COOPERATIVE D’ELECTRICITE DE SINDOU Les membres dénoncent une mauvaise facturation de leur consommation

Le vendredi 3 octobre 2014, des habitants de Sindou, membres de la coopérative d’électricité, ont battu le pavé pour décrier ce qu’ils appellent la mauvaise facturation de leur consommation d’électricité. Au haut-commissariat où ils ont été accueillis par Sy Assétou Barry, ils ont remis des correspondances adressées au Premier ministre et au ministre de l’Energie.

 

Après douze années de fonctionnement, la Coopérative d’électricité (COPEL) de Sindou n’est plus en odeur de sainteté avec ses membres qui souhaitent purement et simplement sa disparition et la prise du relais par la SONABEL. C’est ce qui a conduit à l’organisation d’une marche de protestation le 3 octobre dernier. Cette manifestation a mobilisé environ 300 personnes qui sont parties de la Maison des jeunes et de la culture de Sindou au haut-commissariat de la Léraba, en empruntant la principale voie bitumée de la localité. Les manifestants ont, durant tout le parcours, scandé des slogans hostiles à la structure que préside Zié Alphonse Coulibaly depuis 2002.

A Sindou, chef-lieu de la province de la Léraba, l’électricité est gérée par une coopérative tandis que dans certains villages de la même province, c’est la SONABEL qui s’en charge.

A leur arrivée au haut-commissariat, ils ont tenu à rassurer le premier responsable de la province que leur marche ne revêt aucune coloration politique. Elle traduit seulement l’engagement de tous ceux qui vivent à Sindou à œuvrer pour que la SONABEL prenne en charge la question de l’électricité à Sindou. C’est à l’issue de ce message qu’ils lui ont remis deux correspondances adressées au Premier ministre et au ministre de l’Energie, dans lesquelles les marcheurs relèvent que l’intensité du courant fourni est faible. Cela, de leur avis, cause de fréquentes coupures d’électricité qui endommagent leurs installations. Ils ajoutent que les compteurs ne disposent pas de fiches de relevés si fait qu’ils n’arrivent pas à suivre leur consommation. A les entendre, la prime fixe chez la COPEL est comprise entre 1500 et 10 000 F CFA selon l’ampérage, et le compteur leur revient à 85 000 F CFA. Toujours selon les termes des deux correspondances, la première tranche de facturation qui va de 0 à 75kwh et qui coûte 75 F CFA à la SONABEL est comprise entre 0 et 50 kWh à la COPEL et facturée à au moins 109 F CFA. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase est que le dialogue que le haut-commissaire a initié, suite à la première grogne des consommateurs, s’est avéré infructueux du fait des membres du comité exécutif de la COPEL. Pour les marcheurs, il est incompréhensible que les villages de Tourny et de Niofila qui relèvent respectivement des communes de Douna et de Sindou, soient couverts par la SONABEL tandis que Sindou, le chef-lieu de la province, est sous assistance de la COPEL.

« A la COPEL, la facturation est faite à la tête du client »

Approché après la remise des lettres au haut-commissaire, Tiémoko Ouattara a expliqué que cela fait douze ans qu’ils ont mis en place le comité exécutif de la Coopérative. « Elle avait pour objectif d’acheter l’électricité avec la SONABEL et de la revendre à la population à un coût social », a-t-il relaté avant de dire qu’en son temps, il était prévu que les bénéfices qui résulteraient de cette vente du courant, allaient servir à financer des projets de développement à Sindou. Pour lui, ce qui les irrite davantage, c’est que la facturation n’obéit à aucune règle ; elle est faite, a-t-il dit, à la tête du client. « J’ai personnellement payé trois factures successives qui avaient le même montant et les mêmes index », a-t-il déploré. « Nous avons demandé à rencontrer le comité exécutif mais ils n’ont jamais daigné nous recevoir. C’est dire qu’il y a tellement d’arnaques que nous ne voulons plus de cette coopérative. De nos jours, nous voulons avoir directement affaire à la SONABEL, car la coopérative a montré ses limites critiques. En tout cas, sans la SONABEL, nous ne payerons plus de facture ici à Sindou », a-t-il conclu. Le haut-commissaire, Sy Acétou Barry/Traoré que nous avons pu joindre à l’issue de la marche, a confié avoir réuni les membres du comité exécutif et les abonnés, le 30 septembre 2014. « J’ai tenté une médiation qui s’est malheureusement terminée en queue de poisson. Mais ce qu’il faut dire, c’est que le FED est au courant de la situation. Ils nous ont même contactés et nous attendons, si tout va bien, le 15 octobre 2014 pour une concertation », a-t-elle fait savoir.

 

Mamoudou TRAORE