Le secrétaire général a demandé à ce que le ministère de la Santé annule les décisions prises. Il a ajouté qu’il est impératif de relire les textes de la CAMEG et de transformer cette dernière en société d’Etat, tout en sauvegardant les intérêts des travailleurs. Amady Konfé a exigé aussi l’arrêt de la gestion politicienne des services de santé. « C’est vrai, le ministre est le responsable technique ; on n’a pas dit qu’il ne doit pas avoir un droit de  regard sur les services de santé, mais cela doit se faire de façon républicaine », a-t-il précisé. Et d’ajouter qu’ « on ne peut plus continuer à démettre des directeurs généraux de leurs fonctions et puis les  dédommager à coût de dizaines de millions de F CFA ». Il a déploré le fait que le ministre de la Santé n’a pas initié un audit de la CAMEG avant de prendre sa décision. « Si le ministre avait réalisé un audit  et que les résultats de cet audit révélaient que la direction de la CAMEG a des failles, à ce moment, tout le monde  l’applaudirait. Mais fait de cette façon, on ne comprend rien », a-t-il dit. Il a relevé aussi que le ministre de la Santé a voulu tout simplement placer à la tête de la CAMEG son homme, parce que ladite société  est très juteuse. Amady Konfé a laissé entendre que d’autres actions de  lutte sont envisageables après ce sit-in de quatre jours, si la situation reste inchangée.

Le directeur général du CHU-YO inquiet des conséquences du mouvement d’humeur sur la santé des malades

Le directeur général du CHU-YO, Robert Sangaré, a d’emblée manifesté son inquiétude quant aux conséquences de ce sit-in sur la santé des malades. « Il est évident qu’un mouvement de grève, que ce soit une grève totale ou un sit-in de quelques heures, ne peut pas ne pas avoir des conséquences énormes sur la santé des populations », a-t-il déploré. De plus, ce sit-in se déroule pendant les heures où l’activité de soins est plus intense (de 7h à 11h), a signalé le directeur général du CHU-YO, pour démontrer les conséquences assez néfastes de ce mouvement d’humeur sur le fonctionnement de sa structure. Néanmoins, il a souligné que le service minimum est assuré pour amortir un peu le coup du sit-in. «  Mais en matière de médecine, si une ou deux personnes manquent par exemple dans un bloc opératoire, les autres peuvent ne pas pouvoir travailler », a-t-il dit. Robert Sangaré a déclaré que pour le moment, l’hôpital ne connaît pas de rupture de médicaments, mais si la crise à la CAMEG perdure, Yalgado pourrait subir une rupture. Aussi a-t-il souhaité  qu’une solution soit trouvée dans de brefs délais, pour éviter cette situation. Le secrétaire général du ministère de la Santé, quant à lui, n’a pas voulu se prononcer sur ce sit-in du SYNTSHA.

Sougrinoma Ismaël GANSORE (Stagiaire)

 


Comments
  • Ça y est ! Le Syndicat National des Travailleurs de la Santé Humaine et Animale(SYNTSHA), que le ministre de la santé Smailà Ouédraogo instrumentalisait souvent pour parvenir à ses fins d’accaparement des postes stratégiques du ministère se démarque à présent des agissements hors –la loi du ministre. Comme quoi, on ne saurait tromper tout le peuple tout le temps. Le ministre se fait éclabousser par sa politique du diviser pour régner. Le Balai citoyen également fustige ses actions qu’il considère pour des fins inavouées. Les soutiens du ministre se réduisent à la portion congrue de ses avocats du diable qui se perdent dans des développements verbeux en dépit de tout bon sens. Quelle infamie pour un ministre qui choisit de sacrifier la santé des populations sur l’autel de ses ambitions matérielles !

    21 septembre 2016
  • Dans la ville de Ouagadougou,c’est l’affaire de la CAMEG qui anime les débats avec un sentiment général d’indignation. Beaucoup de citoyens mettent en garde le gouvernement contre une éventuelle rupture de médicaments à cause de cette guéguerre nauséabonde entretenue par un ministre que d’aucuns qualifient déjà du plus mauvais ministre de la santé du Burkina qui en moins d’un an, a semé la zizanie au ministère pour ses intérêts claniques et régionalistes du MPP Yatenga. Les gens se disent convaincus qui si le ministre persiste dans cette lutte honteuse d’accaparement des postes juteux du ministère, c’est qu’il le ferait avec l’aval de son mentor parlementaire qui veut avoir le contrôle de toutes les institutions du Burkina pour lui et ses partisans. Nombreux sont ceux qui pensent que le mentor devrait avoir la sagesse de se séparer de ce ministre maladroit, au regard du scandale public né de l’affaire CAMEG. Dommage que ce ministre ait contribué à ternir davantage l’image de son mentor au su de tous. Son nom est sur toutes les lèvres à Ouagadougou.

    21 septembre 2016

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