ATTENTATS REPETITIFS AU NORD-MALI : Tant que Kidal sera hors de la République…
Tous ceux qui croyaient que le septentrion malien était débarrassé des djihadistes depuis un certain temps, doivent se raviser. En effet, la semaine dernière, deux attaques terroristes ont été perpétrées à Kidal et à Tombouctou. L’attaque revendiquée par Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) a fait 3 morts parmi les soldats maliens à Tombouctou tandis qu’à Kidal, 6 Casques bleus tombaient sous les balles des lieutenants du mouvement islamiste Ansar Dine. Difficile d’expliquer cette recrudescence d’attaques terroristes quand on sait que le Nord-Mali est quadrillé par la MINUSMA aux côtés de qui opèrent les forces de la CMA (Coalition des mouvements de l’Azawad) et celles du GATIA qui, naguère, étaient parvenues à un accord sur la gestion de la sécurité de Kidal. En effet, tout se passe comme s’il y avait un problème de coordination des forces en présence. En tout cas, beaucoup d’efforts doivent être faits pour sécuriser le Nord-Mali, à commencer par la clarification du statut de Kidal, ancienne chasse gardée des djihadistes que les indépendantistes touaregs ont fait entrer dans le Mali, avant de devenir plus tard leur cible. Il faut, de ce fait, travailler à ramener Kidal dans la République, comme c’est le cas de Tombouctou, en confiant son contrôle à l’armée malienne. Cela aura le mérite de contribuer à un meilleur contrôle des mouvements des djihadistes.
Il y a lieu de revoir le mandat de la MINUSMA
Après cela, Bamako pourra engager des négociations sérieuses avec l’ensemble des acteurs présents dans la zone, en vue de mettre fin aux attaques surprises et répétitives enregistrées. Cela dit, ces dernières attaques se présentent comme la réplique de Iyad Ag Ghali au rapprochement récent entre la CMA et le GATIA. Car, en s’alliant, le GATIA et la CMA sont capables de porter l’estocade à Ag Ghali qui semble avoir une réelle prégnance sur le Nord-Mali. Mais, comment faire rentrer ce dernier dans la République ? Faut-il négocier avec lui ? Pourquoi pas ? Ce, d’autant plus que la répression seule ne suffit pas pour résoudre le problème malien. L’on pourrait, par exemple, appliquer la charia, au sens noble du terme, c’est-à-dire le respect des textes islamiques conformément aux prescriptions coraniques, sans extrémisme aucun, pour contenter Iyad et ses réseaux, question d’éviter la déconnexion de Kidal de la République. Dans le même ordre d’idées, il y a lieu de revoir le mandat de la MINUSMA qui, au lieu d’être une simple force de maintien de la paix vulnérable aux attaques djihadistes, pourrait devenir plus offensive sur le terrain. En tout cas, les attaques djihadistes du 12 février dernier constituent un très mauvais signal envoyé aux populations du Nord-Mali.
Lonsani SANOGO