HomeOmbre et lumièreEFFONDREMENT DU LYCEE BOGODOGO : On a frôlé le pire !

EFFONDREMENT DU LYCEE BOGODOGO : On a frôlé le pire !


 

Deux salles de classe du Lycée municipal Bogodogo dans l’arrondissement No 10 de la ville de Ouagadougou ont été endommagées par le vent dans la nuit du jeudi 18 au vendredi 19 octobre dernier. Sur le terrain, parents d’élèves et autorités de l’arrondissement multiplient les actions pour trouver une solution rapide afin de relocaliser les élèves desdites salles de classe. Nous y avons effectué une visite le 21 octobre 2018. Le constat est qu’on a frôlé le pire.

Incroyable, mais vrai ! Est-on tenté de dire parlant de ce qui est arrivé au lycée municipal Bogodogo dans l’arrondissement no 10 de la ville de Ouagadougou. Une salle de classe s’est écroulée en pleine année scolaire. Un peu plus loin, une autre salle a été décoiffée, puisque son toit a été projeté par le vent à environ cinq cents mètres du bâtiment. Heureusement, pas de perte en vies humaines ni de blessés malgré l’ampleur des dégâts. On a frôlé le pire, peut-on dire. En effet, au regard du manque criard d’infrastructures scolaires, l’Association des parents d’élèves (APE) a décidé de mettre la main à la pâte. Après avoir doté le lycée d’un bâtiment administratif et d’une première salle de classe pour la 4e B, elle a décidé de construire une nouvelle salle de classe au profit des élèves de la 2de C. « Les bâtiments écroulés ont été construits par l’Association des parents d’élèves (APE). Notre objectif était d’augmenter l’offre éducative mais les moyens nous manquaient. Nous avons utilisé le peu de moyens que nous avions récoltés annuellement pour construire ces œuvres. Certes, certains bâtiments ont été mal construits, mais ils ont soulagé un tant soit peu les parents, les riverains, parce que s’offrir une place dans un lycée privé n’est pas toujours aisé. C’est de concert avec les différents proviseurs qui se sont succédé que nous avons réalisé ces œuvres. Nous avons été plusieurs fois félicités même par la mairie. Aujourd’hui l’un des bâtiments s’est écroulé parce que nous ne nous sommes pas entourés des techniciens de la mairie avant de le construire. Nous ne savions même pas qu’il fallait le faire. Toujours est-il que ces salles de classe ont soulagé un tant soit peu et la mairie, et les parents d’élèves, les élèves et le personnel enseignant », a expliqué Tahiry Daboné, président de l’Association des parents d’élèves du lycée municipal de Bogodogo, avant d’inviter les autorités compétentes à trouver une solution rapide afin de relocaliser les élèves.

Matériaux inadaptés

Tout comme lui, Adama Compaoré, directeur de l’urbanisme et du foncier de la construction de la mairie de Ouagadougou pointe du doigt, l’utilisation de matériaux inadaptés. Absence de platine au niveau de la toiture, mauvaise qualité du sable, du ciment, de l’acier, bref, les ingrédients sont réunis pour que le bâtiment ne résiste pas à la moindre intempérie. Mais qu’à cela ne tienne, le pire a été évité puisque les élèves qui se trouvaient à l’intérieur de la classe ont eu le temps de sortir avant les évènements, selon Moussa Ouédraogo, conseiller principal d’éducation au lycée municipal de Bogodogo. A l’en croire, ce sont les salles de la classe de la 2de C construite il y a à peine deux semaines et celle de la 4e B qui ont été endommagées. La première était occupée par 66 élèves tandis que 64 autres élèves prenaient cours dans la 2e salle de classe. « Heureusement qu’on ne déplore pas de perte en vies humaines ni de blessés. Pour le maire de l’Arrondissement no 10, Jérémie Sawadogo, des actions sont en cours pour trouver une solution « Dès vendredi, sur instruction du maire de la commune de Ouagadougou, nous avons dépêché une équipe technique pour faire le constat. Nous avions décidé, en concertation avec les parents d’élèves, de faire un plaidoyer auprès de la direction des services sociaux et la direction centrale des services municipaux. Nous souhaitons mettre une tante là où le bâtiment s’est écroulé pour que les élèves poursuivent les cours en attendant une solution définitive. Mais qu’à cela ne tienne, le Lycée municipal de Bogodogo avait déjà été pris en charge par la commune de Ouagadougou. La commune de Ouagadougou ambitionne de construire un bâtiment R plus 2 et une clôture au profit de ce lycée », a confié le bourgmestre de l’arrondissement no10. Ce fut l’occasion pour lui d’interpeller les parents d’élèves. « C’était une initiative des parents élèves. Ils ont eu une très bonne intention. Ils ont voulu bien faire, mais malheureusement, il n’y a pas eu l’accompagnement technique de la mairie de Ouagadougou et de l’arrondissement 10 qui disposent de techniciens.   Nous lançons un appel à toutes les Associations des parents d’élèves, à tous les comités de gestion des lycées et CEG mis sous tutelle de la commune de Ouagadougou d’avertir les autorités communales par écrit, lorsqu’ils veulent entreprendre des initiatives. C’est pour nous permettre de savoir les actions qu’ils mènent et quels sont les personnes habilitées à les accompagner. Sinon l’idée est bonne, l’école a plus de 10 ans. Les anciens bâtiments sont toujours en bon état. L’APE a voulu bien faire mais quelqu’un n’a pas bien fait son travail quelque part. Nous avons eu la chance. Nous avons évité de justesse une catastrophe », a indiqué Jérémie Sawadogo. En rappel, le lycée municipal a ouvert ses portes en 2009. Il est passé de son statut de Collège d’enseignement général à Lycée Bogodogo en 2011. Il comptait 700 élèves en 2017-2018. En 2018-2019, il compte environ 800 élèves.

Issa SIGUIRE


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