HomeA la uneCONTESTATION ELECTORALE EN RDC  : Que peuvent encore Moïse Katumbi et ses camarades ?  

CONTESTATION ELECTORALE EN RDC  : Que peuvent encore Moïse Katumbi et ses camarades ?  


Soixante douze heures après la proclamation des résultats provisoires de la présidentielle par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), qui donnent vainqueur le président sortant Félix Tshisékédi, l’ex-gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi, a donné de la voix. Certes, on savait qu’il faisait partie  des neuf candidats de l’opposition qui contestent lesdits résultats de la présidentielle, mais il ne s’y était jusque-là pas prononcé publiquement. En effet, dans un message vidéo, il dénonce des fraudes électorales et appelle les Congolais à rejeter les résultats des élections du 20 décembre dernier. « Par des actions pacifiques et démocratiques, nous allons résister et reconquérir notre droit le plus légitime de faire échec à la fraude et de reprendre en main notre destin avec le dirigeant de notre choix », a-t-il martelé, tout en invitant ses compatriotes à s’opposer à toute forme de confiscation du pouvoir. C’est donc clair. Moïse Katumbi et ses camarades ne s’avouent pas vaincus et ce, alors même que tout semble plié. Certes, ils sont dans leurs bons droits quand ils contestent la victoire de Fatshi. Mais qu’y peuvent-ils encore ? En tout cas, une chose est certaine. S’ils recourent aux voies légales comme le recommandent les textes, ils seront sans doute déboutés surtout quand on sait que la Cour constitutionnelle est acquise à la cause du chef de l’Etat.

 

Il apparait nécessaire de trouver, s’il le faut, un compromis avec l’ensemble de la classe politique

 

 

Aussi, s’ils appellent leurs ouailles à descendre dans la rue, il y a des risques énormes que la République démocratique du Congo (RDC) bascule dans la violence. Cela est d’autant plus vrai que le pouvoir ne laissera pas faire. Il n’hésitera pas à sortir l’artillerie lourde pour faire échec à toute manifestation de rue, comme il l’a, du reste, fait le 27 décembre dernier, pour empêcher le rassemblement de l’opposition. En tout cas, à l’allure où vont les choses, l’opposition, qui n’est pas à plaindre pour avoir échoué de présenter un candidat unique, n’aura d’autre choix que d’accepter in fine le fait accompli, c’est-à-dire reconnaître la victoire de Tshisékédi. On l’a déjà vue en 2018 où à l’issue de la proclamation des résultats de la présidentielle, Martin Fayulu, après avoir rué dans les brancards, avait fini par battre en retraite, conscient qu’il n’y pouvait plus rien. Toutefois, il revient au président Félix Tshisékédi de savoir se montrer bon prince en ayant non seulement le triomphe modeste mais aussi en se posant en rassembleur surtout que le pays est déjà en proie à une grave crise sécuritaire. Cela dit, il apparait donc nécessaire de tout faire pour trouver, s’il le faut, un compromis avec l’ensemble de la classe politique afin d’éviter que la contestation électorale à laquelle on assiste ne dégénère en une crise post-électorale.

 

B.O


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