HomeOmbre et lumièreASSEMBLEE NATIONALE : « Mathieu B. Ouédraogo est celui-là qui peut poursuivre l’œuvre de Salifou Diallo », selon Abdoulaye Soumangourou

ASSEMBLEE NATIONALE : « Mathieu B. Ouédraogo est celui-là qui peut poursuivre l’œuvre de Salifou Diallo », selon Abdoulaye Soumangourou


Pour l’auteur du point de vue ci-dessous, Mathieu B. Ouédraogo est celui-là qui peut remplacer valablement le défunt président Salifou Diallo dont, dit-il, il était  très proche. Selon lui, l’homme a le profil du poste, au regard de son expérience. Lisez !

 

La recherche  du  consensus  autour  des  questions nationales  au  sein  de l’hémicycle  a été  un défi majeur  de  feu le président  de  l’Assemblée  nationale. Un défi  qu’il a, en  effet,  décliné lors  de l’ouverture  de  la  première  session ordinaire de  la septième  législature,  le 2 mars 2016.    On a  toujours  en  mémoire  le  discours marxiste  et rassembleur  du  regretté président  de  l’Assemblée  nationale à  la  haute  tribune  de  la  représentation nationale.  « J’exhorte les  honorables  députés  à  transcender  l’esprit partisan  chaque  fois  que  de  besoin,  dès  lors  que l’intérêt de  la  nation l’exige (…) Il  est  temps de  regretter cet  amalgame  sciemment entretenu à dessein ces derniers temps tendant à faire  croire que  la  majorité  parlementaire fait  du   tukguli,   s’accaparant tout,  à  son seul profit au point de ne pas permettre aux  autres  de jouer leur partition. Cela est inexact et ne correspond pas à notre volonté  de travailler de manière consensuelle ». Avait ainsi indiqué  le regretté  président de  l’Assemblée  nationale  tout  en rappelant  le  contexte  sociopolitique  dans lequel la septième législature a été mise en place. Dans son discours  inaugural, feu  le  président  de  l’Assemblée nationale   avait  été  on ne peut  plus  clair :  « Nous attendons de l’opposition qu’elle joue  loyalement son rôle de contre-pouvoir dans un sens  constructif ». En clair,  l’idée de  la  recherche  du consensus était loin de  la reformation de la  carte  politique  par une sorte  d’unicité formelle  et  une  disparition ou une  quasi inexistence  du  contrepouvoir politique.  Bien au contraire, cette recherche du consensus visait comme objectif  principal  l’union sacrée des filles et fils du pays, dans la diversité politique et idéologique,  pour la construction de la nation. Cela s’est matérialisé par la formation du bureau de l’Assemblée nationale dans lequel toutes les formations politiques parlementaires étaient représentées.

 

Qui pour succéder  à feu Salifou Diallo ?

 

Dans la vague d’émotions  que la grande  faucheuse  a suscité en frappant le président  de l’Assemblée nationale, les  hommages ont  coulé,   foisonnant  de  compassion, d’engagement  et  de  promesse de  poursuivre  l ’œuvre  du  cujus. C’est aussi dans cette  effervescence  et dans le  jeu  de  théâtre  dans  lequel  les  hommes  politiques  excellent  que  nous assistons aujourd’hui à une multitude de prétendants pour occuper le perchoir laissé par Salifou  Diallo.  Au sein du parti au pouvoir, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), les ambitions larvées des uns et des autres s’éclairent en plein jour donnant ainsi lieu aux pronostics des observateurs. Dans lesquels pronostics, jusque-là, on oublie de faire le portrait-robot du futur président de l’Assemblée nationale.  Si de tout point de vue, il est difficile,  voire impossible de trouver quelqu’un de la trempe de Salifou  Diallo, il semble que dans le choix du futur président de l’Assemblée nationale, la personne doit incarner un minimum de valeurs défendues par le défunt président de l’Assemblée nationale.  Ces valeurs ne peuvent se trouver que,  non seulement  dans la personne ayant le plus côtoyé  Salifou  Diallo, mais   aussi  qui  dispose d’une meilleure connaissance du terrain politique et des arcanes du pouvoir, étant entendu qu’il sera désormais la deuxième personnalité de l’Etat.    A ce titre, Mathieu Brébrigda  Ouédraogo  est incontestablement celui-là qui peut poursuivre l’œuvre de Salifou  Diallo à la tête de l’Assemblée nationale. Actuel  président de la Haute Cour de justice, Mathieu B. Ouédraogo est l’un des plus  fidèles compagnons de lutte de Salifou  Diallo. Exclus  ensemble   de l’université de Ouagadougou pour fait de grève lorsqu’ils militaient   à l’UGEB, les deux étudiants d’alors se retrouvent à Dakar. De retour au pays, ils gardent toujours la même fidélité et la même conviction de participer à la construction du jeune Etat démocratique. Dès lors, les deux  camarades sont restés ensemble, partageant la même idéologie et les mêmes valeurs jusqu’à ce la mort les sépare.

Aussi, d’un point de vue purement politique, il convient de noter qu’aujourd’hui, pour garder une cohésion au sein du Mouvement du peuple pour le progrès et continuer sereinement la gestion du pouvoir d’Etat, il semble nécessaire de jouer sur les équilibres partisans au sommet de l’Etat pour éviter une implosion du parti. Pour peu que  les militants proches de l’ex-président de l’Assemblée nationale ne se voient pas exclus de la chose publique. Eux qui ont été d’une importance capitale pour  l’ancrage du parti  dans toutes les couches socioprofessionnelles et  pour  la conquête du pouvoir. Alors, le président Roch Marc Christian Kaboré doit avoir à l’idée de maintenir dans les hautes sphères de l’Etat, la représentativité des idées défendues par Salifou  Diallo  pour ainsi  lui  rendre  un véritable hommage. Donc,  qui   plus  que Mathieu B. Ouédraogo avec sa bonne expérience de l’administration publique (ex-gouverneur) et son niveau de politique élevé pour poursuivre  l’idéal     prôné  par feu Gorba ?

 

Par Abdoulaye Soumangourou

Enseignant 


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