CRISE A 2iE : La F-SYNTER pour la « démission pure et simple du DG »
Le torchon brûle toujours entre le Directeur général de l’Institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2iE), Amadou Hama Maïga et le personnel dudit institut. Alors que les autorités de la Transition avaient pris des mesures, le 30 novembre 2015, pour la reprise normale des activités de l’institut, le personnel gréviste a encore donné de la voix dans la matinée du 11 février 2016. Sous l’égide de la Fédération des syndicats nationaux des travailleurs de l’éducation et de la recherche (F-SYNTER), il a animé une conférence de presse pour s’insurger contre son DG qui, dit-il, a refusé de se conformer aux décisions du ministère de l’Agriculture, des ressources hydrauliques, de l’assainissement et de la sécurité alimentaire.
Solidaire au personnel gréviste de 2iE, la F-SYNTER exige la démission de l’actuel Directeur général de l’institut, Amadou Hama Maïga. « La seule solution, c’est la démission pure et simple de Amadou Hama Maïga qui, en 2 ans, n’a pas apporté de résultats positifs à l’institution », a soutenu le Secrétaire général (SG) de F-SYNTER, Mamadou Barro. Il l’a fait savoir lors de la conférence de presse qu’il a animée, avec ses « camarades » dans la matinée du 11 février dernier. En effet, depuis plus de 8 mois, l’institut 2iE traverse une crise sans précédent qui oppose une partie de son personnel à son Directeur général, Amadou Hama Maïga. Selon le personnel gréviste, la pomme de discorde est le licenciement « abusif » de certains agents de l’institut. « Le DG gère 2iE comme sa maison. Tous ceux qui dénoncent ses différentes forfaitures deviennent ses ennemis, en témoigne le licenciement arbitraire de certains agents. Depuis sa nomination à la tête de l’institut en décembre 2013, il a licencié 32 agents du fait parfois de leurs prises de position», a fait savoir le SG de F-SYNTER du comité 2iE, Malicki Zorom, pour qui le véritable problème de 2iE demeure le management du personnel. Pourtant, souligne le SG de F-SYNTER, Mamadou Barro, le ministère de l’Agriculture, des ressources hydrauliques, de l’assainissement et de la sécurité alimentaire (MARHASA) avait pris des mesures, le 30 novembre 2015, pour la reprise normale des activités de l’institut. Il s’agit entre autres, de la levée des décisions de licenciement à l’encontre de 16 agents dont Mounirou Lawani, la levée du blocus et de toute entrave à l’accès aux sites, aux infrastructures, installations et autres équipements de 2iE, la tenue d’un Conseil d’administration extraordinaire dans un délai maximum de 2 mois pour statuer sur les crises au sein de 2iE et y apporter des solutions définitives, un moratoire général pour l’arrêt de toute action pouvant compromettre ou troubler le climat social jusqu’à la tenue du Conseil d’administration. Aux dires de M. Barro, en réponse à la correspondance du ministère en charge de l’Agriculture, la Direction générale de 2iE, par une note de service en date du 8 décembre 2015, avait annoncé la reprise du travail des travailleurs « suspendus », faisant ainsi comprendre par là qu’elle entendait revenir sur ses décisions. Un engagement qui avait suscité, à son avis, une accalmie au sein de l’institut. Que nenni ! « Deux travailleurs grévistes ont fait l’objet de diverses tracasseries voire sanctions (diminution de salaire de certains agents, refus d’accorder les missions, déchéance de postes de responsabilité, exclusion sans raison des activités organisées par des partenaires, etc. Pis, le Directeur général a donné instruction au Directeur des ressources humaines, Noufou Sanogo, de notifier verbalement à Lawani Mounirou, la fin de son préavis à compter du 5 janvier 2016, en opposition au contenu de la lettre du MARHASA », a-t-il expliqué. Toutes choses qui témoignent pour eux que le DG de 2iE n’est toujours pas revenu sur ses décisions. C’est pourquoi ils ont demandé aux nouvelles autorités d’agir dans l’immédiat pour sauver l’institut qui fait, ont-ils dit, la fierté du « pays des Hommes intègres ». De leur appréciation, en 2 ans de direction, Amadou Hama Maïga a réussi à « détruire la confiance entre 2iE et les étudiants, les parents d’étudiants et certains partenaires de l’école (…) ». Pis, a poursuivi le SG de F-SYNTER, Mamadou Barro, certains actes du Directeur général de 2ie accréditent la thèse qui circule faisant état d’une conspiration selon laquelle celui-ci veut liquider l’institution afin de la rouvrir ailleurs. Les membres de la F-SYNTER ont estimé qu’une telle attitude est intolérable de la part d’un Directeur général qui est payé à plus de 8 millions de F CFA par mois. Du reste, les syndicats souhaitent que les nouvelles autorités prennent à bras le corps le problème de 2iE afin de sauver l’institut. En rappel, c’est depuis mars 2015 que la crise a commencé à 2iE, avec l’exclusion de 8 étudiants qui représentaient le bureau des étudiants de l’institut.
Mamouda TANKOANO
