HomeA la uneDIALOGUE AVEC LES GROUPES ARMES  : Il faut savoir prudence garder  

DIALOGUE AVEC LES GROUPES ARMES  : Il faut savoir prudence garder  


Les autorités burkinabè ont promis de dialoguer avec les groupes armés terroristes en vue d’un retour de la paix dans notre pays. Et tout porte à croire qu’elles sont en train de s’y atteler. Le ministre en charge de la cohésion sociale a précisé même les contours de ce dialogue qui se dessine, en début de semaine. J’ai exulté ; tant était débordante ma joie. Car pour moi, le retour de la paix reste une priorité et peu importe le canal par lequel on va passer pour y arriver. Le plus important est que le Burkina sorte de cette spirale de violences qui endeuille, chaque jour que Dieu fait, des familles. Vous aurez donc compris. Je n’ai rien contre le dialogue avec les groupes armés si cela peut nous permettre de retrouver notre quiétude d’antan. En tout cas, pour moi, aucun sacrifice n’est de trop pour que le Burkina redevienne un havre paradisiaque où l’on pouvait se déplacer sans crainte, il y a encore quelques années, d’Est en Ouest ou encore du Nord au Sud en passant par le Centre. La preuve est qu’aujourd’hui, la donne a changé si fait que le moindre déplacement se fait avec la peur au ventre. La mort semble devenue la chose la mieux partagée, tant les groupes armés qui contrôlent une bonne partie du territoire, continuent de massacrer à tour de bras. Et, ils n’épargnent personne : militaires, civils, hommes, femmes, enfants, etc. Voyez-vous ? Si en dialoguant avec nos frères qui ont pris les armes contre notre chère patrie, cela va permettre de mettre fin à la comptabilité macabre à laquelle l’on assiste depuis maintenant six bonnes années, je pense qu’il faut y aller au plus vite. Car, cela pourrait permettre de sauver encore des vies  humaines surtout dans les zones assiégées où les populations, depuis quelques mois, n’ont plus rien à manger.

 

 

Le terroriste peut dire oui le matin et subitement dire le contraire le soir venu

 

 

Ne perdons donc plus de temps. Passons aux actes concrets. Du reste, je suppose qu’en parlant de dialogue avec les groupes armés, les autorités, à travers les services de renseignement, ont pu identifier quelques leaders qui ont manifesté le désir de déposer les armes. J’imagine que ce travail préalable a été fait ou est en train d’être fait pour une bonne conduite du processus. Je le dis parce que je sais que beaucoup d’attaques enregistrées dans notre pays, contrairement à ce qui se passe ailleurs, ne sont pas revendiquées tant et si bien que l’on ne sait pas qui se cache derrière et pour quelle raison. Si les autorités en savent quelque chose, c’est tant mieux. Seulement voilà. Je me demande parfois si l’on peut dialoguer avec un terroriste qui n’entend raison que lorsque le rapport de forces est en sa faveur. Ma crainte est d’autant plus justifiée que le terroriste peut dire oui le matin et subitement dire le contraire le soir venu. C’est un individu qui fait tant dans la mauvaise foi qu’il est difficile de croire en lui sans réserve. Je le dis parce que je sais qu’il y a des pays où des terroristes ont accepté de déposer les armes en contrepartie de fortes sommes d’argent et qui, quelques années plus tard, sont revenus à leurs vieilles amours. Tout cela doit nous amener à faire preuve de vigilance dans le dialogue que l’on compte mener avec les groupes armés qui sévissent dans notre pays. Si l’on s’y prend mal, on n’aura que nos yeux pour pleurer. Et malheureusement, ce serait trop tard.

 

« Le Fou »


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