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CORONAVIRUS AU BURKINA


Ceci est un appel que l’ex-Premier ministre, Yacouba Isaac Zida, en exil au Canada, lance à ses compatriotes pour faire face à l’épidémie de coronavirus qui fait des ravages à travers le monde. Pour Isaac Zida, seul vaut le respect des consignes données. C’est pourquoi il salue la décision des syndicats de suspendre leur marche-meeting du 17 mars 2020. Lisez plutôt!

Le coronavirus est un mal qui a atteint le monde entier et je m’interroge comme chacun de vous sur l’issue de cette pandémie. Si malgré leur pouvoir politique, militaire, économique et technologique, certains pays comme l’Italie, la France et l’Espagne sont désemparés, alors qu’en est-il du Burkina Faso et des autres pays d’Afrique? Il n’existe à ce jour aucun vaccin ni remède efficace contre ce fléau ! C’est pourquoi nous estimons que la situation est suffisamment grave pour interpeller chaque personne. C’est malheureusement dans un tel contexte d’urgence sanitaire que les autorités burkinabè se sont engagées dans un bras de fer négatif avec les travailleurs du privé et du public sur la question de l’application de l’IUTS sur les indemnités. Les travailleurs qui ont des conditions de travail et de vie déjà difficiles, réclament la suppression pure et simple de cette imposition. Cette revendication est somme toute légitime, car il y a beaucoup d’injustice dans l’application de cette loi de 1970 qui d’ailleurs divise les travailleurs du privé et ceux du public. Je m’en étais déjà indigné sous la Transition lors de pourparlers avec les syndicats. Je suis convaincu par ailleurs que si les sillons tracés par la Transition étaient bien suivis, le climat social se porterait beaucoup mieux. Du reste, je continue de condamner tous les artifices développés pour aggraver la paupérisation des travailleurs et par conséquent, de toutes nos populations. Inutile de rappeler le poids des responsabilités de chaque travailleur dans notre pays dont le socle social repose sur le communautarisme et la solidarité. Ceci étant, les travailleurs sont maintenant à bout de souffle et demandent que le gouvernement fasse à son tour des sacrifices de bonne gouvernance et de plus d’initiatives courageuses et salvatrices. L’objet de ce message n’est pas aux fins de rappeler le contexte national et international profondément marqué par les ravages du coronavirus sur les plans humains; mais ce message est un cri du cœur, un ultime appel à la raison et à la responsabilité. Il n’y a rien que nous puissions revendiquer aujourd’hui au Burkina qu’il nous serait impossible de revendiquer plus tard dans quelques semaines ou quelques mois. Pareillement, il n’y a aucune taxe que nous puissions prélever aujourd’hui que nous ne pourrions pas reporter ultérieurement pour un meilleur examen. La situation épidémiologique interpelle tout le monde, mais encore plus le gouvernement pour qu’il fasse preuve de maturité et de responsabilité. Le gouvernement devrait tout simplement empêcher toute manifestation, y compris les sit-in en annulant l’application de l’IUTS sur les indemnités. C’est avec une grande satisfaction que j’apprends ce soir que les syndicats ont décidé de sursoir à la marche initialement prévue le 17 mars. C’est une décision courageuse, mais surtout responsable empreinte d’un grand humanisme. On nous a éduqués pour comprendre que celui qui renonce n’est pas forcément le plus faible. Mais il y a dans la hiérarchie des priorités, toujours une première priorité qu’il est donné aux personnes sages et intelligentes de comprendre et d’agir en conséquence.
La santé des Burkinabè qu’ils soient travailleurs, élèves et étudiants, gouvernement, éleveurs ou agriculteurs, artistes et artisans, et tous les autres, est primordiale. La santé est la première priorité et constitue aujourd’hui la principale préoccupation de tous aussi bien au Burkina Faso que partout ailleurs dans le monde. La décision des syndicats est salutaire pour la préservation de la santé des populations, et le sacrifice ainsi consenti par les travailleurs doit être apprécié à sa juste valeur par toute la communauté nationale et le gouvernement en premier.
 Je voudrais terminer ce message par une pensée pour les personnes infectées et leur souhaiter un prompt rétablissement. Mon admiration va à l’endroit des professionnels de la santé qui malgré des moyens très limités, sont déjà au front contre ce mal ou sont prêts à y faire face courageusement. Puisse le Tout-Puissant couronner de succès leurs efforts.
Le peuple burkinabè est extraordinairement résilient et il l’a démontré à plusieurs reprises. Une fois encore il triomphera même si comme partout ailleurs dans le monde, il faut se préparer à faire face à des moments difficiles avant un retour au calme. Enfin, je lance à tous un appel à observer une bonne hygiène de vie et une stricte discipline dans nos habitudes qui sont parfois favorables à l’expansion de la pandémie ! Evitons les grands rassemblements et alertons les services de santé à l’apparition du moindre symptôme comme toux sèche, fièvre, respiration difficile, fatigue, douleurs, nez bouché ou qui coule, irritation de gorge, ou diarrhée (source: Organisation mondiale de la santé).

Que Dieu protège et bénisse le Burkina Faso!

C’est ensemble que nous bâtirons un Burkina meilleur !


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