HomeA la uneDr IRENE WANGRAWA, A PROPOS DE LA FERMETURE DE L’ECOLE DE SANTE HENRY DUNANT : « Cette école ne dispose pas d’autorisation de création ni d’ouverture »

Dr IRENE WANGRAWA, A PROPOS DE LA FERMETURE DE L’ECOLE DE SANTE HENRY DUNANT : « Cette école ne dispose pas d’autorisation de création ni d’ouverture »


L’école de santé privée Henry Dunant de Banfora, qui a ouvert ses portes au cours de cette année académique 2015-2016, a été sommée de fermer ses portes. Du coup, la poursuite de la formation des stagiaires de cette école a été confiée à une autre école de la place, mais cela ne se passe pas sans couac. Et si pour la tutelle technique, à savoir la direction régionale de la santé des Cascades, c’est plutôt une question de conformité, les stagiaires, pour leur part, estiment qu’en décidant de la fermeture, l’autorité a oublié que c’est leur avenir qui se joue.

Depuis le 20 janvier 2016, les stagiaires de l’école de santé Henry Dunant de Banfora, sise à l’immeuble de la SONAPOST, ne prennent plus les cours au sein de leur institut. Et pour cause, l’établissement a été sommé de fermer parce que, dit-on, il ne dispose pas d’autorisation de création ni d’ouverture. Sur la question, nous avons souhaité rencontrer le fondateur de l’école Henry Dunant mais, nos multiples tentatives sont restées sans succès. Même son numéro de téléphone ne nous a pas été communiqué pour les besoins de l’article.
Le Directeur régional de la santé (DRS) des Cascades, Dr Iréné Wangrawa, que nous avons rencontré sur la fermeture de l’école a dit avoir été mis devant le fait accompli. « J’ai découvert cette école à tout hasard sans qu’au préalable, la direction régionale qui en a la tutelle technique et rapprochée ne soit informée », a-t-il dit. Et de préciser que pourtant, pour ouvrir une école, il faut obtenir une autorisation de création puis une autre pour l’ouverture. Or, poursuit le DRS, cette école ne dispose d’aucune de ces pièces. D’ailleurs, a-t-il renchéri, le ministère a rencontré l’ensemble des promoteurs d’école de santé à qui il a rappelé la règlementation en vigueur. Pour revenir au cas de l’école Henry Dunant, Docteur Wangrawa a expliqué que c’est bien longtemps après le début des activités que le fondateur est venu le voir. « En son temps, je lui ai demandé de tout faire pour se mettre à jour », a-t-il dévoilé. A la question de savoir s’il est vrai que le nombre d’écoles de santé ne doit pas dépasser 2 par localité, le DRS Wangrawa répond que la grosse difficulté n’est pas l’ouverture de l’école. C’est plutôt, a-t-il lancé, le terrain de stage qu’il faut bien formaliser afin que les stagiaires soient bien formés. «Nous sommes d’accord qu’il faut la théorie mais nous ne perdons pas de vue la pratique qui vient peaufiner la théorie», a-t-il soutenu.

15 000 F CFA pour une nouvelle inscription et 45 000 F CFA comme différence sur les frais de formation

A l’entendre, Banfora ne compte pas suffisamment de centres de soins pour qu’on permette l’ouverture «de gauche à droite» d’écoles de formation. « Autrement, les stagiaires se retrouveront en grand nombre pour peu de malades et ils n’apprendront rien. On ne s’amuse pas avec la formation d’un agent de santé puisqu’il intervient sur des vies humaines », a fait remarquer le DRS. Et comme pour enfoncer le clou, Docteur Wangrawa qui, au passage, se dit désolé pour les stagiaires de cette école, affirme avoir des appréhensions sur l’école de santé dont le promoteur de l’école de santé Henry Dunant, dispose à Bobo-Dioulasso. De leur côté, les stagiaires disent ne rien comprendre de ce qui leur arrive. Selon eux, la fermeture de l’école ne leur a pas été clairement annoncée dès le départ. Toujours est-il que c’est le 20 janvier 2016 qu’ils ont été libérés, sans motif. « On nous a dit de revenir le 25 mais la veille, c’est-à-dire le 24 janvier, l’administration a rencontré le comité des élèves à qui elle a porté l’information. Et lorsque nous nous sommes présentés le 25 janvier, elle (l’administration) nous a dit que désormais, nous prendrons les cours dans une autre école de santé car il y a des instructions qui disent de fermer Henry Dunant », racontent les stagiaires qui s’étaient attroupés dans la cour de la SONAPOST. Pour eux, tout se passe comme si les décideurs ne se soucient pas de leur avenir. « Autrement, ils auraient simplement pu demander au fondateur de se mettre à jour », martèle un autre. C’est pourquoi ils demandent la prise de dispositions à tous les niveaux pour qu’ils réintègrent leur école car, disent-ils, « A l’école de santé où nous avons été orientés, nous ne sommes pas très bien traités ». L’un d’eux précise, qu’à leur arrivée ce 25 janvier 2016, sans tarder, l’administration de cette école leur a fait savoir qu’ils devraient, primo, s’inscrire en payant 15 000 F CFA et secundo, verser la somme de 45 000 F CFA chacun pour complément de frais de scolarité. A entendre les stagiaires, il y a une différence de 45 000 F CFA entre les frais de scolarité de Henry Dunant et ceux de leur institut d’accueil.

Mamoudou TRAORE

 


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