HomeA la uneAUGUSTIN LOADA, DG DU MTT : « Dire que rien de positif n’a été entrepris sous la Transition, c’est insulter l’histoire »

AUGUSTIN LOADA, DG DU MTT : « Dire que rien de positif n’a été entrepris sous la Transition, c’est insulter l’histoire »


Le mouvement Tengembilum Tamassira (MTT) a officiellement été lancé le 19 juillet 2018 à Ouagadougou.  Dirigé par le Pr Augustin Loada, il a pour principal objectif de contribuer à la promotion de la conscience et de l’engagement citoyen et la culture démocratique au Burkina. Au cours de cette cérémonie, le mouvement a lancé une pétition populaire à l’appui d’une proposition de loi visant à la création d’un Fonds de solidarité envers les victimes civiles et militaires de l’extrémisme violent.

 

Le Pr Augustin Loada est le délégué général du Mouvement Tengembilum Tamassira (MTT) !  Le mouvement Tengembilum Tamassira qui signifie   en  mooré et dioula le  chemin de la citoyenneté,  est une association à but non lucratif qui a pour objectif de contribuer à promouvoir   la conscience et l’engagement citoyen ainsi que  la culture démocratique au Burkina. Au cours de la    cérémonie de lancement officiel de ses activités tenue le   19 juillet 2018 dans la salle de conférence du Conseil burkinabè des chargeurs (CBC) à Ouagadougou, ses initiateurs ont donné les raisons qui ont motivé sa création. A en croire le Pr Augustin   Loada, l’initiative est née du fait de la situation peu reluisante du pays.  « L’insurrection des 30 et 31 octobre 2014 était-elle une erreur ?  Non. Assurément. ( …) Au-delà des causes structurelles et de celles liées aux comportements des acteurs, force est de reconnaître que derrière les mobilisations citoyennes, se trouvent de profondes aspirations ; des aspirations à une société plus juste, gouvernée par des valeurs de liberté, de justice et d’égalité. Pour diverses raisons sur lesquelles ce n’est pas le lieu de s’attarder, la Transition n’a pas été en mesure de répondre à toutes les attentes. Mais soyons honnêtes ! Tout n’était pas parfait. Mais dire que rien de positif n’a été entrepris sous la Transition, c’est insulter l’histoire. Venant de la part des partisans de l’ancien régime, je peux le comprendre. Mais venant de la part de partis politiques qui avaient des représentants dans les organes de la Transition, je ne peux le comprendre », a expliqué Augustin Loada.  Selon ses dires, le mouvement a  été créé le 4 février 2018, pour apporter sa  pierre à la construction de la citoyenneté au Burkina.

 

« Si nous avons de l’argent pour faire du symbole, je pense que nous devrions aussi avoir des ressources pour venir en aide à ceux qui sont victimes des attaques terroristes »

 

 Il s’agira de capitaliser les acquis de l’insurrection, dans la mesure où il y a eu des valeurs qui ont été fortement exprimées à travers l’insurrection, à savoir des aspirations à une société plus juste.  « Nous avons constaté que nous ne prenons pas le chemin vers la concrétisation de ces aspirations, pour des raisons diverses. Nous voudrions attirer l’attention des uns et des autres sur le fait qu’il y a des valeurs derrière ce mouvement qui s’est exprimé il y a de cela 3 ans », a déploré le DG du MTT.  Pour lui,  au  lieu de faire marche-arrière, il est mieux d’ avancer, même si le chemin est difficile, pour construire une société nouvelle, une société où il y a plus de liberté, plus de démocratie et une société où l’on réinventera une nouvelle  conception du pouvoir.    A la question de savoir si le DG du MTT serait tenté de briguer un mandat présidentiel   en 2020, sa réponse a été on ne peut plus claire. « Non.  Ça me gênerait, parce que ce n’est pas ma place », a-t-il répondu. A ceux qui pensent qu’il a été dur envers le pouvoir de Roch Marc Christian Kaboré, il a répondu :  «Je n’ai pas été tendre vis-à-vis de la situation que nous vivons.  Nous ne sommes pas en train de prendre le chemin de la rupture.  Est-ce que le mal causé a pris fin dans ce pays ? Est-ce que la patrimonialisation du pouvoir a cessé ?  Est-ce que la corruption a cessé ? ». Notons qu’au cours de cette cérémonie de lancement, une pétition a été lancée. Elle vise à recueillir des signatures à travers le pays, en vue de contraindre les députés   à proposer et voter une loi qui va instituer un fonds au profit des victimes des attentats terroristes et de l’extrémisme violent au Burkina. D’ailleurs, il a suggéré de prendre une partie des moyens financiers qui serviront à voter le référendum, pour alimenter les caisses de ce fonds. « Je ne suis pas contre le référendum prévu pour l’adoption de la Constitution de la 5e République.  L’Etat a les moyens d’organiser un référendum qui a une valeur   purement symbolique, puisque c’est une Constitution qui fait l’objet d’un consensus.  Les principaux partis politiques et les autres acteurs ont pris part à l’élaboration de ce projet de Constitution.  Et nous savons quels seront les résultats. Ce sera Oui.  Si nous avons de l’argent pour faire du symbole, je pense que nous devrions aussi avoir des ressources pour venir en aide à ceux qui sont victimes des attaques terroristes», a-t-il conclu.

 Issa SIGUIRE

 

 


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