HomeA la uneDOSSIER NORBERT ZONGO : Du non-lieu au « oui-lieu » !

DOSSIER NORBERT ZONGO : Du non-lieu au « oui-lieu » !


En fin de semaine dernière, j’ai appris, à l’instar des autres Burkinabè, qu’un mandat d’arrêt a été émis contre François Compaoré, du nom de ce « petit président » d’alors, pour son rôle présumé dans l’assassinat du journaliste Norbert Zongo et ses compagnons. La nouvelle a fait le tour du monde et chacun y va de ses commentaires. Quant à moi, je me suis félicité de cette grande avancée que vient de connaître ce dossier qui, rappelons-le, avait connu un non-lieu. Du non-lieu, on est passé à un « oui-lieu ». Je n’ai personnellement rien contre François Compaoré, mais si sa culpabilité est avérée dans ce dossier, qu’il ait le courage de s’assumer. Cela permettra de connaître la vérité sur ce drame qui est survenu un après-midi du 13 décembre 1998 sur la route de Sapouy. Cela permettra aussi à la famille du défunt de mieux faire son deuil ; elle qui, depuis près de 20 ans, ne sait plus à quel juge se vouer. Seulement, je me pose les questions ci-après: Où est François Compaoré ? Dans quel pays se trouve-t-il ? Sera-t-il extradé ? Pour le moment, j’attends de voir. Les jours à venir nous situeront davantage. En tout cas, ce mandat d’arrêt est la preuve que le dossier Norbert Zongo avait un fond politique, si fait qu’il était difficile voire risqué pour un juge, à l’époque, de dire toute la vérité sur l’affaire. Pourquoi ? Je ne saurais le dire. Je laisse le soin au juge d’instruction de poursuivre son travail. Je l’y encourage d’ailleurs. Du reste, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’après la chute  de Blaise Compaoré, les langues ont commencé à se délier. C’est ce qui a permis les avancées enregistrées sur le plan judiciaire dans l’affaire Thomas Sankara. C’est sans doute ce qui a permis de savoir, même s’il y a encore un travail d’expertise  à faire, où était enterré Dabo Boukary, du nom de cet étudiant en 7e année de médecine mort dans des circonstances troubles, il y a plus d’un quart de siècle. Et je suis sûr que l’on ne serait pas arrivé à un mandat d’arrêt contre François Compaoré si le juge, dans ses enquêtes, n’avait pas eu de témoignages concordants. En tout cas, comme le dit l’adage, « Aussi longue que soit la nuit, le jour finit par se lever ».

 

Si les lignes bougent sur le plan judiciaire, ce sera super

 

Comme le dit quelqu’un, tout ce qui gît dans l’obscurité finit par apparaître au grand jour. Ce proverbe, c’est mon grand-père Kpana qui aimait me le répéter chaque fois que je prenais plaisir à causer avec lui de son vivant. Il n’aimait pas l’injustice et ne supportait pas de voir quelqu’un qui, du fait de son rang social, n’hésite pas à brimer les autres. Je me rappelle encore que lorsqu’il a appris le décès brutal de Norbert Zongo, il m’a dit ceci : « Mon petit-fils, Norbert Zongo est mort. Mais, laisse-moi te dire que son bourreau finira mal ». J’attends donc de connaître la suite, étant donné que je ne connais pas encore le bourreau de Norbert. Seule la justice nous permettra d’en savoir davantage. J’ai  raison de m’impatienter, car cela fait 19 ans que j’attends. Et même devenu fou, je tiens à prendre part aux audiences lorsque s’ouvrira le procès contre les bourreaux présumés de Norbert Zongo que j’aimais beaucoup pour ses prises  de position éclairées et courageuses. A ce propos, je tire mon chapeau au pouvoir de Roch Marc Christian Kaboré qui lui a rendu un hommage appuyé en donnant  son nom à l’Université de Koudougou. Si en plus de cela, les lignes bougent sur le plan judiciaire, ce sera super.

 

« Le Fou »

 

Oui-lieu : néologisme entendu comme le contraire de non-lieu


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