HomeA la uneCLARIFICATION DU STATUT DE LA PREMIERE DAME EN FRANCE : Si l’Afrique pouvait s’en inspirer

CLARIFICATION DU STATUT DE LA PREMIERE DAME EN FRANCE : Si l’Afrique pouvait s’en inspirer


C’était une promesse de campagne de Emmanuel Macron, et l’on peut dire que le président français l’a tenue. En effet, le 21 août dernier, la présidence française a publié la « charte de transparence relative au statut du conjoint du chef de l’Etat », clarifiant pour ainsi dire le statut de la Première dame. Aux termes de cette charte, elle aura, entre autres, pour fonctions « d’assurer la représentation de la France, au côté du président de la République, lors des sommets et réunions internationales », « de répondre aux sollicitations des Français et des personnalités françaises et étrangères qui souhaitent la rencontrer ». Elle est aussi chargée de « superviser la tenue des manifestations et réceptions officielles au sein du palais de l’Elysée » et de « soutenir, par son parrainage ou sa présence, des manifestations à caractère caritatif, culturel ou social ou qui participent au rayonnement international de la France ».

Sous nos tropiques, le rôle et les missions de la Première dame sont méconnus

Côté moyens, l’épouse du chef de l’Etat ne bénéficie « d’aucune rémunération » et ne « dispose pas de frais de représentation » ni « d’aucun budget propre ». « Pour exercer ses missions, elle peut s’appuyer sur le cabinet du président de la République ». En revanche, « elle fera régulièrement un bilan de ses actions » et « les coûts de fonctionnement associés au conjoint du chef de l’Etat feront l’objet d’une présentation dans la comptabilité analytique de l’Elysée, soumise au contrôle de la Cour des comptes qui en rendra compte publiquement par un rapport spécifique ».
Même si d’aucuns relèvent que cette charte n’a aucune valeur juridique et qu’elle est loin d’être contraignante pour les futures Premières dames, il n’en demeure pas moins qu’elle constitue une certaine avancée, en ce que c’est la première fois que le rôle et la mission de l’épouse du chef de l’Etat font l’objet d’un texte officiel. Même si dans les faits, beaucoup pensent que cela ne change pas véritablement quelque chose dans le rôle de Brigitte Macron par rapport aux précédentes Premières dames.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce projet controversé du chef de l’Etat français a quand même le mérite de clarifier le rôle et les missions de la Première dame, en rapport aussi avec les deniers publics. Si l’Afrique pouvait s’en inspirer, cela serait une bonne chose. Car, sous nos tropiques, le rôle et les missions de la Première dame sont souvent méconnus du grand public, en dehors « du foulard » de bonnes samaritaines évoluant dans des œuvres caritatives qu’elles ont presque toutes noué sur leur tête. Une omerta qui laisse souvent penser qu’en dehors de quelques apparitions publiques aux côtés de leurs époux lors de certaines cérémonies, elles vivent dans un monde à part, loin du peuple et à l’abri de tout besoin, tout en jouissant d’une grande influence auprès de leurs époux. C’est pourquoi, pour tous ceux qui gravitent autour du pouvoir, mieux vaut souvent les avoir comme amies que comme ennemies. Mais là n’est pas le problème. Cela est plutôt de bonne guerre. Cependant, à en juger souvent par leur rythme de vie, l’on sait qu’elles bénéficient de nombreux avantages, surtout financiers, dont l’origine est malheureusement souvent tenue au secret. Et certaines se comportent en véritables reines, boulimiques du pouvoir et pécuniairement insatiables. Si fait que les œuvres caritatives qu’elles mènent pour la plupart à travers les fondations qu’elles dirigent, passent bien souvent aux yeux d’une certaine opinion pour la mauvaise conscience du système, quand elles ne sont pas simplement vues comme des instruments de rabattage de bétail électoral au profit de leur époux.

Cela participe aussi de la bonne gouvernance

C’est pourquoi il serait heureux que les chefs d’Etat africains s’inspirent de l’exemple du président français, pour clarifier le statut et le rôle des Premières dames à l’effet d’éviter toute confusion dans l’esprit de leurs compatriotes.
Car, la question que l’on pourrait se poser, est de savoir combien coûtent les Premières dames au Gondwana ? La réponse à cette question, bien des Africains seraient curieux de la connaître, au regard du train de vie de certaines d’entre elles qui font ostensiblement dans la démesure et dont on ne retient essentiellement que les amplettes dans les grandes capitales occidentales. Dans ces conditions, comment ne pas penser que tout cela est aux frais du contribuable, quand certaines d’entre elles se font une véritable réputation dans les dépenses de luxe, leur attachement immodéré et morbide à l’argent, le pillage des ressources nationales, bien entendu avec la bénédiction de leur époux de président, alors qu’elles n’ont pas d’activités rémunératrices connues ? L’exemple de l’ex-Première dame de Tunisie, Léila Trabelsi, avait particulièrement fini par révolter les Tunisiens contre le président Ben Ali. La suite, on la connaît. Mais elle est loin d’être la seule. La Camerounaise Chantal Biya, la Congolaise Antoinette Sassou, la Zimbabwéenne Grace Mugabe, entre autres, ont aussi des réputations qui dépassent largement les frontières de leurs pays respectifs. C’est pourquoi il est impératif de mettre de l’ordre en définissant un statut clair et les revenus de la Première dame sous nos tropiques. Cela contribuerait sans nul doute à en donner une image plus policée et éviterait la confusion des genres. C’est pourquoi il serait souhaitable que l’Afrique se mette dans les pas de la France qui a montré le chemin. En tout état de cause, cela participe aussi de la bonne gouvernance.

« Le Pays »


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