HomeA la uneEDUCATION NATIONALE : Les élèves malvoyants contre l’augmentation de leurs frais de scolarité

EDUCATION NATIONALE : Les élèves malvoyants contre l’augmentation de leurs frais de scolarité


Le torchon brûle entre élèves et personnel administratif au niveau du système éducatif des enfants handicapés visuels. En effet, les élèves malvoyants ont tenu un sit-in le 24 octobre 2016 à Ouagadougou, pour l’amélioration de leurs conditions d’études.

 

Les élèves handicapés visuels souhaitent de meilleures conditions d’études. Pour se faire entendre, ils ont tenu un sit-in dans la matinée du 24 octobre dernier, pour dire non à l’augmentation de leurs frais de scolarité qui sont passés  de 20 000 F CFA comme frais de suivi à 309 000 F CFA. Sous un soleil de plomb avec des pancartes en main, ces élèves handicapés visuels ont manifesté devant le siège de l’Union nationale des associations burkinabè pour la promotion des aveugles et malvoyants (UN-ABPAM), sis à Gounghin, pour dénoncer ce qu’ils ont qualifié de « marginalisation » de leur système éducatif. C’est dans un état d’amertume et de colère  que le premier responsable de ces élèves, Elie Gampiné, a confié que l’instruction de l’enfant en situation de handicap visuel va mal. Pour lui,  cette situation est due non seulement  à la hausse de leurs frais de  scolarité, mais aussi à la remise en cause de la scolarisation pour tous. « Nous disons non à l’exclusion des élèves handicapés et la remise en cause de la scolarisation pour tous, non à la hausse de la scolarité des élèves handicapés visuels passant de 20 000 F CFA comme frais de suivi à 309 000 F CFA », a-t-il soutenu. Outre cela, les élèves handicapés visuels exigent le respect de l’engagement pris par l’administration pour la prise en charge des mères tutrices. « Nous avons constaté le non respect  de l’engagement pris pour la prise en charge des mères tutrices à tous les niveaux en faveur des élèves handicapés visuels », a laissé entendre M. Gampiné qui a souhaité que les autorités aient   plus de regard à l’endroit des élèves handicapés visuels.

 

Il n’a jamais été question d’augmentation de frais de scolarité, selon le président de l’UN-ABPAM

 

Réagissant sur les revendications des élèves, le Président de l’Union nationale des associations burkinabè pour la promotion des aveugles et malvoyants (UN-ABPAM), Guy  Yaméogo, a expliqué qu’il n’a jamais été question d’augmentation de frais de scolarité, encore moins d’exclusion d’élèves handicapés visuels de l’école. Mais ce qu’il convient de comprendre, a-t-il fait savoir, c’est que la plupart des élèves handicapés visuels scolarisés sont parrainés par des Organisations non gouvernementales (ONG) au regard du coût  de leur suivi à l’école, fixé à hauteur de 306 000 F CFA.  Ce montant couvre, entre autres, les frais de matériel didactique,   les frais de prise en charge dans les familles d’accueil. Pour les élèves du secondaire, a poursuivi M. Yaméogo, une contribution de 20 000 F CFA est  demandée aux parents, et cette somme est remise  aux enseignants experts en braille,  comme frais de carburant, afin qu’ils aillent chercher dans les établissements les copies des élèves qu’ils décodent  pour permettre aux enseignants de les corriger. A la fin de chaque année scolaire, l’administration envoie les bulletins de notes aux parrains de chaque enfant et c’est en fonction de la performance de l’enfant à l’école, a laissé entendre le président de l’UN-ABPAM, que le parrain choisit de continuer de le soutenir ou pas.  Mais cette année scolaire, au regard de leurs moyennes, un certain nombre d’élèves ont été abandonnés par leurs parrains. «  Certains élèves ont eu 3 ou 5 de moyenne et sont dans des lycées privés (…). D’autres ont redoublé trois fois la même classe et leurs parrains ont décidé de les abandonner  parce qu’ils ne soutiennent pas la médiocrité »,  foi de M. Yaméogo qui a renchéri que dans ce cas de figure, si l’élève désire poursuivre les études,  les frais de  309 000 F CFA  reviennent à la charge de ses parents puisque  l’administration, elle-même, ne dispose pas de  moyens conséquents pour  continuer de le suivre à l’école.  Toutefois, il a appelé les parents d’élèves à assumer leurs responsabilités s’ils veulent que leurs enfants étudient dans de meilleures conditions. « L’éducation d’un enfant handicapé visuel est coûteuse et nous n’avons plus de moyens. Il faut que les parents mettent la main dans la poche », a-t-il lancé aux parents d’élèves.

 

Mamouda TANKOANO

 

 


Comments
  • que ce qui c’etait passé le jour du 1é masacre de beni?

    25 octobre 2016

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