DEBAT AUTOUR DU FONDS COMMUN : Le Réseau dignité demande aux syndicats du MINEFID de faire profil bas
Le Réseau dignité, composé de plusieurs organisations de la société civile, a organisé une conférence de presse le 12 avril 2018 à Ouagadougou. Les sujets abordés au cours de la conférence de presse, sont relatifs au procès du putsch manqué, « les propos incendiaires » de certains hommes politiques. La question du fonds commun au ministère de l’Economie et des finances qui fait couler beaucoup d’encre et de salive, a aussi été évoquée. De l’entendement du Réseau, « ces trois éléments peuvent faire déraper tout le pays, si l’on n’y prend garde ».
Le Réseau dignité a fait une sortie dans la matinée du 12 avril dernier au Centre national de presse Norbert Zongo, pour donner sa lecture de l’actualité nationale. Tout d’abord, à propos du débat autour du fonds commun, le Réseau dignité, à travers le président du mois, Hamidou Tiono, se demande « s’il y a lieu de réclamer mordicus le fonds commun comme un droit. N’y a-t-il pas lieu de revoir la manière de distribution de ces fonds illégaux ? » Cependant, le Réseau a demandé à la Coordination des syndicats du ministère en charge de l’économie et des finances (CS-MEF), de faire profil bas. « Nous invitons particulièrement les différents agents et syndicats du ministère de l’Economie et des finances et de manière générale les autres agents de la Fonction publique, à aller au-delà de leurs intérêts personnels afin de comprendre la nécessité de la gestion efficiente du bien commun », a déclaré Hamidou Tiono. Pour le Réseau dignité, « il ne s’agit pas de supprimer le fonds commun, mais de le recadrer », car « cette problématique doit être traitée avec plus de délicatesse afin d’éviter d’autres situations plus complexes ». Pour ce qui est du jugement des auteurs du putsch manqué, le Réseau s’est indigné de la tournure que prend le procès, car il estime que « chacun des accusés devra rendre des comptes, chacun devra s’assumer ». « Le dilatoire utilisé par les avocats de la défense doit prendre fin afin que le tribunal puisse entamer le fond du dossier du putsch », a martelé Hamidou Tiono. Pour lui, « le déroulement du processus judiciaire donne cependant un goût amer, au regard de son évolution et de l’extrême légèreté avec laquelle s’illustrent les avocats de la défense ». En tout cas, Hamidou Tiono qui a livré la déclaration liminaire, a interpellé les autorités judiciaires afin qu’elles fassent preuve de diligence sur le dossier, pour que la vérité et la justice soient enfin rendues au nom du peuple. Au cours de la conférence de presse, le Réseau a montré sa frustration face aux attaques terroristes répétitives qui, pour les membres du Réseau dignité, « ne sont plus une coïncidence, à en croire les différentes écoutes téléphoniques et les enquêtes parues dans certains journaux, indiquant un lien avec le dossier du putsch ». Et même que les conférenciers ont affirmé qu’il « y a un lien entre les Généraux et les attaques terroristes ». A propos desdites attaques, le Réseau estime qu’il est temps de penser autrement la lutte contre le terrorisme. Pour lui, « oui, il faut travailler avec la France, mais il faut aussi trouver une solution de rechange sans la France ». Lors de la conférence de presse du 12 avril dernier, le Réseau dignité s’est aussi prononcé sur ce qu’il appelle « sortie incendiaire et divisionniste de certains hommes politiques », une sortie qui « encense l’intolérance et sape les acquis démocratiques pour lesquels le sang des martyrs a coulé ». Hamidou Tiono, président du mois du Réseau dignité, a invité « les autorités à plus de fermeté sur toutes les questions sensibles de nature à troubler la quiétude des populations ». Il a aussi interpellé le Conseil supérieur de la communication ( CSC) à plus de vigilance dans le cadre de la régulation des dérives orchestrées par certains citoyens à la solde de leurs mentors.
Françoise DEMBELE