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CRISE AU SEIN DU CDP


Après plusieurs reports sur fond de bataille judiciaire, le 8e congrès ordinaire du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) a enfin eu lieu le week-end dernier à Ouagadougou. Le président du parti, Eddie Komboïgo, a été, à l’occasion, réélu pour un nouveau mandat. Quitus lui a été donné de modifier le logo et la dénomination du parti afin de lui donner un nouveau souffle. Si l’on était  sur un terrain de football, on dirait qu’Eddie Komboïgo a remporté la victoire. Il peut donc pavoiser pour avoir pu tenir son congrès contre vents et marées. Car, ce n’était pas gagné d’avance, surtout quand on sait que des cadres et non des moindres s’y étaient farouchement opposés. Pour   ces derniers, la tenue d’un congrès dans le contexte sécuritaire actuel du Burkina, était non seulement inopportun,  mais aussi indécent. L’heure, selon eux, doit être au recueillement. Quant à Eddie Komboïgo et ses soutiens, ils y voyaient un piège, c’est-à-dire une stratégie, pour certains cadres du parti, de les pousser à la faute pour pouvoir prendre le contrôle du parti. Selon eux, le 8e congrès du CDP, au titre de l’année civile, doit se tenir en 2021 et non en 2022 sous peine de se voir infliger une sanction de la part du ministère en charge de l’administration du territoire. Qui a raison ? Qui a tort ? Je ne saurais le dire. Je ne souhaite pas prendre position dans une bagarre entre militants d’un même parti. Mais je regrette que plutôt que de laver leur linge sale à l’interne, les cadres du CDP aient choisi de l’étaler au grand jour, renvoyant ainsi une mauvaise image de leur parti au reste du monde. Certes, le débat d’idées au sein d’un parti peut être perçu comme l’expression d’une certaine vitalité démocratique. J’en conviens.

 

Eddie Komboïgo doit travailler à préserver la cohésion au sein du parti

 

Mais tel que les choses se passent au CDP, on a l’impression d’assister à une querelle d’ego sur fond de règlement de comptes. Toute chose que je trouve très regrettable pour un méga-parti qui a dirigé le pouvoir d’Etat pendant près de trois décennies. Et loin de jouer les oiseaux de mauvais augure, à l’allure où vont les choses, on peut dire que le parti est au bord de l’implosion. Car, je vois mal ceux qui se sont opposés à la tenue du congrès, revenir s’asseoir autour d’une même table avec la nouvelle direction du parti. Pourtant, le CDP, même après avoir perdu le pouvoir, dispose de ressources et de compétences nécessaires pour le reconquérir. Mais seulement voilà, ses cadres refusent de parler le même langage et  de regarder dans la même direction. En témoigne d’ailleurs son score aux dernières élections (présidentielle et législatives). Malheureusement, Blaise Compaoré qui pouvait peser de son poids pour ramener la cohésion au sein du parti, semble avoir d’autres chats à fouetter. A ce qu’on dit, il est plus préoccupé par ses ennuis sanitaires que par tout autre chose. Et je lui donne entièrement raison puisque rien, on le sait, ne vaut la santé. Puisse le bon Dieu voler à son secours !  Cela dit, j’ai envie de croire qu’en se faisant réélire à la tête du CDP, Eddie Komboïgo a gagné la bataille mais pas la guerre. Je le dis parce qu’en politique, perdre même un seul militant, n’est pas une bonne chose. C’est pourquoi il se doit de travailler à préserver la cohésion au sein du parti s’il ne veut pas, comme dirait l’autre, garder une « enveloppe » dépourvue de son « contenu ».

 

« Le Fou »


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