COUP D’ETAT MANQUE AU BURKINA : J’accuse !
Comme Emile Zola, j’accuse ! J’accuse la Transition d’avoir été la cause de nos récents malheurs. Car, il faut bien le dire, le coup d’Etat du RSP (Régiment de sécurité présidentielle) n’est ni plus ni moins que la rançon des incohérences, de l’inconstance et de la veulerie des autorités de la Transition. De fait, par trois fois, le Ciel leur aura envoyé des signes. Et par trois fois, elles auront refusé d’y prêter attention. Par trois fois, elles n’auront rien fait pour se prémunir contre le péril RSP. Et ce qui devait arriver, arrivera…, un certain 16 septembre 2015, sous la forme d’une prise en otage d’un conseil des ministres, qui prendra très vite le visage hideux et nauséeux d’un pronunciamiento. C’est que, entre-temps, le RSP avait fini par croire qu’il pouvait aller encore très loin dans ses lubies, du moment qu’il avait le sentiment qu’en face, «c’est maïs ! », pour reprendre l’expression de l’un des plus célèbres pensionnaires de la prison de La Haye, Laurent Gbagbo, pour ne pas le citer. C’est pourquoi je pointe encore une fois un doigt accusateur sur la Transition pour avoir été, quelque part, responsable de la folie meurtrière du RSP qui a causé d’énormes dégâts matériels et humains. Ayant toujours laissé faire, et pratiquement fermé les yeux sur tout ce que le RSP représentait comme menaces pour la République et pour elle-même, l’équipe de M’ba Michel a donné un sentiment de toute puissance et d’impunité à ce régiment. A présent, le seuil de l’intolérable a été franchi, aux yeux notamment de l’héroïque peuple burkinabè qui a réagi à la hauteur de la forfaiture des soudards. Une réaction vaillante qui faisait le miel de la Transition. Mais on peut se poser la question suivante : que serait-il advenu du RSP si son dernier coup de sang qui a fini par lui être fatal, avait été sans conséquence pour le président de la Transition, Michel Kafando, son Premier ministre, Isaac Zida, et pour le reste de l’équipe gouvernementale, comme les trois dernières fois ? Autrement dit, que serait devenu le RSP si l’exécutif burkinabè n’avait pas subi la fureur du RSP sur fond d’irrespect à son égard ? Que serait-il advenu du RSP si cette énième perturbation du conseil des ministres n’avait pas dépassé les limites d’un simple mouvement d’humeur ? Sans doute aurait-on encore cherché à arrondir les angles, à caresser cette soldatesque dans le sens du poil aux fins de la contenter une fois de plus. Car, cela se voyait comme le nez au milieu de la figure, que le RSP faisait peur. Maintenant que la page RSP est en passe d’être arrachée, il urge, pour le Burkina, de tirer toutes les leçons du passé aux fins de repartir sur de bonnes bases. Ce pays a besoin, plus que jamais, d’une démocratie réelle doublée d’une justice saine et d’un Etat fort. Dans un Etat digne de ce nom, régi par des lois auxquelles nul ne saurait se soustraire, fût-il personnalité influente du RSP. Imaginons un instant que ce fut un civil qui s’était dressé contre la République… Il en aurait rapidement assumé toutes les conséquences. Le RSP n’est pas une entité à part entière, tombée de la planète Mars. Il devrait donc être soumis aux mêmes lois qui régissent la République. Ses éléments sont des justiciables, comme tout autre. Force doit par conséquent rester à la loi. Autrement, la prochaine descente aux enfers sera encore plus longue et plus désastreuse pour le peuple burkinabè. Et l’épreuve, plus cauchemardesque. D’autant qu’à ce jour, on ne saurait jurer, la main sur le cœur, que ce sont toutes les armes dont dispose le RSP, qui seront saisies, dans le cadre de l’opération de désarmement en cours. Car, qui sait si des armes n’ont pas été dispersées et enfouies sous terre dans certains faubourgs de Ouagadougou, ou cachées dans des citernes ou encore stockées dans des greniers ? C’est pourquoi tout devrait être fait pour que ce pays ne retourne, d’aucune façon, aux années sombres des Etats d’exception, là où le RSP justement voulait conduire ce vaillant peuple qui a tant souffert et dont la profonde aspiration à la démocratie n’en a été que plus manifeste et manifestée. Assurément, le Burkina a besoin d’un Etat démocratique, fort et juste.
« Le Pays »
CBB
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Salut! L’accusation ne paraît pas juste et fondée. La transition n’avait pas les moyens de gérer le RSP comme vous le laissez entendre. Qu’est devenu Denise Auguste Barry qui a essayé de mettre les anti insurrection au pas? Limogé sans que cela ne fasse pleurer les burkinabé. Ni les syndicats, ni les partis politiques n’ont vraiment aidé cette équipe de transition sans expérience de la chose gouvernementale dans son ensemble. La dernière sortie malheureuse des journalistes a fini par convaincre que la transition était devenu impopulaire et je pense que cet fait a encouragé les puschistes.
28 septembre 2015Sidpayétka
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BONJOUR A TOUS!
BONJOUR LE PAYS!
BONJOUR CHEICK SIGUE
Si votre plumage se rapporte a votre ramage, alors vous êtes le phœnix de ces bois.(in le corbeau et le renard de La Fontaine).
Vous avez très ben décrit la situation et je dirais même plus que s’il faut dormir, il faut dormir d’un seul œil et mieux tour a tour même si on avait 4 yeux. Il faut veiller aussi a couper toutes les relations douteuses tissées par ce fameux négociateur et libérateur des otages d’AQMI eu égard au fait que des armements auraient transité a un moment donné par le Burkina en direction du Nord du pays sous le régime des COMPAORES et comparses. Fouillez, bécher labourer, ne laisser nulle place ou la main ne passe et repasse. Il nous faut la paix et rien que la paix.
28 septembre 2015Momo
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À propos de j’accuse. Je pense que si le gouvernement de transition n’avait pas justement joué de diplomatie, de tolérance tant demandé et à juste titre par la majorité des Burkinabés, s’aurai pu être la guerre civile.
28 septembre 2015La tolérance et la diplomatie n’apparaît semble t il pas dans ce papier.