HomeOmbre et lumièreCELEBRATION TOURNANTE DU 11-DECEMBRE : Des acquis qui cachent mal des insuffisances

CELEBRATION TOURNANTE DU 11-DECEMBRE : Des acquis qui cachent mal des insuffisances


Depuis que l’Etat a pris la décision d’organiser de façon tournante la fête du 11-Décembre, l’on peut constater de visu que les capitales des régions qui ont déjà eu l’honneur d’abriter l’événement, ont connu des changements positifs notables. Cette métamorphose peut s’observer dans plusieurs domaines. L’on peut citer l’ouverture et l’aménagement de voies, la construction d’infrastructures sportives et l’on en oublie. Toutes ces réalisations qui contribuent à améliorer le cadre de vie des citoyens, relèvent du concret. Outre ces réalisations qui font la fierté de nos capitales régionales, l’on peut aussi affirmer que la célébration tournante du 11-Décembre, contribue, peut-on dire, à installer dans l’esprit des populations qui accueillent ce grand événement, le sentiment de l’appartenance à une même Nation. Et par ces temps qui courent où certains pays africains font face à des velléités séparatistes, le renforcement du sentiment national ne compte pas pour du beurre. Un autre aspect lié à la célébration tournante du 11-Décembre dont on peut se glorifier, est que l’Etat observe une sorte d’équité dans l’allocation des fonds destinés à l’organisation de l’événement. Ce souci est de nature à éviter les frustrations. A l’édition de Manga, l’on peut, pour finir de voir la bouteille à moitié pleine, souligner et saluer l’innovation qui a consisté à gratifier les autres chefs-lieux de la province de la région du Centre-Sud, de réalisations, certes modestes mais qui ont toute leur pertinence. Ainsi, Pô et Kombissiri ont pu bénéficier de quelques kilomètres de bitume. Malheureusement, il a fallu que les populations de Pô menacent de boycotter l’événement pour que le gouvernement leur concède ces réalisations. Une fois encore, peut-on dire, la défiance de l’autorité de l’Etat a montré toute son efficacité. Refermons vite cette parenthèse qui sonne comme une fausse note de l’édition de Manga, pour dire que, de façon globale, les choses se sont bien déroulées.

Il faut balayer la maison

Pour s’en convaincre, il suffit de voir l’engagement et la forte mobilisation des populations locales autour de l’événement. Et cette dimension, qui vaut son pesant d’or, n’a jamais fait défaut à toutes les célébrations passées du 11-Décembre. La lecture politique qui peut en être faite, est que les populations qui reçoivent, adhèrent à l’initiative. Cela dit, l’arbre ne doit pas cacher la forêt. En effet, les acquis dont on vient de parler et de saluer à leur juste valeur, cachent mal des difficultés et des insuffisances. La première insuffisance qui pourrait plomber la célébration tournante du 11-Décembre, est incontestablement la mise à disponibilité tardive du budget alloué à l’événement. L’Etat n’a aucune excuse pour justifier cet état des choses. Il ne faut surtout pas objecter que le gouvernement est limité dans ce domaine, par la mise en place du budget national. Car, gouverner, c’est prévoir. Et puis, l’on n’a pas le droit de traîner la même plaie depuis pratiquement dix ans sans chercher véritablement à la panser comme il le faut. La deuxième insuffisance des fêtes tournantes du 11-Décembre, est liée au fait que certaines réalisations ne sont pas en phase avec les besoins réels des populations. L’on peut s’arrêter sur l’édification des salles de conférences. Faites un tour à Kaya et vous en serez édifiés. L’entretien même de l’édifice constitue un calvaire pour les autorités locales. Et l’on ne peut pas passer sous silence d’autres constructions de haut standing, qui, après la fête, peinent à trouver des locataires. Résultat : elles se muent en auberges de circonstance ou servent à des pratiques dont nous tairons par décence les noms. La dernière insuffisance est liée à la mauvaise qualité des travaux. Et cette insuffisance, en plus d’être expliquée par l’ambiance de corruption générale qui prévaut dans le pays, pourrait se justifier par la mise à disponibilité tardive des fonds alloués à l’événement. Il faut donc balayer la maison pour ne pas donner raison aux entreprises indélicates. Le 11-Décembre prochain, ce sera au tour de Tenkodogo d’abriter l’événement. On espère que l’Etat prendra en compte ces modestes contributions, pour autant qu’il veuille, pour reprendre l’idée du poète Pacéré Titenga, ajouter de la terre à la terre aux célébrations du 11-Décembre.

 

Sidzabda


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