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DEMISSION DE MARCEL AMON-TANOH


Le ministre des Affaires étrangères de Côte d’Ivoire, Marcel Amon-Tanoh, a annoncé, hier, 19 mars 2020, sa démission du gouvernement. Pour l’heure, il est difficile de donner les raisons exactes de cette décision. Mais tout laisse croire qu’elle est liée au choc des ambitions au sein de la famille politique. En effet, Marcel Amon-Tanoh qui est l’un des fidèles parmi les plus fidèles compagnons du président Alassane Ouattara, nourrissait le secret espoir de se voir désigné par le locataire du palais de Cocody pour briguer la magistrature suprême. Mais depuis la désignation de Amadou Gon Coulibaly comme candidat du RHDP pour la présidentielle d’octobre 2020, ce rêve s’est transformé en cauchemar. Aux dires de certains, Marcel Amon-Tanoh aurait même souhaité qu’il y ait des primaires au sein du RHDP afin de choisir le meilleur parmi les meilleurs. Vœu qui, malheureusement, n’aura pas été exaucé puisque le Grand Sachem a préféré désigner Amadou Gon Coulibaly comme porte-étendard de la coalition. Cette décision unilatérale d’ADO n’aurait pas été du goût de certains cadres du RHDP parmi lesquels, Marcel Amon-Tanoh. C’est dire si cette démission de l’ex-ministre des Affaires étrangères était prévisible. Maintenant qu’elle est effective, quelles conséquences aura-telle sur la vie du partie? Faut-il s’attendre à d’autres départs ? On attend de voir. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la démission du désormais ex-ministre des Affaires étrangères n’est pas pour renforcer la cohésion et la sérénité au sein de la famille RHDP. Ce d’autant que l’homme n’est pas n’importe qui. Faut-il le souligner, le rockeur de 67 ans aura été le confident d’ADO pendant plus d’un quart de siècle. Discret mais omniprésent, Marcel Amon-Tanoh a toujours travaillé aux côtés d’ADO dans l’ombre comme dans la lumière.

ADO devrait plus travailler à rassembler ses collaborateurs qu’à les diviser

Avec cette démission, faut-il croire que la lune de miel entre lui et ADO est terminée ? Pas si sûr. On est d’autant plus fondé à le penser qu’en politique, les ententes et les mésententes ont toujours émaillé la carrière, de ceux qui en font leur sport favori. Marcel Amon-Tanoh est certes, désabusé, fâché, mais de là à croire qu’il entrera en rébellion avec son ex-mentor, c’est un pas qu’il faut se garder de franchir. Ce d’autant plus que ceux qui ont osé le défier à l’image de l’ex-président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, ont laissé des plumes. Cela dit, ADO devrait plus travailler à rassembler ses collaborateurs. A quelques mois de la présidentielle, une telle démission peut constituer un coup dur pour la coalition, sans oublier le fait que des adversaires politiques pourraient s’en servir pour décocher des flèches à ADO. En tout cas, s’il y a un camp qui rit sous cape, c’est bien l’opposition, elle qui est vent debout contre le régime d’ADO à cause de la composition de la CEI. Il faut, du reste, souhaiter que ce bras de fer entre la majorité et l’opposition ne débouche pas sur une crise postélectorale. La Côte d’Ivoire qui n’a pas fini de panser ses plaises consécutives à la crise politique de 2010-2011, n’en a pas besoin.

DZ


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