HomeA la uneLA CODER A LA RENCONTRE DES ANCIENS CHEFS D’ETAT BURKINABE : ‘’Nous ne cherchons pas une réconciliation sur le dos des cadavres’’ dixit Gilbert Noël Ouédraogo

LA CODER A LA RENCONTRE DES ANCIENS CHEFS D’ETAT BURKINABE : ‘’Nous ne cherchons pas une réconciliation sur le dos des cadavres’’ dixit Gilbert Noël Ouédraogo


Les responsables des sept partis politiques de la Coalition pour la démocratie et la réconciliation nationale (CODER) qui se font les chantres de la réconciliation nationale, sont allés, le mardi 28 mars 2017, à la rencontre de deux anciens chefs d’Etat du Burkina, Michel Kafando et Jean-Baptiste Ouédraogo, pour mieux les rallier à leur cause.

 

Depuis qu’elle est sur orbite en octobre 2016, la Coalition pour la démocratie et la réconciliation nationale (CODER) est sur plusieurs fronts pour prêcher la réconciliation nationale. Et elle a franchi un palier important, hier mardi 28 mars 2017, en allant à la rencontre des anciens chefs d’Etat du Burkina pour bénéficier de « leurs conseils, appui et accompagnement pour que nous puissions tous œuvrer à faire en sorte que la réconciliation soit une réalité dans notre pays», a fait savoir Me Gilbert Noël Ouédraogo, président de la CODER, à leur sortie d’audience avec l’ancien président du Faso, Michel Kafando. Puis, il précise qu’ils ont adressé des lettres d’audience « à tous les anciens chefs d’Etat, et nous avons déjà des réponses qui nous ont été adressées. Aujourd’hui nous rencontrons le premier qui a bien voulu nous recevoir. » Au regard du contexte de la création de la CODER et la période de la gestion du pouvoir d’Etat par Michel Kafando, si d’aucuns pouvaient imaginer que cette rencontre pourrait être quelque peu électrique, elle a été pour le moins cordiale. En effet, le président Kafando, lui-même, en dit un peu plus sur l’ambiance qui a dû prévaloir au cours de l’audience en ces termes : « J’ai tenu à féliciter les responsables de la CODER d’avoir pris cette initiative. J’ai tenu également à les encourager et à reconnaître avec eux qu’il ne faut pas se leurrer ni se faire des illusions. Il y a des problèmes dans ce pays et pour les résoudre, il faut en commun accord arriver à la paix des cœurs ». Ensuite, il ajoute : « la réconciliation est un but que nous poursuivons » avant de préciser que « tout le monde est d’accord que nous ne pouvons pas arriver à une véritable réconciliation, à un pardon national si nous ne trouvons pas de solution à la question de la justice. » Une vision que partage le premier responsable de la CODER, qui soutient pour sa part que : « nous avons tous aussi convenu que cette réconciliation n’exclut pas la justice. Ce que nous voulons, c’est une justice qui est impartiale, une justice qui est la même pour tous. Une justice qui ne concerne pas seulement les faits liés à l’insurrection, mais une justice qui concerne toute l’histoire de notre pays. » Et dans le même ordre d’idées, le président Kafando note effectivement que justice soit faite pour « les victimes dans toutes les situations, de la période de la révolution au coup d’Etat en passant par l’insurrection et autres », tout en invitant la CODER à impliquer fortement la jeunesse dans la poursuite de son action de recherche de la réconciliation. Une suggestion que dit prendre en compte Me Gilbert Noël Ouédraogo tout en relevant qu’ « il faudrait que la génération actuelle solde le contentieux pour léguer à la jeunesse un avenir radieux ». Et il poursuit en insistant que les membres de sa structure ne cherchent pas « une réconciliation sur le dos des cadavres ».

Après le président Michel Kafando, les responsables de la CODER ont été reçus par l’ex-chef de l’Etat, Jean-Baptiste Ouédraogo, pour bénéficier du même  soutien à leur cause. A la fin de l’entretien, l’ancien président Ouédraogo a dit en substance : « ils sont venus me dire des choses très intéressantes concernant la réconciliation nationale. Et je trouve que c’est une très bonne initiative. Il faut absolument réconcilier les uns avec les autres, parce que le pays a besoin de tout le monde. Je les soutiens et je pense qu’ils vont faire un travail qui va profiter à tout le monde ». Pour Me Gilbert Noël Ouédraogo, la rencontre avec Jean-Baptiste Ouédraogo a été tout aussi bénéfique en ce sens qu’ « avant la crise, il avait entamé des initiatives parce qu’il voyait venir la situation. Malheureusement, faute d’accord de la classe politique, ces initiatives n’ont pas abouti. »

Après Michel Kafando et Jean-Baptiste Ouédraogo, quid des deux autres anciens présidents ? « Pour ce qui est du président Compaoré, il a donné suite à notre requête mais comme il se trouve à l’extérieur, nous allons nous organiser en son temps pour y répondre. Il reste donc le quatrième (Yacouba Isaac Zida). Nous attendons de voir quelle suite sera donnée à notre requête » a fait savoir Gilbert N. Ouédraogo. 

 

 

 

 

 


Comments
  • J’espère seulement que ceux qui écoutent éléphanteaux (petit de l’éléphant) n’ont pas oublié sa place dans les événements récent du Faso. Article 37 de l’assemblée nationale. Il possède de la farine de blé de premier choix.
    Courage seulement.

    29 mars 2017

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