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CRISE AU CDP


Depuis quelque temps, j’assiste, à l’instar de bien des Burkinabè, à une grave crise qui secoue le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), ex-parti au pouvoir. En effet, quand ce n’est pas dans la presse que les uns et les autres s’attaquent, c’est devant les tribunaux qu’ils se traînent tant et si bien que l’on a envie de dire que le parti de l’ex-président Blaise Compaoré prend l’eau chaque jour que Dieu fait. Et comme pour ne rien arranger, les choses ont pris une autre tournure depuis qu’à l’issue du congrès du 22 septembre dernier, bien des militants ont été suspendus et d’autres exclus, pour, dit-on, avoir posé des « actes d’indiscipline ». On en était là jusqu’à ce que subitement apparaissent dans la presse et sur les réseaux sociaux, des correspondances signées de Blaise Compaoré, qui, pour certains, sonnent comme un « désaveu de la direction actuelle du CDP ». Ceux qui le disent n’ont peut-être pas tort puisqu’en pareille occurrence, chacun voit midi à sa porte. La preuve est que pendant que le camp adverse crie victoire, la direction du parti, elle, pense que Blaise Compaoré n’a fait que diviser la poire en deux. Car, tout en demandant de « rapporter les sanctions », il demande  aux « dissidents » de retirer leurs plaintes en justice. Mais moi, en tant qu’observateur, je pense que dans le cas d’espèce, il faut éviter de chercher à savoir quel camp a raison sur l’autre. Le problème ne se situe pas à ce niveau. Blaise Compaoré ne souhaite pas l’éclatement du CDP qui, on le sait, a toujours des ressources pour reconquérir le pouvoir d’Etat. N’eût été cette crise, le parti serait bien parti pour faire mal à la présidentielle de 2020.

Le CDP gagnerait à se réconcilier avec lui-même

 

Peut-être, comme dirait quelqu’un, c’est le marabout de Roch, s’il en a un, qui a bien travaillé et qui a fait en sorte que soit écarté tout danger en 2020. En tout cas, moi, je pense que le CDP gagnerait à se réconcilier avec lui-même. Si déjà, entre militants d’un même parti, on n’arrive pas à se parler et à se pardonner, je ne sais comment l’on pourrait parler de réconciliation nationale dans ce pays qui en a pourtant besoin pour aller de l’avant. C’est pourquoi, sans prendre parti pour l’un ou l’autre camp, j’en appelle à la responsabilité de tous au sein du CDP. L’heure n’est pas à la bagarre. Non ! Les uns et les autres doivent dépasser leurs ego surdimensionnés pour ne privilégier que l’intérêt du parti. Cela s’impose comme une nécessité. Car, faut-il le rappeler, en cette veille d’échéances électorales, il ne fait pas bon perdre des militants qui ne manqueront pas d’aller grossir les rangs des adversaires qui n’en demandent pas mieux. Et je pense qu’il n’est pas trop tard pour recoller les morceaux même si je reconnais, par ailleurs,  que certains militants du parti sont allés trop loin dans la diatribe et la basse injure. Mais comme le disait quelqu’un, « le sage n’est pas celui-là qui ne se trompe pas mais celui-là qui, après s’être trompé, accepte de s’amender ». C’est ça qui fait la grandeur d’un homme. Tout le reste, par contre, n’est que pur orgueil.

 

« Le Fou »

 


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