HomeDroit dans les yeuxATTAQUES TERRORISTES MEURTRIERES A NAMSIGUIA: Le gouvernement n’est pas excusable

ATTAQUES TERRORISTES MEURTRIERES A NAMSIGUIA: Le gouvernement n’est pas excusable


 

Il y a des localités au Burkina, dont l’évocation du nom, suffit pour illustrer le martyre dont souffrent les populations de la part des groupes armés terroristes. L’on peut citer à titre d’exemple Toéni dans le Sourou, Sanaba dans les Banwa, Nadiagou dans la Kompienga, Titao dans le Lorum, Pensa dans le Sanmatenga, Namsiguia dans le Bam, etc. La liste est loin d’être exhaustive ; tant le nombre de localités sous emprise terroriste aujourd’hui, dépasse le seuil de l’imaginable. Dans la dernière localité citée, c’est-à-dire Namsiguia, se déroule une véritable tragédie du fait du terrorisme. Rien que le 15 janvier dernier, une dizaine de civils y ont été massacrés par des terroristes. Dans la foulée, ces derniers ont saboté les pilonnes des antennes téléphoniques ainsi que les fils d’électricité de haute tension, plongeant ainsi Djibo dans la pénombre. Au moment où nous traçions ces lignes, Namsiguia était encore sous le choc. Et les quelques habitants qui y demeurent encore, vivent avec la peur de voir les terroristes reproduire l’horreur qu’ils viennent de commettre. La probabilité de la récidive est d’autant plus grande dans cette localité, qu’il n’y a personne pour les en empêcher. En tout cas, le gouvernement n’est pas excusable par rapport au drame que vit cette pauvre localité. En effet, plusieurs fois, des voix se sont élevées pour l’interpeller sur le cas de Namsiguia. Rien que dans la matinée du 10 janvier dernier, soit 5 jours avant la survenue du massacre, les membres de l’Association pour le développement de Namsiguia et villages environnants (ADNVE) ont sonné le tocsin pour interpeller les autorités compétentes sur le cas de leur village. Extrait : « A la date du 5 janvier 2022, Namsiguia a enregistré sa 30e  attaque. Encerclée par les terroristes qui déroulent sans peine leur stratégie d’étouffement en occupant les points névralgiques comme le barrage de Kourou… », les populations ne savent plus ou donner de la tête.

 

Tant que les reconquêtes de l’armée ne seront pas suivies de service après-vente, le pays aura du mal  à se défaire dans la durée, du terrorisme

 Et la structure de plaider pour l’installation urgente d’un poste de contrôle à Namsiguia. De toute évidence, ce cri de détresse n’a pas été entendu. Car, cinq jours après, les terroristes se sont signalés de la pire des façons dans la localité. Et comme ils savent qu’ils  sont en terrain conquis, ils s’en sont donné à cœur joie. En réalité, ce qui vient de se passer à Namsiguia, s’apparente à un cas de non-assistance à populations en danger de mort. Si nous étions dans un pays normal, des gens répondraient de cela devant les juridictions compétentes. Mais nous sommes au Burkina où l’on peut avoir l’impression que la seule invocation du Très-Haut suffit pour inverser les tendances. Au rythme où vont les choses, le Burkina est bien parti pour devenir une sorte de Somalie au cœur de l’Afrique de l’Ouest, c’est-à-dire un pays sans Etat, où les terroristes ont pignon sur rue. Et ce qui autorise à penser à ce scénario, c’est que l’on ne voit pas se profiler à l’horizon, une stratégie de riposte cohérente et efficace. Par moments, certes, on assiste ça et là, à des actions ponctuelles de reconquête ou de libération de zones occupées par les terroristes. Mais, comme cette façon de faire semble ne pas s’inscrire dans une stratégie globale et bien pensée de reconquête de l’ensemble du territoire occupé, l’on ne peut que s’interroger. Et quand, par exemple, l’armée annonce la libération de Nadiagou dans la Kompienga, l’on peut prendre le risque de lui dire ceci : c’est bien que Nadiagou ait été libérée mais pour combien de temps ? En effet, tant que les reconquêtes de l’armée ne seront pas suivies de service après-vente, en termes d’occupation du terrain par les services qu’il faut, le pays aura du mal  à se défaire dans la durée, du terrorisme. On peut oser espérer que nos autorités compétentes ont  intégré cet impératif catégorique dans leur  stratégie. Et comme le Premier ministre vient  de marteler devant l’Assemblée nationale, dans le cadre de sa Déclaration de politique générale, que le pays dispose de stratégie en la matière,  l’on peut avoir envie de lui dire que la meilleure stratégie contre le terrorisme est celle qui donne des résultats suffisamment significatifs de sorte à redonner espoir aux populations. En tout cas, le fait d’aller constater de visu les souffrances des personnes déplacées internes et à l’occasion, écraser une larme en signe de compassion, n’est pas une stratégie. Par contre, engager tous les moyens de défense qu’il faut pour aller à l’offensive, de sorte à contraindre les terroristes à évacuer l’ensemble du territoire, en est une. Dans les jours à venir, le peuple burkinabè attend que son armée s’inscrive résolument dans cette logique.

                                                                                Sidzabda 


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