HomeA la uneDISSOLUTION DU BUREAU DE LA CHAMBRE DES METIERS : Les contestataires persistent et signent

DISSOLUTION DU BUREAU DE LA CHAMBRE DES METIERS : Les contestataires persistent et signent


Des membres de la Chambre des métiers de l’artisanat du Burkina (CMA) ont animé une conférence de presse le 21 avril 2015 à Ouagadougou. Dénonçant les dérives qui prévalent au sein de la Chambre, ils exigent la dissolution du bureau actuel conduit par Jacques A. Sédégo, et interpellent le président du Faso, Michel Kafando et le Chef du gouvernement, Yacouba Isaac Zida, à prendre des décisions fermes pour mettre un terme aux dissensions qui règnent en ce moment au sein de leur structure.

 

La discorde qui règne au sein de l’artisanat burkinabè est loin d’être terminée. En effet, un groupe de membres de la Chambre des métiers de l’artisanat du Burkina Faso (CMA-BF) ont encore donné de la voix dans la matinée du 21 avril dernier, au cours d’une rencontre avec les Hommes de médias, pour s’insurger contre le bureau actuel conduit par Jacques A. Sédégo. Il s’agit de P. K. Victor Pouahoulahou, administrateur représentant la Chambre des métiers de l’artisanat au Centre de formation professionnelle de référence de Ziniaré (CFPRZ), ex-président de la commission chargée de la formation professionnelle et de l’apprentissage au sein de la CMA-BF, de Yacouba Guira, Vice-président de la Fédération des corporations des métiers du Burkina et de Ali Ilboudo, Président de l’Union nationale des artisans menuisiers. Indiquant que leurs revendications ne datent pas d’aujourd’hui, ils ont révélé que le bureau actuel dont « les membres ont toujours travaillé à se remplir les poches », leur a été imposé. « Le président actuel de la Chambre des métiers du Burkina nous a été imposé par un cartel composé de : Boureima Nacoulma, président du patronat burkinabè, Franck Tapsoba, Directeur général de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina (CCI-BF), de l’ex-directrice générale de la LONAB, Amélie Tamboura et de l’ancien ministre du Commerce Arthur Kafando lors de nos élections consulaires en 2010 », a soutenu le président de la commission chargée de la formation professionnelle et de l’apprentissage au sein de la CMA-BF, P. K. Victor Pouahoulahou. Pourtant, a-t-il poursuivi, lorsque la CMA-BF se créait, tout le monde a été informé que le bureau devrait être constitué par élection. « J’ai certes été candidat au poste de président de la Chambre des métiers de l’artisanat du Burkina, et j’ai même battu campagne à travers tout le pays pour ces élections. Mais le jour du scrutin, pendant que j’étais en route pour le SIAO (NDLR : où devraient se tenir les élections), j’ai été joint au téléphone par Boureima Nacoulma, président du patronat burkinabè, me demandant de revenir au patronat burkinabé. Nous étions à une heure du début des votes. Une fois au patronat, il m’a fait savoir qu’il n’y aurait plus d’élections et qu’ils allaient mettre en place un bureau consensuel et que c’était les instructions du ministre, Arthur Kafando en son temps », a soutenu M. Pouahoulahou.

Les protestataires dénoncent un certain nombre de dérives

Qu’à cela ne tienne, a ajouté Ali Ilboudo, président de l’Union nationale des artisans menuisiers, Jacques A. Sédégo était inconnu du milieu. «  C’était un déflaté de l’ONBAH. Un parfait inconnu qui a parachuté dans le système avec la complicité de son frère Laurent Sédégo qui était Ministre de l’Agriculture, de l’hydraulique et des ressources halieutiques. Il était maintenancier à l’ONBAH et n’avait aucun centre ni atelier en ville qui pouvait lui donner le droit de se retrouver parmi nous », a-t-il fait savoir, avant d’ajouter que c’est après son imposition à la tête de la CMA-BF qu’il (NDLR : Jacques A. Sédégo) a créé un garage. A cela, ils ont dénoncé un certain nombre de manquements liés à la gestion du bureau de la CMA-BF. « Les dérives graves ont commencé en 2011, avec le premier marché de 100 000 charrues. Ces charrues ont été partagées au niveau de la Fédération Nationale des artisans du Burkina (FENA-BF) sans que le bureau consulaire n’en soit informé. Alors que ce marché était destiné à l’ensemble des artisans soudeurs des 13 régions du Burkina », a révélé Yacouba Guira, Vice-président de la Fédération des corporations des métiers du Burkina. Pour lui, les membres de l’actuel bureau ont travaillé pour leur propre compte et non pour l’artisanat burkinabè, en témoignent la Convention de 100 000 charrues d’un montant de 8 560 552 050 F CFA signé avec l’ex-ministre de l’Agriculture et de l’hydraulique et celle de 50 000 tables- bancs en 2013 et 50 000 autres en 2014 d’un montant de 2 152 500 000 F CFA pour 2013 et de 2 152 500 000 F CFA pour 2014 avec le ministère de l’Education nationale et de l’alphabétisation. C’est pourquoi, ils ont saisi l’occasion, à cette conférence de presse, pour interpeller le président Michel Kafando à prendre des décisions fermes pour sauver les métiers de l’artisanat. Aussi, ont-ils formulé des recommandations à l’endroit du Chef du gouvernement, Yacouba Isaac Zida. Au nombre de celles-ci, on note entre autres, l’audit de la gestion de la Chambre des métiers, la dissolution du bureau actuel, la mise en place d’un bureau provisoire jusqu’aux élections, la suspension de certains marchés signés, l’organisation d’élections pour la mise en place d’un bureau consensuel, la tenue des Etats généraux des métiers de l’artisanat.

Mamouda TANKOANO


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