HomeA la uneDRAME FERROVIAIRE EN RDC : La rançon de l’incivisme et de la corruption  

DRAME FERROVIAIRE EN RDC : La rançon de l’incivisme et de la corruption  


Un accident de train de la Société congolaise publique (SNCC), a fini sa course dans un ravin, le 10 mars dernier, à Lubudi, dans la province de Lualaba en République démocratique du Congo. Le bilan officiel fait état de 75 morts et de 125 blessés. En attendant que les résultats de l’enquête nous situent sur les circonstances exactes de ce drame, les autorités pointent du doigt la surcharge. En effet, il s’agit d’un train de marchandises qui transportait également des passagers dits ‘’clandestins’’ mais la société civile congolaise parle plutôt d’un business entretenu par les transporteurs. Sans dire qui a tort ou qui a raison, l’on peut, au moins, affirmer que cette tragédie n’est ni plus ni moins que la rançon de l’incivisme et de la corruption. Pour n’avoir pas voulu emprunter les transports en commun, chacune des victimes décédées le paie cash, au prix de sa vie. Pour avoir accepté des passagers à bord d’un train de marchandises, moyennant certainement des espèces sonnantes et trébuchantes, des filous ont exposé des vies à la mort. C’est pourquoi il faut inviter les autorités congolaises à faire toute la lumière sur ce drame qui a endeuillé de nombreuses familles voire la Nation tout entière. Tant que les fautifs ne seront pas débusqués et sanctionnés à la hauteur de leur forfait, des drames de cette nature continueront  d’endeuiller des familles au Congo. C’est d’autant plus vrai que de 2014 à nos jours, plus de quatre accidents ferroviaires ont été enregistrés en RD Congo avec malheureusement à la clé, des dizaines de morts et autant de blessés. On se rappelle, en effet, le drame du Kasaï où avaient péri 24 personnes dont des enfants.

 

Réseau ferroviaire vétuste et des trains datant des années 1960

 

Mais peut-on vraiment s’étonner qu’un train de marchandises transporte des passagers dans un pays où des avions transportent des cabris ? Assurément, non. Car, en vérité, cette tragédie n’est que la face visible… de vilaines pratiques auxquelles se livrent de nombreux Congolais. Cela dit, en plus de la cupidité des hommes, il faut reconnaître que les accidents ferroviaires sont parfois liés en partie à l’état vétuste du réseau ferroviaire du Congo, qui manque cruellement d’entretien. On est d’autant plus fondé à le penser que la plupart des trains en activité au pays de Félix Tshisekedi, datent des années 1960. C’est dire si la RD Congo manque de moyens de transport ferroviaire modernes. Et tant qu’on ne va pas s’attaquer au mal à la racine, les trains continueront de dérailler. Ne dit-on pas que le microbe se développe dans un environnement propice? En tout cas, il est évident que si des sanctions sévères avaient auparavant été prises à l’encontre des brebis galeuses, on n’en serait pas là. Certes, les accidents ferroviaires ne sont pas propres à la RD Congo puisqu’on en rencontre dans d’autres pays africains et même ailleurs. Mais l’acceptation de passagers à bord de trains de marchandises moyennant des dessous-de-table, est, à bien des égards, un mal africain. Si certaines sociétés africaines de transport terrestre ou aérien ont mis la clé sous le paillasson, cela est lié en partie à ces mauvaises pratiques. Il est temps de mettre fin à ces images insoutenables de passagers broyés par des wagons, de blessés à l’article de la mort et d’enfants errant à la recherche de parents qu’ils ne reverront sans doute plus jamais. Cela dit, si cette tragédie se poursuit, c’est parce que des citoyens acceptent les propositions de ces marchands de la mort. Autant dire que les responsabilités sont partagées. 

 

Dabadi ZOUMBARA   

 


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