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EDDIE KOMBOIGO, PRESIDENT DU CDP


Le Chef de file de l’opposition politique (CFOP), institution ayant un cordon ombilical avec le Parlement burkinabè,  a un nouveau commandant à bord. Il s’agit de l’actuel président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), Eddie Komboïgo. La passation de charges s’est déroulée dans la matinée du 5 mars 2021, au sein du CFOP, à Ouagadougou. Ce, sous le regard du président de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé.

 

C’est désormais chose faite. Le président du CDP, Eddie Komboïgo, a porté ses nouveaux habits de chef de file de l’opposition politique. Il remplace à ce poste, Zéphirin Diabré qui aura passé plus de 7 ans à la tête de cette institution et ce, depuis les élections législatives de 2012 suivies de la dissolution du Parlement au lendemain de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. Comme la vie d’une nation, celle de la politique est aussi dynamique. En effet, Eddie Komboïgo, qui présidera aux destinées du CFOP durant les 5 années à venir, et son parti, à l’issue des législatives de novembre 2020, s’en sont sortis avec 20 sièges de députés. Le plus fort nombre de sièges d’ailleurs pour un parti affilié à l’opposition. Quoi de plus normal que dans sa résolution datant de février 2021, le bureau du Parlement burkinabè ait désigné le président du CDP, comme le nouveau CFOP. Eddie Komboïgo était le premier à fouler le sol du siège du CFOP, le 5 mars 2021. Il sera suivi quelques minutes plus tard, de Zéphirin Diabré, ex-CFOP et actuel ministre en charge de la réconciliation nationale qui, d’ailleurs, n’a pas pris la parole au cours de la cérémonie. Les militants et cadres de ces deux personnalités politiques qui, dans un passé récent, voulaient chasser du pouvoir le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), n’ont pas voulu se faire conter cette passation de charges.

 

« Les esprits ont changé… »

 

Les chemins des deux personnages politiques se séparent, car l’un reste dans l’opposition et l’autre est dans la majorité. Selon Bala Sakandé, président de l’Assemblée nationale, c’est la première fois qu’une telle cérémonie est organisée pour une passation de charges au sein du CFOP. Pour lui, cela démontre la maturité de la démocratie burkinabè. Et d’ajouter : « Les esprits ont changé et la politique n’est pas une affaire d’inimitiés ». Cette prise de parole est intervenue avant que celui-ci ne déclare Eddie Komboïgo officiellement installé dans ses fonctions de CFOP. Prenant la parole, le tout nouveau CFOP a  rendu un hommage à l’ex-CFOP, Zéphirin Diabré, pour ses qualités qui avaient permis de fédérer l’opposition. Cependant, le CFOP entrant avoue que ce n’est pas une tâche facile que de diriger cette institution. Et d’indiquer : « La preuve est qu’il (Zéphirin Diabré) est actuellement à la majorité. Et si tout le monde devait aller à la majorité, où serait notre démocratie ? ». De quoi faire se marrer l’assistance. En outre, Eddie Komboïgo n’est pas passé par quatre chemins pour voler dans les plumes de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) qui n’aurait pas, selon lui,  lors des élections passées, permis à des électeurs d’accomplir  leur devoir civique. A cause, selon l’actuel CFOP, de l’ouverture tardive de certains bureaux de vote et du non-respect de la cartographie des bureaux de vote.  Depuis sa défaite lors de ces élections couplées, Eddie Komboïgo n’a pas bougé d’un seul iota en termes d’analyse et en voici la preuve : « Les Burkinabè ont été désabusés des résultats servis par une CENI consciente de transgresser allègrement le Code électoral en proclamant des résultats provisoires sans compilation manuelle ». Et ce n’est pas tout. Pour lui, des observateurs nationaux et internationaux auraient agi pour faire accepter une victoire qui n’en est pas une, et une défaite qui se « révèle être une victoire ».

 

«  Nous devons apprendre à pardonner et à regarder l’avenir avec espérance »

 

 Mais pour Eddie Komboïgo, il fallait «  avaler la couleuvre afin de préserver la paix au Burkina Faso ». Pour avoir pris acte de certaines « failles », le nouveau CFOP indique : «  Nous acceptons aujourd’hui, malgré tout, les fonctions de CFOP ». Et de donner le ton de ce qu’il attend de ses pairs de l’opposition en ces termes : «L’opposition  doit reprendre le pouvoir par la voie des urnes». Il s’est engagé, en tant que CFOP, à suivre cette vision. Autre action à mener, c’est de lutter pour le bien- être des travailleurs. Pour donc annoncer la couleur, Eddie Komboïgo a dénoncé ce qu’il appelle des voies d’affectations malheureuses pour pousser des travailleurs à démissionner comme cela fut le cas de Bassolma Bazié de la CGT-B.  Cette passation de charges a été l’occasion, pour le président du CDP, d’appeler le gouvernement à explorer les voies diplomatiques pour résoudre la crise sécuritaire pour un retour à la paix au Burkina. Car, «  nous devons apprendre à pardonner et à regarder l’avenir avec espérance ». Depuis l’adoption de la loi sur le statut de l’opposition par l’Assemblée nationale, en sa séance du 14 avril 2009, le chef de file de l’opposition a connu à sa tête, Gilbert Noël Ouédraogo de l’ADF-RDA, Me Stanislas Sankara de l’UNIR/PS, Zéphirin Diabré de l’UPC et le 4e est Eddie Komboïgo du CDP.

 

 Boureima KINDO

 

 

 

Extrait du statut de l’opposition

 

* TITRE II : DU CHEF DE FILE DE L’OPPOSITION POLITIQUE

 

Article 14 :

Le chef de file de l’opposition est le porte-parole attitré de l’opposition politique.

 

Article 15 :

Le chef de file de l’opposition est le premier responsable du parti de l’opposition ayant le plus grand nombre d’élus à l’Assemblée nationale.

En cas d’égalité de sièges, le chef de file de l’opposition est le premier responsable du parti ayant totalisé le plus grand nombre de suffrages exprimés aux dernières élections législatives.

 

Article 16 :

Le chef de file de l’opposition est désigné par résolution du bureau de l’Assemblée nationale.

Cette résolution est transmise au gouvernement et publiée au Journal officiel.

Le Conseil constitutionnel est compétent pour tout contentieux relatif à la désignation du chef de file de l’opposition.

 

Article 17 :

Dans l’exercice de ses fonctions, le chef de file de l’opposition doit tenir compte des intérêts supérieurs de la Nation, de sa souveraineté et du bon fonctionnement de l’ensemble des institutions dans l’esprit de la complémentarité républicaine.

 

Article 18 :

Le chef de file de l’opposition prend place dans le protocole d’Etat lors des cérémonies et des réceptions officielles dans les conditions fixées par le décret relatif aux préséances.

 

Article 19:

Les avantages et les privilèges du chef de file de l’opposition sont fixés par résolution du bureau de l’Assemblée nationale.

 

Source : site de l’Assemblée nationale

 


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