HomeA la uneELECTION DU NOUVEAU PRESIDENT DE L’ASSEMBLEE NATIONALE BENINOISE : Un beau coup politique contre Yayi Boni et pour la démocratie

ELECTION DU NOUVEAU PRESIDENT DE L’ASSEMBLEE NATIONALE BENINOISE : Un beau coup politique contre Yayi Boni et pour la démocratie


 

Dans le sillage des dernières élections législatives  au Bénin, le bureau de l’Assemblée nationale a un nouveau visage : celui de Adrien Houngbédji, un vieux baroudeur de la scène politique béninoise. A 74 ans, il opère un come back sans bavure, aux premières loges  du Bureau de la représentation nationale.  La mouvance présidentielle connaît désormais  la douleur de la peau de chagrin, elle qui n’a plus que 33 sièges sur les 83 que compte l’Assemblée.  Toute chose qui permet aujourd’hui à l’opposition de bomber légitimement le thorax et de mettre fin à toute velléité de  tripatouillage de la Constitution (s’ils en avaient encore l’envie) par les zélateurs  et courtisans de Yayi Boni.  Assurément, c’est peu dire que la démocratie béninoise  vient, encore une fois, d’être bien  lustrée par l’opposition béninoise qui vient  de battre à plate couture la mouvance présidentielle et qui vient aussi de placer  sur le piédestal de l’Assemblée une figure aussi emblématique  que celle de Adrien Houngbédji. Les Béninois sont, aujourd’hui plus qu’hier,  assurés que 2016 sera un nouveau départ pour d’autres défis, ceux du développement et de la démocratie. Le Bénin, un petit pays à grande démocratie, pourrait-on dire.

Le Bénin vient encore de s’illustrer par une innovation politique majeure

C’est lui qui, au tout début des années 90,  a ouvert les vannes de la démocratie  avec sa conférence nationale qui a fait autorité sur le continent africain.  Cotonou reste donc fidèle à sa tradition d’enfant terrible de la démocratie en Afrique, dans le sens le plus noble de l’expression.  Les raisons en sont que ce pays a une opposition de qualité qui sait faire chorus autour de l’essentiel dans l’intérêt supérieur de la patrie.  Il a aussi une société civile têtue, dans la meilleure acception de ce terme. Tout ça n’est sans doute pas surprenant.  Le Bénin n’était-il pas le quartier latin de l’Afrique ? Sa culture politique n’est donc pas usurpée.  En tout état de cause,  l’on a envie de dire que le Bénin vient encore de s’illustrer par une innovation politique majeure qui tranche avec  les habitudes en matière de lutte pour l’alternance démocratique. A Cotonou,  celle-ci aura été provoquée non pas par la rue et ses violences, comme à Ouagadougou, ni par le renoncement volontaire au pouvoir par le prince régnant, ni encore par un coup d’Etat, mais par le rapport de forces politiques à l’Assemblée nationale.  Le mérite en revient à tous : le chef de l’Etat, la mouvance présidentielle, l’opposition et la société civile.  Le Bénin ne trahit pas sa réputation de boussole démocratique du continent.

«Le Pays »


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