HomeOmbre et lumièreCALENDRIER SCOLAIRE : Arrêter de fatiguer les plus petits

CALENDRIER SCOLAIRE : Arrêter de fatiguer les plus petits


La dernière fois, j’étais devant une porte de riches, dans l’espoir de trouver dans la poubelle, quelques morceaux de pain et de viande pour ma ration de la journée. Entre-temps, j’ai entendu une fillette âgée d’environ 7 ans, poser cette question à son père : « Papa, pourquoi dois-je aller à l’école alors que ma grande sœur est en vacances »? Bien instruit qu’il l’est, le père n’a pas trouvé de réponse cohérente à cette question. Du reste, il avait l’air très embarrassé lorsqu’il disait ceci à la petite. « Dépêche-toi d’entrer dans la voiture, nous sommes en retard ». Certes, je ne suis pas un spécialiste des questions éducatives, mais j’ai compris que la fillette avait posé une question pertinente. Pourquoi doit-on réveiller les plus petits pour qu’ils aillent à l’école pendant que leurs aînés sont toujours dans les bras de Morphée? Si le père de la fillette de 7 ans n’a pas pu apporter une réponse à cette question, ce n’est pas moi qui en ai la réponse adéquate. En vérité, seule le ministère de l’Education nationale et de l’alphabétisation (MENA) peut apporter une réponse. Mais il ne faut pas se faire d’illusions, il n’aura pas, foi de fou, d’arguments suffisants qui puissent justifier le désordre que l’on constate en ce moment dans le calendrier scolaire. Pendant que les élèves du post-primaire, c’est-à-dire de la 6e à la 3e, partent en vacances fin juin, souvent même bien avant cette date, ceux du préscolaire, c’est-à-dire du CPI au CM2, eux, continuent les cours jusqu’au 15 juillet pour certains, et fin juin pour d’autres. N’est-ce pas trop long pour ces bambins ? Ne seront-ils pas esquintés à cette allure ? Une des filles d’un monsieur que je connais très bien a dit à son père, de trouver une nouvelle école pour elle l’an prochain, parce qu’elle enrage de voir que son frère aîné ronfle encore à une certaine heure de la matinée, pendant qu’elle est obligée de se séparer de son lit.

Il faut harmoniser le calendrier scolaire

Avec ça, j’ai envie de dire qu’il se posera bien un problème de motivation. Cela est d’autant plus vrai que l’élève du CP1 ou CP2 ne peut pas comprendre que son grand frère qui est en classe de 6e ou 5e soit là, à la maison en train de regarder la télé, ou de jouer au ballon, pendant que lui qui est le plus petit, est obligé d’aller à l’école. Il vivra cela comme une discrimination. En tout cas, je suis fou, mais je ne vois pas l’utilité de faire de la fixation sur la date du 15 juillet, étant donné que dès que les examens scolaires commencent, beaucoup d’écoles arrêtent les cours. Et pour celles qui ne le font pas, leurs petits écoliers se retrouvent généralement à se tourner les pouces. Il faut ajouter à cela que dans certaines localités, dès que les premières pluies commencent à tomber, certains parents réclament leurs enfants pour qu’ils aillent les aider dans les travaux champêtres. Et comme il n’y a pas de cantine scolaire qui puisse motiver les enfants à y rester, l’école se vide de ses locataires. Même les enseignants détalent parce que certains n’ont pas de logements solides qui puissent les mettre à l’abri des pluies. C’est dire qu’il y a nécessité à revoir le calendrier scolaire. Pour l’Etat, il n’est pas question de fixer la date des vacances en juin, car cela reviendrait à accorder quatre mois de vacances aux enseignants. Un argument que l’on ne peut, du point de vue théorique et juridique, balayer d’un revers de la main. En effet, étant donné que les enseignants émargent au budget de l’Etat au même titre que d’autres agents qui n’ont qu’un mois de congés dans l’année, il est donc difficile, si l’on tient à être juste, de leur accorder quatre mois de vacances payées. Mais faut-il, au nom de cette logique, chercher coûte que coûte à appliquer la loi en faisant fi de certaines réalités? Il est notoire que certains villages sont inaccessibles en juillet, à cause des pluies. Peut-on contraindre les enfants de ces localités à aller à l’école dans ces conditions? Surtout quand on sait que dans certaines régions, les enfants suivent toujours les cours sous des paillottes comme au temps colonial. N’est-ce pas là, les exposer à la foudre et à d’autres types de dangers ? En tout cas, il faut arrêter de fatiguer les enfants. Il faut harmoniser le calendrier scolaire soit en faisant reculer la date de la rentrée des classes, soit en faisant prolonger la date des congés du post-primaire. Ce qui suppose que les différents ministères en charge de l’éducation doivent travailler en synergie et non en vases clos. Dans certains pays comme la France que je connais bien pour y avoir séjourné en tant que fou lucide, c’est un seul ministère qui s’occupe du système éducatif. Or, chez nous, c’est autre chose. En tout cas, il faut que quelque chose soit fait pour qu’on en finisse avec cette pagaille.

« Le fou »


Comments
  • vous abordez là un sujet très pertinent. cette approche a été imposée pour effectivement retenir les enseignants jusqu’au 15 juillet. Mais les conséquences vous l’avez évoquées sont nombreuses et les plus petits en sont les principales victimes. Je pense que le MENA devrait trouver d’autres moyens pour retenir les enseignants. Pourquoi ne pas envoyer certaines rencontres ou certaines formations en cours d’année au bénéfice des enseignants à cette période. Surtout qu’il est avéré que durant cette période (fin mai à mi-juillet) les cours sont pratiquement terminées dans les écoles primaires. Pourquoi donc retenir les plus petits pour une soi-disante clôture aux environs de mi-juillet? C’est simplement absurde!

    12 juin 2015
    • Mon frère fou je suis d’avis avec vous

      12 juin 2015
  • Dans tout ministère il y a des équipes techniques qui s’occupent de questions de ce type et en synergie avec tout autre ministère concerne. Je ne vois pas où pourrait se situer le désordre. Si vous donnez quatre mois de vacances d’affiles à un élève du CP cela est antipedagogique. Ils vont tout oublier avant la reprise. Vous avez vécu en France comme vous le dites mais les primaires n’y ont pas 4 mois d’affiles pour les vacances. Mieux la rétention des enseignants n’est pas pour les empêcher d’avoir 4 mois de vacances contre 1 mois pour les autres fonctionnaires. Contrairement aux autres travailleurs, un enseignant travaille plus de 40 heures par semaine. Son congé annuel doit donc être plus long.

    13 juin 2015
  • la question est mal posée. C’est bien ce qui doit être. Si elle veut dormir, alors quelle travaille pour aller en classe supérieur et elle trouvera son compte. A moins que ce soit le syndicat des enseignants qui parle à la place de cette fille je ne vois pas de problème. On appelle ça des incitations à travailler. Moi je faisais sept kilomètre à vélo pour aller au collège et j’ai vite compris que si je redouble dans ça c’est grave

    13 juin 2015

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