CONQUETE DE L’ESPACE : La Chine fait des miracles
Après le miracle économique, la Chine est en train, si ce n’est déjà fait, de réaliser un autre miracle dans le domaine spatial. En réussissant l’alunissage, le 3 janvier dernier, de la sonde sur la face invisible de la Lune, la Chine a prouvé qu’elle est désormais dans la cour des grands. Car, ce succès historique fait d’elle la première nation à poser avec douceur un engin sur la face de la Lune qui reste jusque-là invisible de la Terre. Et le pays de XI Jinping n’entend pas s’arrêter en si bon chemin. En effet, Chang’e 4, du nom de la déesse de la Lune dans la mythologie chinoise, n’est qu’une étape d’un vaste projet qui, à terme, devra conduire Pékin dans la Lune.
L’Agence spatiale chinoise mobilise toutes ses intelligences pour la réalisation de missions technologiques spatiales préalables. Si un des objectifs de Chang’e 4 est de recenser les ressources minérales et l’hélium 3, Chang’e 5 devra permettre de rapporter sur Terre des échantillons lunaires. Le lancement de cette mission cruciale est prévu fin 2019-début 2020, et devra se poser sur la face visible, dans l’océan des Tempêtes. La mission devra pouvoir collecter quelques kilogrammes de roches et matériaux lunaires. Et les échantillons ainsi prélevés devront servir, entre autres, à tester des techniques de construction en 3D à partir du régolithe lunaire. L’objectif majeur n’étant autre que de bâtir à partir des matériaux présents sur la surface de la Lune, des habitations solides capables de résister aux intempéries dont les impacts des météorites, la pression et les températures extrêmes. Selon des sources, dans le futur, la Chine prévoit des missions habitées sur la Lune et l’exploration, avec des robots, des deux pôles de la Lune. Elle compte aussi procéder à des recherches sur la faisabilité de l’installation d’une base sur la Lune, en collaboration avec d’autres pays. Ces grandes ambitions des autorités chinoises semblent avoir surpris le monde entier, y compris les cerveaux de la NASA. Et cela n’est pas étonnant, car nombre de puissances de ce monde ne vendaient pas cher la peau de l’Empire du milieu en matière d’exploration spatiale. Or, dans ce domaine, l’on peut dire que la Chine accélère comme une fusée. Car, en moins d’un siècle de travaux, elle est devenue la deuxième ou troisième puissance spatiale au monde. Faut-il le rappeler, c’est en 1956 que la Chine a débuté ses activités spatiales qui se sont matérialisées en 1960 avec le lancement du premier missile. Au fait, la Chine n’est devenue une puissance spatiale qu’en 1970, avec le succès du tir du lanceur à trois étages Changzheng-1 et la mise en orbite de son premier satellite dénommé Dongfanghong. Elle est passée troisième nation au monde capable d’envoyer un astronaute dans l’espace en 2003. Mais il aura fallu attendre 10 ans plus tard, soit en 2013, pour voir la Chine entrer dans le cercle très fermé des nations ayant réussi à poser un module en douceur dans l’espace et ce, grâce au succès de l’alunissage de son astromobile en 2013. Voilà que six ans après, Pékin est classé juste derrière les Etats-Unis, fait jeu égal avec la Russie et se positionne devant l’Agence spatiale européenne dans le domaine des vols habités. Un véritable pas de géant donc dans le domaine spatial.
Dabadi ZOUMBARA
