HomeOmbre et lumièreDISPARITION DE VEHICULES A LA PRESIDENCE : Mais on est où là ?

DISPARITION DE VEHICULES A LA PRESIDENCE : Mais on est où là ?


Cinquante-sept! C’est le nombre de véhicules qui ont été sortis du parc automobile de la présidence du Faso. L’annonce en a été faite par le ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité intérieure, Simon Compaoré, qui, dans un communiqué, menace d’engager des poursuites judiciaires contre tous ceux qui, au-delà de deux semaines, n’auront pas remis les véhicules aux nouvelles autorités. A ce qu’on dit, la plupart des véhicules sont détenus par des anciens ministres, des officiers supérieurs de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP) et des membres d’organisations de la société civile reconnues pour être proches des autorités de la Transition. Mais on est où là ? Laissez-moi vous dire, chers amis, que j’étais mal en point, lorsque j’ai appris cette nouvelle affaire qui vient une fois de plus jeter l’opprobre sur la Transition qui, il faut le dire, ne mérite pas ça. On n’a même pas encore fini de parler de la gestion des parcelles et de présumées malversations sous la Transition, qu’éclate au grand jour un autre scandale. Tout se passe comme si chaque jour qui passe, on levait un coin de voile sur la gestion de la Transition, tant et si bien que certains Burkinabè ne cachent plus désormais leur agacement. Même si, il faut avoir le courage de le reconnaître, la Transition a mouillé le maillot. C’est grâce à sa ténacité que le RSP a été dissous. C’est aussi grâce à son entregent que nous avons pu organiser les élections jugées les plus ouvertes et les plus transparentes dans l’histoire de notre pays. Ce qui n’était pas gagné d’avance. Car, sous d’autres cieux, on a vu des autorités de la Transition manœuvrer pour que les élections n’aient pas lieu, afin de pouvoir conserver leurs privilèges. C’est pourquoi je ne voudrais pas qu’à cause de quelques individus véreux, on jette l’anathème sur toute la Transition. Car, comme vous le savez, il y a des gens qui aiment pêcher en eaux troubles. Pour eux, les situations de crise sont des occasions rêvées pour faire fortune.

 

Je suis certes fou, mais je peux prédire le devenir des hommes

 

Et Dieu seul sait s’ils sont nombreux les gens sans foi ni loi qui préfèrent voir sombrer leur pays, pourvu qu’eux préservent leurs intérêts. C’est pourquoi j’encourage les nouvelles autorités à aller jusqu’au bout, en faisant toute la lumière autour de cette affaire de véhicules disparus. Il faut que les gens apprennent à respecter le bien public dans ce pays. On ne peut pas disposer d’un véhicule de l’Etat avec une arrogance extraordinaire, comme si c’était un bien familial. Je vous disais la dernière fois qu’autant on nous avait acclamés à travers la planète, après l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014, autant on risque de devenir la risée des autres, si nous ne nous ressaisissons pas. Car, avec cette série de scandales sous la Transition, nous sommes, à notre corps défendant, en train de donner des arguments à tous ceux qui faisaient valoir que l’on a eu tort d’avoir chassé Blaise Compaoré du pouvoir. Et pourtant, il nous suffit seulement de faire preuve de moins d’égoïsme pour que l’on continue de bien parler de nous partout. Ce n’est pas impossible. Je suis certes fou, mais je peux, en lisant le comportement des hommes, prédire leur devenir. Et je le dis, le peuple burkinabè est promis à un bel avenir, mais à condition que nous acceptions de nous contrôler en mettant fin à l’incivisme qui, tel un cancer, est en train de ronger les fondements même de notre République. J’en appelle donc à un sursaut patriotique à tous les niveaux pour qu’ensemble, nous puissions sauver l’essentiel. Je dis bien que force doit toujours rester à la loi. Et que celui qui a fauté, sache qu’il sera sanctionné à la hauteur de son forfait, puisque dans une République, on n’a pas que des droits. On a aussi des devoirs. Ne l’oublions surtout jamais.

 

« Le Fou »


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