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COLLOQUE INTERNATIONAL DE OUAGADOUGOU SUR LA SECURITE : Le CESDS pour un Plan Marshall pour le Sahel


Le Centre d’études stratégiques en défense et en  sécurité ( CESDS)   a débuté, dans la matinée du 5 septembre 2017 à Ouagadougou, un colloque international sur la sécurité dans la bande sahélo-saharienne.  Pendant 3 jours, des experts  en défense et sécurité, des universitaires et bien d’autres acteurs d’Afrique et d’Europe vont se pencher sur les questions de sécurité  dans le but de lutter notamment contre le terrorisme. Placé sous le thème « Perspectives sécuritaires dans la bande sahélo-saharienne : quelles stratégies efficientes et transformationnelles ?», ce colloque a été parrainé par l’ancien président du Ghana, John Jerry Rawlings, qui a pris part à la cérémonie d’inauguration, et coparrainé par Tabo M’béki, ancien président sud-africain, qui n’a pu faire le déplacement de Ouagadougou.

 

« Criminalité transnationale dans la bande sahélo-saharienne : état des lieux et perspectives », « Expérience du Maroc dans la lutte contre la criminalité transnationale » , « Bilan et perspectives de la lutte contre les trafics illicites au Burkina en relation avec la bande sahélo-saharienne »,  « Lutte contre le terrorisme au Burkina : l’apport de la géographie », « Le terrorisme sous le prisme de l’anthropologie sociale et de l’éthique », « la question des frontières dans l’espace sahélo-saharien : des  conflits étatiques à l’extrémisme violent ». Tels sont, entre autres, les thèmes qui seront développés au cours des 3

jours que durera le Colloque international de Ouagadougou sur la sécurité. Dans sa communication, John Jerry Rawlings, parrain de la cérémonie, a fait un aperçu du phénomène du terrorisme en Afrique, dans la bande sahélo-saharienne notamment, et dans le monde. La pauvreté et le chômage sont, à l’entendre, des facteurs qui poussent les jeunes dans l’entreprise terroriste. Il a salué l’initiative de la tenue du Colloque international de Ouagadougou sur le terrorisme et les questions de sécurité, invitant du même coup les acteurs internationaux et les pays africains à œuvrer pour le développement dans la perspective d’une lutte efficace contre le terrorisme. Ce colloque ambitionne, selon Auguste Denise Barry, Directeur du CESDS, de mener des réflexions qui vont permettre d’élaborer des stratégies efficientes  et transformationnelles, en ce sens qu’elles permettront, selon ses mots, d’opérationnaliser un certain nombre de dynamiques qui vont opérer et faire opérer au niveau des systèmes et sous-systèmes de nos sociétés, des changements à même de lutter efficacement contre le terrorisme et l’insécurité. L’officier supérieur qui dirige le CESDS a invoqué un Plan Marshall pour débarrasser le Sahel des terroristes et autres grands bandits qui écument la zone. Comment opérationnaliser un tel plan ? « Lorsque les Etats sont confrontés à des situations de difficultés financières, il arrive de leur trouver une panacée qui permette de résoudre la question fondamentale de leur capacitation. Qui dit capacitation, dit équipement approprié au niveau approprié, celui des Forces de défense et de sécurité, pour mieux combattre le terrorisme », a indiqué Auguste Denise Barry. Et il n’y a pas que le terrorisme, parce que, pour lui, « la question du terrorisme ne peut pas être réglée uniquement dans le cadre d’une lutte armée ; il faut travailler dans le cadre de la prévention, dans la durée (« le long terme ») pour que toutes les questions socioéconomiques soient résolues dans le cadre de la lutte contre le terrorisme ». Les conclusions du colloque devront servir aux acteurs étatiques et non étatiques, à l’entendre. En clair, il s’agit des Etats en première ligne de la lutte contre le terrorisme, des Organisations sous-régionales et  internationales et de bien d’autres acteurs intéressés par les questions de défense et de sécurité.

 

Les démons de la criminalité restent vivaces

 

Une dynamique se met petit à petit en place au niveau du G5 Sahel, selon l’ancien ministre de la Défense, et la mutualisation des forces devra aider à agréger le maximum de moyens pour contrer la menace terroriste. Se mettre ensemble participe donc, pour les différents Etats, d’une meilleure posture à adopter pour affronter les menaces multidimensionnelles, foi de Auguste Denise Barry. Le contexte mondial est caractérisé par la conflictualité, la complexité et l’extrême gravité des changements, d’une part, et la situation préoccupante dans laquelle se trouvent la plupart des Etats africains, interpellés par leur passé  et qui doivent s’interroger sur leur devenir, d’autre part, selon le Directeur du CESDS. A l’asymétrie, l’hybridation et l’ubiquité de la menace (terroriste) sont venus s’ajouter des paradigmes nouveaux, comme la « déterritorialisation » et la « territorialisation » de la menace, donnant, selon Auguste Denise Barry, une dimension théorique nouvelle, et partant, un autre visage au terrorisme mondial. Pendant qu’à côté de cela, « les vieux démons de la criminalité transnationale demeurent vivaces, dictant leur droit  à nos économies et à nos sociétés qui continuent de subir des mutations de plus en plus inquiétantes ». Nul Etat ne peut à lui seul faire face à la menace terroriste, selon le Directeur du CESDS. Raison pour laquelle ce colloque a associé toutes les compétences pour concevoir et mettre en œuvre des stratégies appropriées de lutte contre la criminalité, l’insécurité et le terrorisme.

 

Lonsani SANOGO

 

 


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