HomeA la uneDRAMES DE L’IMMIGRATION CLANDESTINE : Quand le racisme s’en mêle  

DRAMES DE L’IMMIGRATION CLANDESTINE : Quand le racisme s’en mêle  


Les Européens se réunissent une fois de plus pour évoquer l’épineuse question de l’immigration clandestine. Comme, on le sait, les drames se sont multipliés ces temps-ci en Méditerranée. L’ampleur de l’hécatombe interpelle plus d’un dirigeant et l’Europe qui est la destination de ces migrants, ne pouvait pas rester de marbre. Elle doit même prendre des mesures devant contribuer à conjurer ces drames, faire en sorte que l’océan ne soit plus un cimetière géant comme c’est le cas, surtout depuis le début de l’année 2015. Il faut croiser les doigts pour que les dirigeants du Vieux continent prennent les bonnes décisions. A court et moyen termes, les mesures salutaires pourraient consister en un assouplissement des conditions de la migration vers les pays européens et surtout au redimensionnement de l’opération Triton par un renforcement de ses capacités pour en faire une Mare Nostrum à l’échelle européenne. Cela permettrait de sauver des vies humaines en grand danger, en attendant des solutions à long terme.

Les passeurs de la mort ne sont ni plus ni moins que des négriers des temps modernes

Pour l’heure et en espérant bien d’autres actions d’envergure pour anéantir ou, à défaut, réduire ces problèmes de l’immigration clandestine, on peut faire le constat qu’il y a un drame dans le drame. Il s’agit du traitement réservé singulièrement aux Africains subsahariens qui empruntent les chemins périlleux de l’aventure marine. En effet, les témoignages de rescapés font état de ce qu’ils sont « parqués » dans les chalutiers, aux emplacements les plus dangereux. Une image qui rappelle de si douloureux souvenirs : ceux de la traite négrière. A ces emplacements dangereux des embarcations, ils se retrouvent en première ligne quand surviennent les drames, quand la mort frappe. Ces passeurs de la mort ne sont ni plus ni moins que des négriers des temps modernes. Ils doivent être combattus comme il se doit et mis hors d’état de nuire. Car, quand le racisme s’en mêle, le drame de l’immigration clandestine est encore plus douloureux pour la conscience humaine.

En tout cas, il faudra que la communauté internationale s’organise pour trouver une solution à ces drames récurrents. Mais attention à ne pas déplacer le débat ! L’Europe doit réagir certes, mais elle n’est pas la seule responsable de ces drames. Du reste, comment exiger de l’Europe qu’elle fasse preuve davantage d’ouverture et de générosité quand les dirigeants mêmes des pays d’origine de ces migrants, ne semblent même pas s’émouvoir du sort de leurs compatriotes ? On se rappelle comment un pays de l’Afrique du Nord avait traité des candidats à l’immigration qui transitaient par son territoire comme des moins que rien. Ces candidats qui se préparaient à la traversée, avaient tout simplement été mis aux arrêts et livrés à une mort certaine, puisque transportés et abandonnés au cœur du désert, privés de toute possibilité de s’en sortir. Cela a été fait par des Africains contre des Africains, même s’ils n’avaient pas la même couleur de peau.

Il urge pour les Africains de nettoyer d’abord devant leur porte

Mais,  même entre noirs Africains, la situation n’est pas non plus reluisante. Loin s’en faut. En témoignent les violences contre les étrangers en Guinée Equatoriale et tout récemment en Afrique du Sud. Dans ces drames, des Africains xénophobes, comme sous l’effet de substances enivrantes, rivalisent de cruauté envers d’autres Africains. Des étrangers sont obligés de fuir en laissant tout derrière eux, pour sauver leur vie. Leurs agresseurs ne leur laissent même pas le temps de faire leurs paquetages, d’emporter le minimum vital. Ceux-là même peuvent être considérés comme les plus chanceux. Car, ce supplice n’est rien à côté de celui de ces étrangers brûlés vifs ou tués à la machette, juste parce qu’ils sont accusés de ravir des emplois aux nationaux. Le spectacle cruel d’enfants de migrants dans des camps protégés par des forces armées, pour éviter qu’ils soient la proie de « fous » à lier, laisse songeur.

Les derniers événements en Afrique du Sud illustrent à souhait cette barbarie commise contre des frères africains. Et pour ne rien arranger, les dirigeants des pays d’accueil ont très rarement la bonne réaction et au bon moment. Ils traînent généralement les pieds comme pour donner du temps aux adeptes de la machette et du bûcher, d’étaler leur bestialité. Si on ajoute à cela le fait que les dirigeants des pays de départ des migrants africains, se préoccupent très peu du sort de leurs compatriotes, on en vient à désespérer sérieusement. En se comportant de la sorte, ces pays envoient une mauvaise image d’eux-mêmes au reste du monde et exposent davantage leurs ressortissants aux exactions.

Ce  quasi manque de réaction face aux problèmes que connaissent leurs compatriotes, n’honore pas les autorités de ce pays. Ce, d’autant plus que cette attitude contraste avec le comportement des pays du Nord. En effet, lorsqu’on touche au moindre cheveu d’un Américain ou d’un Français à l’étranger, les plus hautes autorités américaines et françaises, selon le cas, montent aussitôt au créneau pour porter secours au compatriote en difficulté. En Afrique, tout se passe comme si les dirigeants n’ont pas le moindre égard pour leurs concitoyens dans le pétrin, à l’extérieur. C’est en cela que des dirigeants de la trempe de Thomas Sankara manquent à l’Afrique. Lui, le leader, qui avait su mériter le respect des autres peuples, qui avait donné aux Burkinabè, et par-delà, aux Subsahariens en particulier et aux noirs Africains en général, la fierté d’être africains.  En tous les cas, il urge pour les Africains de nettoyer d’abord devant leur porte avant de s’occuper du tas d’immondices devant celles des autres. Ils pourront ensuite et en toute légitimité, demander plus d’efforts aux Européens en matière de bonne gestion des candidats à la migration.

« Le Pays »


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