ATTAQUES TERRORISTES DU 15 JANVIER : Le gouvernement pour une sépulture digne des personnes tuées
Une équipe gouvernementale a échangé, le mardi 19 janvier 2016 à Ouagadougou, avec les parents des victimes blessées ou décédées suite aux attaques terroristes du 15 janvier. Elle a traduit, lors de cette rencontre, la volonté du gouvernement d’assurer une sépulture digne aux personnes tuées.
Le Burkina Faso demeure sous le choc après les attaques terroristes du 15 janvier. La tristesse et la consternation se lisaient, du reste, sur les visages des parents des victimes blessées ou décédées, en cette mi-journée du 19 janvier lors de la rencontre avec l’équipe gouvernementale. Cette rencontre qui a duré plus d’une heure d’horloge, a permis aux représentants de l’Exécutif de réconforter les parents des victimes et de recueillir leurs attentes afin d’assurer une sépulture digne aux personnes tuées. Elle a été conviée, selon le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité intérieure, Simon Compaoré, pour donner aux parents des victimes, des informations sur la situation sécuritaire et la question des disparus. « Une équipe d’experts français et américains est venue épauler les équipes burkinabè. Depuis deux jours, ces équipes font l’identification des corps et la recherche des indices, des éléments permettant de faire avancer, de façon correcte, les enquêtes. Nous avons donné aux parents des victimes, ces informations et avons échangé avec eux pour savoir quelles étaient les attentes des familles. Est-ce qu’il y en a qui veulent tout de suite enlever les corps de leurs parents ou bien souhaitent-ils que l’on puisse faire une cérémonie collective, un enterrement collectif ?, etc ». Ces questions sont, de l’avis du ministre d’Etat, très sensibles et le gouvernement ne pouvait pas, a-t-il soutenu, prendre une décision sans concertation avec les familles. Et c’est cela qui fait l’objet de la rencontre à l’issue de laquelle les deux parties n’ont pas arrêté quelque chose de définitif. « On s’est donné le temps pour permettre à chacun d’aller échanger au niveau de sa famille. A nous d’aller rendre compte au président du Faso et au Premier ministre lors du Conseil des ministres de ce mercredi qui donnera des indications, pour permettre de nous retrouver avec les parents des victimes le jeudi prochain à 12h, à la salle de délibération du Conseil municipal de la ville de Ouagadougou », a déclaré Simon Compaoré. En attendant, les équipes d’investigation sont au four et au moulin. « Les gens sont au travail. Les équipes d’investigation, ceux qui prennent les empreintes ou qui font de la reconstitution sont sur le terrain avec le procureur du Faso. Nous savons seulement que les enquêtes avancent. Ceux qui sont chargés de prendre les empreintes sont toujours au travail, les chambres sont toujours en train d’être fouillées. L’identification se poursuit et tout cela permettra de faire avancer la recherche de la vérité au niveau de la Justice », foi du ministre d’Etat. Celui-ci a souhaité ne pas trop se prononcer sur les enquêtes dont il dit ne pas disposer trop d’éléments d’information, et surtout au nom du respect de la séparation des pouvoirs exécutif et judiciaire. Du côté des parents des victimes, la démarche de l’Exécutif est appréciée de façon positive. « Le gouvernement prend des dispositions sécuritaires, c’est déjà bon. Il accompagne les familles des victimes blessées et décédées. C’est important. Le gouvernement est disposé à accompagner chaque famille pour une sépulture digne de ce nom pour les victimes décédées. Tous les blessés sont pris en charge gratuitement. Cela veut dire qu’il y a une forte compassion du gouvernement. Celui qui a perdu un être cher dans ces circonstances, oublie difficilement. C’est pénible, surtout dans un contexte pareil. A partir de maintenant et pour toujours, chacun doit intégrer en lui ce phénomène dans son comportement de tous les jours », a préconisé Mamoudou Diallo, cousin de la victime Hamidou Diallo. Même réaction pour Félix Kinda, jeune frère de la victime décédée, Jean Pascal Kinda. « Nous sommes encore sous le choc. C’est très difficile actuellement d’ailleurs », a-t-il confié sous forte émotion.
Saïdou ZOROME (Collaborateur)