MINE D’OR DE POURA : Les déflatés de la SOREMIB réclament une indemnisation
Les ex-travailleurs de la Société de recherche minière du Burkina (SOREMIB), ex-société qui exploitait la mine d’or de Poura ont animé une conférence de presse le 7 décembre 2016 à Ouagadougou. Ils réclament entre autres, leurs droits de licenciement, la réouverture de la mine d’or de Poura.
356, c’est le nombre d’ex-travailleurs de la SOREMIB qui réclament leurs droits de licenciement depuis la fermeture de ladite société le 30 août 1999. Face à la presse dans la matinée du 7 décembre dernier, ils se sont indignés du fait qu’ « avant même la fin de la réhabilitation de la mine d’or de Poura financée à hauteur de 7 milliards de F CFA par l’Union européenne, il soit procédé à sa fermeture qui a abouti à jeter tous les travailleurs dans la rue sans aucune indemnisation ». Selon le président de l’Association nationale des travailleurs déflatés (ANTD), Mahamadi Sawadogo, 17 ans après la fermeture de la mine d’or de Poura, beaucoup d’entre eux sont loin de mener une vie de pacha. Car, a-t-il dit, certains sont aujourd’hui miséreux et menacés de démence puisque ne sachant plus à quel saint se vouer. Pour qu’une solution soit trouvée afin de les soulager de leurs peines, ces ex-travailleurs de la SOREMIB exigent la pleine satisfaction de leurs revendications. Il s’agit entre autres, du paiement de 24 mois de salaire en complément des 36 mois déjà payés aux ex-travailleurs et aux réhabilités de la SOREMIB qui y travaillaient jusqu’à sa fermeture en 1999, du remboursement de 60 mois de salaire pour les ex-travailleurs compressés en 1990 ainsi que l’application en leur faveur de l’accord partiel signé le 6 septembre 1999 à Koudougou. Selon le président de l’ANTD, Mahamadi Sawadogo, la zone de Poura possède 15 tonnes d’or exploitables. C’est pourquoi, les ex-employés de la SOREMIB souhaitent qu’en plus de leurs droits de licenciement, l’Etat fasse vider les contentieux relatifs à l’exploitation de la mine d’or de Poura et accélère sa réouverture. Mieux, ils veulent que les autorités diligentent une enquête administrative sur la clôture du Projet SYSMIN mis en œuvre de 1998 à 2003. Autant de revendications qui sont inscrites, selon M. Sawadogo, dans les recommandations de la Commission d’enquête parlementaire sur les titres miniers et la responsabilité sociale des entreprises minières. C’est ce qui l’a incité à demander à l’Etat de mettre en œuvre les recommandations de ladite commission.
154 employés décédés
Cependant, Mahamadi Sawadogo a fait savoir que le ministère en charge des Mines a refusé de collaborer avec la commission d’enquête parlementaire sur les titres miniers et la responsabilité sociale des entreprises minières lorsque celle-ci l’avait saisi par rapport au problème de la mine d’or de Poura. «Que cache le ministère en charge des Mines en refusant de collaborer avec ladite commission? Comment comprendre qu’un ministère d’un gouvernement post insurrectionnel se comporte de la sorte?», s’est interrogé le président de l’ANTD, qui a renchéri que cette attitude des responsables du département en charge des Mines le convainc que le dossier de la mine d’or de Poura n’a pas été bien géré. Du point de vue des membres de l’ANTD, les difficultés de la mine d’or de Poura ont débuté principalement en 1989 à cause de la chute du prix de l’or au niveau international et de la porte d’entrée principale de la mine souterraine. Des difficultés qui ont porté un coup à la SOREMIB ; Ce qui a poussé les responsables à imposer le redressement de la mine sur le dos des travailleurs en diminuant le salaire des ouvriers de 15% et celui des cadres de 20 à 25%. Les mouvements d’humeurs qui s’en sont suivis ont conduit, le 30 août 1990, à un licenciement de 283 employés pour motif de grève. Suite aux négociations, 40 employés ont été réhabilités en deux vagues, 10 en 1992 et 30 en 2000, a précisé le président de l’ANTD, Mahamadi Sawadogo. Somme toute, le 30 août 1999, la société a arrêté ses travaux mettant 356 travailleurs au chômage. « Donc, au total, ce sont 639 travailleurs qui ont été licenciés entre 1990 et 1999 dont 154 employés décédés », a conclu Mahamadi Sawadogo .
Mamouda TANKOANO