HomeRegard sur le HouetARTICLE 37 DE LA CONSTITUTION DU 2 JUIN 1991 :  Les Bobolais pour son verrouillage définitif  

ARTICLE 37 DE LA CONSTITUTION DU 2 JUIN 1991 :  Les Bobolais pour son verrouillage définitif  


« L’article 37 de la Constitution est modifiable car ne faisant pas partie des clauses non modifiables consignées dans l’article 165. Selon la Constitution, le président peut convoquer un référendum» ; ce sont autant de questions et d’interprétations auxquelles on assistait au pays des Hommes intègres, dont la tentative de modification de l’article 37 a causé l’insurrection populaire. Après la démission du président, faut-il rendre l’article 37 intangible avant d’aller aux élections ? C’est la question à laquelle les Bobolais ont tenté de donner des réponses à travers notre micro hier mardi 4 novembre 2014.

 

Raymond Salif Zida, journaliste à la radio Savane FM.

 

« Je pense que c’est une question essentielle. La situation que nous vivons aujourd’hui au Burkina est liée à cet article 37 que les uns et les autres n’ont pas pu bien cerner. Et à mon humble avis, je pense qu’il faille faire une sorte de toilettage de la Constitution. Vous savez, la Constitution du 2 juin 91 a été élaborée en son temps par l’ex-président en tant que l’ordonnancier, en sa faveur. Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Maintenant que le pays se prépare pour une belle élection, il serait intéressant qu’on fasse un toilettage, et que tout ce qui doit être fait se fasse de façon à rendre claire la Constitution avant d’aller à des élections libres et transparentes en tenant compte des dispositions de cette Constitution aménagée. »

 

Issouf Traoré, citoyen lambda

 

« Pour l’heure, je crois que ce qui importe, c’est d’aller aux élections. Nous venons de traverser une crise, et il importe que nous cherchions à aller à une vie constitutionnelle normale en organisant des élections libres et transparentes. C’est vrai, cette Constitution confère trop de pouvoir au chef de l’Etat et il faut la revoir. Mais le besoin qui urge pour l’heure, c’est de ressusciter cette Constitution, d’organiser des élections et de réadapter notre Constitution au besoin de la population, en octroyant moins de pouvoir au président et de verrouiller complètement l’article 37. »

 

Boureima Ouédraogo, du secteur privé

 

« Je pense qu’il est très tôt de parler de révision de la Constitution, du verrouillage de l’article 37 ou autre avant d’aller aux élections. Il faut d’abord aller aux élections. Et quand on aura toutes les institutions, on pourra maintenant revoir les questions qui paraissent floues dans la Constitution afin de la réadapter. Il faut au moins reconnaître que notre Constitution était trop en faveur de l’ancien président Blaise Compaoré, et il faudra faire en sorte que ce qu’on a vécu, de par le passé, surtout cette insurrection du jeudi 30 octobre, ne se reproduise plus au Burkina. »

 

Anselme Somda, membre du Forum des citoyens pour l’alternance, président d’honneur du Mouvement de la jeunesse pour le changement

 

« Au regard de la situation actuelle, la révision de la Constitution est un peu complexe. Pour le moment, la Constitution est suspendue. Il faut la réhabiliter pour pouvoir la réviser. La difficulté se situe au niveau de l’organe de révision. Pour réviser la Constitution, il y a deux voies : la voie parlementaire. Et quand celle-ci échoue, elle déclenche la voie référendaire. Tout compte fait, la révision de la Constitution passe forcement par l’Assemblée nationale. C’est dire que cette institution est un passage obligé dans le cadre de la révision de l’article 37. La prise en considération au niveau de l’article 163 est effectuée par l’Assemblée nationale. Mais dans le cas où l’institution n’existe plus, cela signifie qu’on ne peut pas, dans le contexte actuel, réviser la Constitution. Pour pouvoir réviser et mettre l’article 37 au rang des articles intangibles, il faut forcement l’Assemblée nationale. Ce qui veut dire qu’il faut organiser des élections législatives, et c’est cette Assemblée qui va pouvoir verrouiller l’article 37. L’autre alternative, ce que des gens appellent au passage à la Ve république.  Dans ce cas, il faut penser à mettre en place une commission constitutionnelle qui sera chargée de proposer au peuple burkinabè une nouvelle Constitution qu’on va adopter par référendum. Si toutefois on doit passer à une Ve république, c’est en ce moment qu’on devra penser à verrouiller l’article 37 ; faire de cette disposition une clause d’éternité.

L’autre paramètre qu’il faut souligner, au regard de cette insurrection populaire contre la présidence à vie, est que tous ceux qui aspirent diriger ce pays  sachent qu’ils ne peuvent pas faire plus de 10 ans au pouvoir. Cette insurrection est le signe fort que le peuple proscrit toute idée de pouvoir personnel. Que l’alternance est une aspiration populaire. Quand on dit qu’on veut l’alternance, d’aucuns ont tout de suite pensé qu’on est contre un système ou un individu. Non, l’alternance est le seul moyen qui permet à l’ascenseur social de fonctionner. C’est même un critère fondamental de consolidation de la démocratie. Le Burkina n’a malheureusement jamais connu ce qu’on appelle le double-time lever ou double alternance. Alors que tous les 4 critères de consolidation de la démocratie sont cumulatifs. »       

 

Josias Zounzaola DABIRE


Comments
  • On peut la verouiller…mais là ou vous faites une erreur…rien n’empeche…un president…son clan…tout un systeme de se transmettre de façon legale le pouvoir…selon une constitution
    Il faut des gardes fous clairs…interdir a toute personne,à ses enfants, ect(la liste est longue de s’accaparer du pouvoir
    En russie poutine et medev se sont passé le pouvoir comme un balon de ping pong
    Sachez toujours qu’un pouvoir…quelque soit sa nature…et l’epoque…se base toujours sur une cour….un systeme complexe ou les roles sont partagés…pour une seule cause….les privileges

    5 novembre 2014
  • Suis pas boukinabé…mais que tout africain…on est tous bourkinabé
    Pays des hommes integres…on croyait tous que c’etait une plaisanterie
    Eh bien vous venez d’ouvrir une page de l’histoire de l’afrique….
    Non seulement vous aviez donné à l’afrique entiere thomas sankara…cet heros mondial
    mais vous venez de donnez espoir aux peuples africains.
    Oui..vous venez de faire trembler…et demistifier….la franceafrique
    Mon mot de fin…et c’est important.
    Il ne suffit pas de verouiller…une constitution pour croire que tout est fini….
    En russie poutine et mevdev….se sont transmis le pouvoir comme une balle de ping pong…et ceci sans violer la constitution
    Donc…..pondez nous un systeme plus efficace…nous comptons sur vous…
    Peuple non seulement integre…..mais desormais heros africain
    Merci beaucoup

    5 novembre 2014
  • Article efficace, merci pour de partager ce type d’info
    Agence XitiO http://xitio.fr

    6 novembre 2014

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