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ATTAQUES REPETEES A L’EST


 Qui sont les acteurs de cette Armée secrète?

Le Burkina a-t-il affaire à un commando invisible comme celui qui terrorisait les populations d’Abobo en Côte d’Ivoire au temps fort de la crise ivoirienne, entre fin 2010 et  début 2011? Cette question mérite d’être posée car, à quelques exceptions près, la situation qui prévaut actuellement dans l’Est et subsidiairement dans le Sud-ouest du pays, ressemble étrangement à celle d’Abobo. En effet, il ne se passe plus une semaine sans qu’une localité de ces deux régions ne subisse une attaque meurtrière. Et malgré les moyens déployés par les Forces de défense et de sécurité, le visage des assaillants reste jusque-là inconnu des Burkinabè parce qu’après chaque forfaiture, les malfaiteurs se volatilisent dans la nature. Tant et si bien que l’on se pose la question suivante: qui en veut au Burkina? Le plus troublant est que malgré l’énormité des dégâts aussi bien humains que matériels que causent sans cesse ces attaques répétées, elles n’ont jamais été revendiquées. Ce qui est contraire à la stratégie communicationnelle des groupes terroristes qui, d’ordinaire, sont prompts à revendiquer leurs actes. Qui sont donc les acteurs de cette Armée secrète? Que veulent-ils ? Pourquoi attaquent-ils le Burkina? Autant de questions que se posent les Burkinabè. Pendant que certains accusent la secte islamiste nigériane Boko Haram d’être derrière ces attaques sanglantes, d’autres citoyens pointent d’un doigt accusateur certains anciens soldats burkinabè qui agiraient en complicité avec des civils tapis dans l’ombre et dont le seul but serait de rendre le pays ingouvernable et pousser ainsi les populations à se soulever contre les dirigeants actuels. Si cette dernière hypothèse s’avérait, il faudrait craindre le pire.

On ne doit plus continuer à ramasser des morts

Car, cela voudrait dire que ce n’est pas demain la veille que ces attaques prendront fin, parce que leurs auteurs feraient tout pour empêcher le président Roch Marc Christian Kaboré qui a déjà annoncé sa candidature à la présidentielle de 2020, de renouveler son mandat. Si tout cela n’est que spéculations, il faut cependant se convaincre d’une chose : les attaques à l’Est et au Sud-ouest du Burkina sont en passe de devenir le lot quotidien des populations de ces zones. Et il faut craindre que ces attaques récurrentes ne finissent par être banalisées. C’est du reste le souhait le plus ardent de ces individus sans foi ni loi. C’est pourquoi le pouvoir Kaboré doit mettre un point d’honneur à démasquer l’ennemi et à le combattre plus vigoureusement. Et cela passe par le renforcement des capacités des services de renseignement, la dotation des FDS en moyens conséquents : drones, blindés, hélicoptères, etc. En plus de cela, il faudrait travailler à mettre tout le monde à contribution car, une guerre de cette nature ne saurait être l’affaire de la seule Armée nationale. Toujours dans l’optique de venir à bout de l’ennemi, il faudrait passer de la stratégie de la défense à celle de l’attaque. Car, comme on le dit, c’est la meilleure manière de se défendre. En tout cas, on ne doit plus continuer à ramasser des morts, à les décorer à titre posthume et à les inhumer avec des discours qui émeuvent de moins en moins les citoyens. Certes, ce n’est pas chose aisée, mais ce n’est pas non plus chose impossible. Car, il est bon de savoir que ceux qui nous attaquent, ne sont pas des ovni mais des humains, probablement des frères et sœurs car, l’attaque de Rayongo au secteur 50 de Ouagadougou, a été édifiante à ce effet. Et à défaut de pouvoir ramener ces brebis égarées dans l’enclos, il faut travailler à les mettre hors d’état de nuire. La victoire sur ces forces du mal est d’autant plus nécessaire et urgente que ces attaques récurrentes vont, à très court terme, écorner sérieusement l’image du Burkina Faso au triple plan politique, économique et social. Ces attaques itératives pourraient attester de l’incapacité des dirigeants burkinabè à défendre leur pays. Toute chose qui pourrait, à l’intérieur, ébranler la confiance sociale et à l’extérieur, dissuader les investisseurs de poser leurs valises et leurs boîtes à outils au Burkina Faso. C’est connu, l’argent n’aime pas le bruit et abhorre encore plus le crépitement des armes et les explosions de mines. Il faut donc admettre qu’à ce jour, il y a péril en la demeure et commencer à rechercher encore plus activement et plus intelligemment les antidotes qui conviennent.

Dabadi ZOUMBARA    


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