ARNAQUE DE CITOYENS BURKINABE PAR LE GROUPE BREBA : La CSB interpelle le président du Faso
Pour donner sa position sur, dit-elle, l’arnaque perpétrée par Michael Wend-Kuni Breba, PDG du groupe Breba finance, et son groupe au détriment de citoyens burkinabè, la Confédération syndicale burkinabè (CSB) a rencontré la presse. C’était le vendredi 8 décembre 2017, à la Bourse du travail.
Face à la presse le 8 décembre dernier, la Confédération syndicale burkinabè (CSB) n’a pas hésité à pointer un doigt accusateur sur la personne de Michael Wend-Kuni Breba, PDG du groupe Breba finance, pour avoir été auteur, avec son groupe, d’une arnaque sur des milliers de citoyens burkinabè. Et Nouphe Bamogo, représentant le secrétaire général de la CSB, a d’abord rappelé les faits en indiquant que le groupe Breba finance est une structure installée au Burkina Faso et s’intéressant au placement de fonds sur le marché boursier international. Il explique que dans sa façon de faire, le groupe Breba rassure au départ le citoyen sur les gros avantages financiers qu’il obtiendra dès son inscription avec la somme de 100 000 F CFA sur la plateforme conçue à cet effet. C’est une mise de base et hebdomadairement ou mensuellement, l’adhérent reçoit des ristournes. Et Nouphe Bamogo d’indiquer que c’est une stratégie de mise en confiance, ajoutant que tout membre dispose d’un compte virtuel et d’une carte bancaire magnétique pour d’éventuels retraits. Mais le groupe ne s’arrête pas là, nous apprend le responsable de la CSB, puisque Breba, relève-t-il, joue sur la psychologie du citoyen en lui faisant savoir que plus il investit ses avoirs, plus il devient riche. A la fin, souligne Nouphe Bamogo, « un beau matin, cessation de paiement, inaccessibilité des comptes, carte bancaire hors d’usage ». En conclusion, affirme-t-il, « des milliers de citoyens burkinabè ont été purement arnaqués, nargués et humiliés par Michael Breba, un jeune de 30 ans. Le montant total se chiffre en milliards de F CFA et ce monsieur se la coule douce à Ouagadougou ». Face à cette situation, 501 des citoyens grugés, au nombre d’un millier, se sont organisés pour saisir la CSB qui a aussitôt interpellé l’autorité gouvernementale. Il y a eu des rencontres et pour la CSB, il s’agissait de s’assurer de la légalité d’une telle structure, d’ordonner le remboursement des fonds arnaqués, d’interdire l’activité si elle est illégale afin que d’autres citoyens ne se fassent escroquer, a fait savoir Nouphe Bamogo. A la suite des différentes démarches, la CSB avoue que Michael Breba a l’onction de quelques hommes dits « puissants » tapis dans l’ombre, dit-il.
Ce qui surprend davantage la Confédération syndicale burkinabè, c’est qu’au début de ses activités en 2013, Breba avait un régime de SARL et a eu l’autorisation de l’Etat pour se transformer en SA sans un agrément officiel émanant du Trésor public et ce, malgré ses actes d’arnaques. Dans sa déclaration, le représentant du secrétaire général de la CSB indique que des sources crédibles et dignes de foi font savoir que les autorités du Burkina Faso ont été avisées, à plusieurs reprises, des risques que pourrait engendrer l’activité menée par ce groupe et son premier responsable. Puisque, affirme-t-il, Michael Breba a été interpellé à maintes reprises par les services techniques de la sécurité suite à des plaintes récurrentes de citoyens burkinabè. « Lorsque les portes de la prison s’ouvrent pour recevoir Michael Breba, des appels téléphoniques anonymes ordonnent sa relaxe malgré les faits à lui reprochés », nous apprend Nouphe Bamogo. Ce que ne comprend pas la CSB, malgré tout, c’est que Michael Breba n’est nullement inquiété puisqu’il circule sans souci à Ouagadougou, nargue des milliers de Burkinabè en s’achetant des voitures de luxe, dîne avec de gros bonnets de la république, assiste à des investitures de hautes personnalités. La CSB déclare avoir des preuves sur cette arnaque et c’est dans ce sens qu’elle a adressé une correspondance au président du Faso, face à une affaire qui n’honore pas, selon elle, l’Etat burkinabè. Tout en soulignant que parmi les arnaqués, il y a même des officiers de la Gendarmerie nationale, des commissaires de police, des magistrats et donc, relève Nouphe Bamogo, il faudrait éviter d’affirmer que des gens s’adonnent à la courte échelle et que le groupe Breba continue d’arnaquer des citoyens burkinabè. Beyon Neya, porte-parole du collectif Socialbinvesting (SBI), fait savoir que Michael Breba avait pris un engagement de remboursement à travers un procès-verbal tout en signifiant que c’est à l’Etat de protéger ses citoyens. Et Nouphe Bamogo de confier que « l’Etat est complice et nous assumons ce que nous disons ». Et il souligne que la CSB se réserve le droit de mener à bien, par tous les moyens légitimes, sa mission de défense des intérêts des militants et partant, des citoyens du pays si l’Etat continue de rester muet face à cette situation d’arnaque.
Antoine BATTIONO