ASSISES NATIONALES SUR LE PNDES : Pour la mise en œuvre d’un référentiel de développement solide et crédible
Les 20 et 21 juin 2016, se tiennent à Ouagadougou les assises nationales sur le Plan national de développement économique et social (PNDES). La cérémonie d’ouverture de ce cadre d’échanges est intervenue le 20 juin 2016, à la salle de conférences de Ouaga 2000, sous la présidence du Premier ministre Paul Kaba Thiéba.
Permettre à l’ensemble des acteurs d’apprécier l’analyse diagnostique, la stratégie et les dispositions de mise en œuvre, de suivi-évaluation présentées par le projet de document du Plan national de développement économique et social (PNDES) afin de dégager un consensus sur ledit document ; tels sont les objectifs des assises nationales sur le PNDES qui se déroulent les 20 et 21 juin 2016. La cérémonie d’ouverture, présidée par le Premier ministre Paul Kaba Thiéba, est intervenue le 20 juin dernier, en présence de l’ensemble des acteurs du développement qui doivent passer à la loupe le document, et des partenaires techniques et financiers. Profitant de cette occasion, le Premier ministre a dépeint la situation socioéconomique qui prévaut au Burkina Faso. Pour lui, en dépit des nombreuses politiques de développement entreprises depuis l’indépendance en 1960, les conditions de vie des populations restent toujours précaires. La dernière en date, la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD), selon lui, a, certes, permis de réaliser une croissance de 5,5%, mais elle n’a pas permis de faire reculer significativement la pauvreté et les inégalités qui existent actuellement dans la société. « Nous ne pouvons pas nous satisfaire de l’état actuel de nos performances économiques et sociales », dira Paul Kaba Thiéba. C’est pourquoi, a-t-il poursuivi, le PNDES qui tire ses fondements du programme du président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, lui-même inspiré par les attentes légitimes et profondes du peuple, a été conçu. Il est structuré en trois parties à savoir, l’analyse diagnostique de la situation économique et sociale, la stratégie de développement économique et sociale 2016-2020 et les dispositions de suivi et d’évaluation. De l’avis du Premier ministre, il ressort de l’analyse diagnostique que : « le système productif national est marqué par des insuffisances structurelles qui accentuent sa vulnérabilité aux chocs notamment climatiques ». C’est fort de ce constat, poursuit-il, que le PNDES s’est fixé pour objectif ultime de réaliser la transformation structurelle de l’économie en vue de mettre fin à la pauvreté et aux inégalités.
« Une volonté de rupture »
Pour ce faire, Paul Kaba Thiéba a souligné que la stratégie de développement économique et sociale s’articulera autour de trois axes que sont la réforme des institutions et la modernisation de l’administration, le développement du capital humain et la dynamisation des secteurs porteurs pour l’économie et l’emploi. Cela, dans le but de créer une
société fondée sur des valeurs comme la démocratie, la justice sociale, le progrès économique, le développement inclusif et l’égalité d’accès aux services sociaux de qualité et à l’emploi. En outre, dans son intervention, le Premier ministre a aussi spécifié que des organes seront mis en place pour assurer le suivi et l’évaluation de la mise en œuvre du programme. Et de rappeler que le PNDES a été élaboré dans un contexte international marqué par l’adoption des Objectifs du développement durable (ODD) et prend en compte les politiques d’intégration mises en œuvre par les institutions sous régionales. « Tout ceci est articulé autour du rôle fondamental de l’investissement public et de l’investissement privé pour insuffler une dynamique de croissance », a-t-il spécifié. A en croire le chef du gouvernement, le PNDES appartient à tous les Burkinabè. Il s’est donc réjoui de la tenue des assises afin de permettre son appropriation par tous les acteurs, mais aussi de le perfectionner davantage pour le bien de tous. Car, à l’entendre, le PNDES n’est pas un catalogue de projets sans cohérence mais procède d’une démarche holistique qui traite des problématiques transversales qui concernent, entre autres, l’énergie, le transport et le coût des facteurs de production. Mais quid du succès de ce programme de développement ? Là encore, Paul Kaba Thiéba s’est voulu rassurant et a fait référence à une volonté de rupture qui se manifeste à deux niveaux. « Le premier niveau est qu’avec l’accession de Roch Marc Christian Kaboré au pouvoir, il y a une rupture dans la gouvernance, dans la conception de l’économie et dans la conception du plan. Il y a également une rupture dans le volontarisme. Il s’agit de s’approprier le plan et de faire en sorte qu’il soit financé pour pouvoir lever les obstacles à la croissance de notre économie et mettre fin ainsi à la pauvreté et aux inégalités. C’est en cela que le PNDES tranche avec les expériences que nous avons tentées jusqu’à présent », a conclu Paul Kaba Thiéba.
Adama SIGUE