HomeA la uneDEFAILLANCES DANS LA COMPOSITION DES DOSSIERS POUR LES LEGISLATIVES : Ce n’est pas sérieux !

DEFAILLANCES DANS LA COMPOSITION DES DOSSIERS POUR LES LEGISLATIVES : Ce n’est pas sérieux !


 

Selon le procès-verbal établi par le président de la commission de réception des dossiers de candidatures pour les législatives, 100 dossiers au total ont été réceptionnés dont 81 au titre des partis et formations politiques et 19 provenant de regroupements d’indépendants. Après examen de ces dossiers, quelques uns ont été invalidés en raison des défaillances suivantes : absence de listes, absence de suppléants, manque de casier judicaire, manque de quittance de paiement de la caution. L’on peut, à propos de ces défaillances, faire l’analyse suivante.

L’on peut s’indigner de savoir que des partis politiques, dont la mission principale est normalement la conquête et l’exercice du pouvoir d’Etat, aient été laxistes, au point de déposer des dossiers avec de telles défaillances. Cela n’est pas sérieux. Et cette indignation devrait être partagée par tous ceux qui perçoivent la politique comme une activité noble. Cette noblesse exige que les personnes qui la pratiquent brillent par leur vertu et leur exemplarité. De ce point de vue, les choses ne peuvent pas se faire à la légère. Malheureusement, c’est ce à quoi l’on a assisté à propos de la composition de certains dossiers pour les législatives. Même les écoliers, pour passer leurs examens et concours scolaires, prennent la  précaution de réunir toutes les pièces constitutives de leurs dossiers avant de les déposer. Que des hommes politiques ne prennent pas la même précaution avant de déposer leurs dossiers de candidature à la CENI, peut s’apparenter à de l’incivisme, voire à une faute. De ce fait, ils renvoient aux populations une image exécrable de la chose  politique et contribuent ainsi à accroître leur désaffection vis-à-vis de cette activité. Ces défaillances viennent mettre à nu la réalité de certains de nos partis politiques. Ces derniers ne signalent leur existence qu’à l’occasion des campagnes électorales. Le reste du temps,  ils sont dans un état végétatif qui s’apparente à une mort clinique. Pas de sièges, pas de congrès, pas d’assemblées générales. Et cela n’est pas étonnant puisque ces « machins » politiques, pardon ces partis politiques, se résument le plus souvent à des individus ou à des copains ou coquins de thé, qui se sont rendu compte que sous nos tropiques, créer un parti politique peut être un véritable business qui demande peu d’investissement.

Certains partis politiques en réalité, n’ont aucune base sociale

Une simple demande de création d’un parti, adressée au ministère de l’Administration territoriale, à laquelle l’on joint une liste de personnes qui en composent le bureau exécutif, est largement suffisante pour obtenir un récépissé de reconnaissance du parti. C’est donc un jeu d’enfant que de créer un parti politique. D’ailleurs, la Constitution leur reconnaît ce droit. Une fois le récépissé en poche,  l’on peut espérer bénéficier de la subvention de l’Etat. C’est cette motivation qui pourrait expliquer la pléthore de partis politiques que l’on compte aujourd’hui au Burkina Faso. Cette surabondance, en plus de brouiller le jeu politique, vient compliquer la tâche à certains électeurs pendant les scrutins. En effet, les sigles et les emblèmes de cette foultitude de formations politiques, sont si proches que l’électeur  analphabète peut en arriver à faire des confusions. Et il peut arriver que certains partis politiques qui, en réalité, n’ont aucune base sociale, en profitent pour glaner indûment des suffrages. A cela, il faut ajouter le fait que l’impression d’un bulletin de partis politiques qui prennent part aux scrutins, est une opération coûteuse. Il se pose alors la nécessité d’envisager la limitation raisonnable des partis politiques. Le régime du Général Lamizana l’avait fait sans que la démocratie en prenne pour autant un coup. Bien au contraire. La Haute-Volta pouvait se targuer, à l’époque, d’avoir l’une des démocraties les plus abouties d’Afrique. La preuve est que Lamizana, bien qu’il fût président sortant lors du scrutin présidentiel en 1978, a été contraint au ballotage par le principal opposant de l’époque, Macaire Ouédraogo. C’était une première en Afrique. Sous Blaise Compaoré, l’on a vu les résultats de la création à la pelle des partis politiques lors des législatives que le pays avait  organisées. En dehors du CDP et plus récemment de l’UPC, tous les autres partis ont récolté des scores à propos desquels on  ne savait pas s’il fallait en rire ou en pleurer.

Sidzabda


Comments
  • Ce sont ces mêmes partis politiques qui , lors de la campagne électorale , affirment qu’une fois au pouvoir , ils ” baiseront ” les prix et accorderont des ” brousses ” à tous les élèves et étudiants . Cela est désopilant et brise la monotonie des campagnes .

    12 août 2015

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