HomeOmbre et lumièreAVENEMENT DE LA JOURNEE CONTINUE : On n’a pas avancé

AVENEMENT DE LA JOURNEE CONTINUE : On n’a pas avancé


Cela fait bientôt un an que le gouvernement de la Transition, alors dirigé par Michel Kafando, instaurait la journée continue au sein de l’Administration publique au Burkina. Ce qui veut dire que désormais, les portes des services publics resteront ouvertes de 7h à 15h 30mn avec une pause de 30 minutes, pour permettre aux travailleurs de souffler un peu et d’avoir quelque chose à se mettre sous la dent. La raison qui avait motivé une telle décision, je me rappelle, était de rendre plus performante l’Administration publique burkinabè connue pour son laxisme et sa nonchalance. Ce n’est pas moi qui le dis. C’est un fait connu de tout le monde. Car, il suffit d’avoir affaire à un service public pour vous en rendre compte. Vous risquez d’user toutes vos semelles sans avoir gain de cause. Je me rappelle encore les déboires de ma tante Siéma qui a passé plus de deux ans à courir pour la correction de ses indemnités, avant de s’entendre dire que son dossier était perdu et qu’il fallait en reconstituer un nouveau. C’est ainsi que fonctionne l’Administration publique où chacun fait ce qu’il veut. Il y en a qui viennent au bureau quand ils veulent et en repartent dès le premier coup de fil d’un ami, les invitant à venir boire la bière quelque part. En tout cas, on avait cru que l’avènement de la journée continue allait permettre de résoudre certains problèmes. Mais près d’un an après, je fais le constat qu’il n’en est rien. On n’a presque pas avancé. J’ai même envie de dire que les choses sont allées de mal en pis. Je le dis d’autant plus volontiers que si vous faites un tour dans certains services publics à 14h, par exemple, vous n’y trouverez que très peu de personnes.

 

J’exhorte le gouvernement à procéder à une évaluation

 

Car, ils sont nombreux, ces travailleurs-là qui profitent de la pause pour disparaître. Ils ne reviennent au bureau que le lendemain matin. Et cela se fait au vu et au su de tout le monde, chacun gardant à l’esprit que « la Fonction publique n’est le champ de personne ». Et ce n’est pas tout. Il y a des travailleurs qui, après la pause, s’enferment dans leur bureau pour dormir, attendant tranquillement l’heure de la descente. Et gare à l’usager qui osera venir les déranger en tapant à la porte. En tout cas, il en prendra pour son grade puisqu’il risque d’être éconduit sans ménagement. Conséquence : les usagers récriminent parce que des dossiers qui pouvaient être traités en deux jours, mettent plus de temps avant de l’être. C’est ce que l’on appelle, pour maquiller les choses, « la lourdeur administrative » qui, en réalité, n’est rien d’autre que le résultat du laxisme des uns et des autres. En tout cas, je n’ai rien contre le principe de la journée continue. Mais je me demande si ça ne nous fait pas plus reculer en terme de rendement. C’est pourquoi j’exhorte le gouvernement qui l’a déjà annoncé, à procéder à une évaluation pour en tirer toutes les conclusions qui s’imposent. S’il décide de garder le principe de la journée continue, il doit se donner les moyens de faire respecter les horaires définis et cela, en prenant les mesures idoines. Car, l’un des arguments massue qu’avancent les travailleurs pour ne pas respecter les heures de travail, est le manque de mesures d’accompagnement. Dans le cas contraire, il vaut mieux revenir à l’ancien système en faisant en sorte que les agents paresseux n’aient plus l’occasion de tricher.

 

« Le Fou »


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