HomeA la uneARRESTATION DE MEMBRES DE LA SOCIETE CIVILE AFRICAINE EN RD CONGO : L’heureuse faute de Kabila  

ARRESTATION DE MEMBRES DE LA SOCIETE CIVILE AFRICAINE EN RD CONGO : L’heureuse faute de Kabila  


Le président Joseph Kabila de la République démocratique du Congo, a visiblement pris l’ombre pour la proie. En faisant interpeller des membres de la société civile du Burkina Faso, du Sénégal et de son propre pays ainsi que des journalistes, qui tenaient une rencontre dans son pays, Kabila s’est fourvoyé. Les condamnations et les pressions diplomatiques en vue de l’élargissement des personnes arrêtées dans cette affaire produiront certainement leurs effets.

En attendant, on ne peut que déplorer une telle attitude des dirigeants de la RDC. Certes, le profil des mis en cause donne à Kabila des troubles du sommeil. Le rôle du mouvement sénégalais « Y en a marre » dans la débâcle de Abdoulaye lors de la dernière présidentielle au Sénégal, n’est plus à démontrer. Ce mouvement sénégalais a fait des émules au Burkina Faso, notamment avec la mise sur pied de son frère jumeau « le Balai citoyen » dont fait partie Oscibi Johann, le jeune Burkinabè interpellé dans cette affaire en RDC. Et le sort de l’ex-président Burkinabè, Blaise Compaoré et ses proches, balayés en règle par l’action conjuguée des partis politiques et des organisations de la société civile (OSC) au premier rang desquelles se trouve évidemment le Balai citoyen, hante certainement les nuits de Kabila.

Le pouvoir de mobilisation de la société civile n’est pas négligeable

Mais Kabila s’est trompé royalement d’adversaire et cela est révélateur d’une certaine panique voire d’une panique certaine. Le président de la RDC a certainement été guidé par la peur, la crainte d’être le prochain sur la liste des victimes de la société civile africaine. C’est une lapalissade de dire que les dictateurs ont plus peur de la société civile que des oppositions politiques. En effet, il est beaucoup plus facile de trouver des hommes politiques à soudoyer, de    prétendus opposants qui se mettent à genoux devant le prince quand ils entendent le froufrou des billets de banque. Il est aussi facile d’amadouer certains avec des postes de responsabilité, histoire de leur permettre de prendre part au partage du gâteau national et de récolter ne serait-ce que des miettes qui tombent de la table présidentielle. Certes, la société civile n’est pas à l’abri de ces comportements tube-digestivistes. Mais, les choses sont moins évidentes à son niveau, ce d’autant plus qu’elle n’a pas pour vocation d’occuper des postes ministériels. Tant et si bien que ses prises de position sont difficilement partisanes.

En se comportant de la sorte, Kabila agit pour lui-même et pour les autres dictateurs du continent. Ces chefs d’Etat qui manquent de patriotisme réel et qui sont une des causes des problèmes politiques, sociaux et économiques de l’Afrique, ont une phobie de cette nouvelle race de société civile. En effet, ils ont désormais affaire à des intellectuels bon teint, à des artistes qui jouissent d’une grande popularité au sein des populations, surtout à des jeunes. Ils sont conscients que le pouvoir de mobilisation de cette société civile n’est pas négligeable. Face à cette société civile, tous les efforts déployés par les satrapes pour maintenir leurs populations dans l’ignorance et la misère afin de les rendre taillables et corvéables à merci, sont mis à mal. Contrairement à l’action inopérente des oppositions émiettées qui ouvraient des boulevards aux gouvernants, la société civile dans de nombreux pays africains, s’organise, mutualise ses énergies, opère un partage d’expériences et effectue un marquage à la culotte sur les dirigeants. Cela fait d’elle la terreur, le mouton noir  des dictateurs qui, de leur côté, ne ménagent aucun effort pour tuer le poussin dans l’œuf.

Les brimades finissent par amener la société civile à prendre conscience de sa force

C’est dire que Kabila et tous les dictateurs, confirmés ou en herbe, sont convaincus qu’il faut empêcher à tout prix cette société civile africaine de grandir et de se renforcer. Ils feront tout pour éviter que les pays dont les dictateurs ont été vaincus, soient cités en exemple. Pour cela, ces dictateurs qui rêvent d’un pouvoir à vie, vendraient bien leur âme au diable pour obtenir l’échec des révolutions et autres insurrections populaires sur le continent. Pour Kabila et ses affidés, il faudra surtout que les transitions et alternances qui résultent de ces mouvements populaires comme c’est le cas au Burkina Faso, échouent. Pour eux, il n’est pas question de laisser ce genre de contre-pouvoirs prospérer, au risque de contrarier leur boulimie du pouvoir. Cette fébrilité du président de la RDC traduit, à elle seule, sa volonté de rester au pouvoir. Cela prouve que malgré son échec au niveau de la loi électorale et les déboires de certains de ses anciens homologues, il n’a pas encore enterré son rêve de tripatouiller la Constitution pour pouvoir briguer un nouveau mandat. Comme il fallait s’y attendre en pareilles circonstances, il s’est entouré de béni-oui-oui et de chiens de garde sur la défensive, prêts à tailler les mollets de tout contradicteur. Cela donne l’impression de déjà-vu. Fidèle au credo des dictateurs, Kabila se dit que les ennuis, ça n’arrive qu’aux autres, à ceux qui ne savent pas bien réprimer. Ses courtisans, tenus par le ventre et le bas-ventre, excellent dans l’incapacité de lui dire la vérité. Comme tous les griots de leur espèce, ils accompagnent leur prince à coups de flagorneries au bord du précipice, visiblement peu soucieux du risque évident de couler littéralement avec lui comme on en a déjà vu ailleurs.

En violentant ainsi des membres des OSC, Kabila leur rend un énorme service. Il fait de ces militants des héros et braque les projecteurs de la communauté internationale sur leurs mouvements. Cette arrestation constitue du pain bénit pour la société civile africaine dans son ensemble. Elle lui donne du tonus et renforce ses ailes, facilitant son envol. « Trop de marchandages finissent par donner des idées au vendeur », dit une sagesse de chez nous. Toutes ces brimades orchestrées par les pouvoirs publics à l’encontre des activistes finissent par amener la société civile à prendre conscience de l’ampleur de la force qu’elle représente. Ce genre de situations permet à la société civile d’élargir davantage le cercle de ses sympathisants et soutiens de tous ordres, et l’amène à mieux s’organiser. Il faut du reste se réjouir de ce qu’on peut qualifier de frémissements de la société civile africaine dans sa volonté de créer une internationale de la société civile. Les partages d’expériences et le soutien mutuel des OSC de plusieurs pays, augurent une ère nouvelle pour l’Afrique. Ces efforts doivent être poursuivis. Les OSC du continent noir devront, dans une synergie d’action, travailler à réussir un bon maillage du terrain africain de la gouvernance. Cela décuplera la force de l’action de la société civile. Pourvu que partout sur le continent, elle sache éviter de se laisser instrumentaliser par les dictateurs avérés ou en herbe. Avec ce renouveau exceptionnel sans précédent sur le continent dans l’histoire de la société civile, les démocraties contraintes, uniquement formelles et en trompe-l’œil, sont en train d’être recadrées. Et c’est tant mieux. Désormais, à travers l’action salutaire des OSC, ce sont les peuples africains qui font le pari d’une gouvernance démocratique réelle, sans fioritures. Une démocratie voulue par l’Afrique et mise en œuvre par les Africains. En somme, une démocratie assumée et en toute responsabilité.

« Le Pays »


Comments
  • Les dictateurs ont peur du peuple. Courage aux OSC dans leur mission de sensibilisation des masses. De plus en plus , les citoyens font plus confiances aux OSC qu’aux hommes politiques. La plupart les ayant déçu( Gbagbo Laurent, Abdoulaye Wade).
    Que Kabila sache qu’il ne peut rien contre le peuple bien décidé à faire échec à sa volonté de se maintenir au pouvoir indéfiniment. Seule la lutte libère.

    17 mars 2015
  • KABILA, je suis un sujet de la RDC,
    Tu commences à énerver tout le monde: relâches vites ces gens du bien et va te foutre aux enfers.
    Tu as réhabilités les routes, tu as réunifié le pays, nous t’en remercions; mais nos ventres sont très affamés et nous vivons dans l’obscurité et manque d’eau potable, nous avons connu l’exhode rurale vers Kinshasa parce que nos villages deviennent inhabitables fautes d’emploi etc.
    Tu as fait ton temps, à présent apprend à partir: au cas contraire le train de ton départ est déjà en marche. Tu marcheras alors sur nos cadavres (jeunes universitaires) mais dans ce combat entre toi et nous, tu viendras aussi cadavre et même le seul étudiant qui restera en vie pourra te bruler vifs. Cons vas-t-en.
    Si quelqu’un n’a pas de bon sens, ni conscience, il n’as pas non plus alors droit au respect, président de la république qu’il soit.
    Pour autant de sang en mains Kabila, (Laurent Désiré Kabila, Bundu dia congo, en 2006 après elections, en 2011 après elections, Chebeya et Bazana, Armand Tungulu, Franck NGIKE et son épouse, Katumba Mwake, Samba Kaputo, Olive Lembe et Moîse Katumbi (empoisonnement), le 19, 20, 21, 22 janvier 2015 etc., maudit soit le jour qui t’a vu naitre.

    Kabila= Hilter.

    KABILA dégage!!!!!
    KABILA dégage!!!!!
    KABILA dégage!!!!!
    KABILA dégage!!!!!
    KABILA dégage!!!!!

    Nous verrons entre toi et le peuple qui vaincra?

    17 mars 2015
  • L’Afrique de demain ce d’abord les peuple, tous les dictateurs que vous etes ….on va pas lâche l’affaire …vive l’Afrique …debout la génération. d’Espoir courage mes frères et soeurs

    17 mars 2015
  • le sort de Blaise compaoré enfin CONTAGIEUSE le congo

    17 mars 2015

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