HomeA la uneELECTIONS COUPLEES AU PAYS DE HAMANI DIORI : Le Niger face à son destin

ELECTIONS COUPLEES AU PAYS DE HAMANI DIORI : Le Niger face à son destin


 

Hier, 21 février 2016 ont eu lieu les élections couplées au Niger. Quinze candidats dont le président sortant Mahamadou Issoufou, sont en lice pour la conquête du fauteuil présidentiel. Toutefois, la classe politique du Niger est divisée sur certaines questions électorales, notamment le vote par témoignage. Ce système de vote qui consiste pour l’électeur à avoir deux témoins afin de pouvoir accomplir son devoir électoral, n’est pas nouveau au Niger. La pratique, à ce qu’on dit, date de 20 ans. Mais, pour ces élections qui se sont déroulées hier, ce système de vote était fortement contesté par les opposants qui y voyaient une voie ouverte à la fraude  électorale. Toutes choses qui pourraient favoriser le parti du président sortant Mahamadou Issoufou et lui permettre de remporter la présidentielle dès le premier tour. La situation politique nigérienne  est donc volatile et tous les ingrédients sont réunis pour une crise postélectorale.

Les élections couplées du 21 février 2016 sont celles de tous les dangers

Il faudrait donc que les uns et les autres fassent preuve de responsabilité en mettant l’intérêt national au-dessus de leurs intérêts personnels. Car une crise politique au Niger provoquerait une  conflagration qui toucherait  toute la sous-région ouest- africaine. C’est pourquoi tout le pays retient son souffle, et la commission électorale doit mettre un point d’honneur à proclamer les résultats dans les plus brefs délais afin de minimiser les contestations, car une trop longue attente des résultats renforcerait le climat de suspicions et la moindre défaillance dans le système électoral donnerait raison à l’opposition qui rue déjà dans les brancards. Le Niger fait donc face à son destin. Il faut espérer que ses hommes politiques seront à la hauteur des attentes du peuple. Certes, les Nigériens n’ont pas la culture de la violence comme certains peuples, mais dans ce genre de situation, le diable rode toujours autour de la maison. Et quand on sait que les élections d’hier se sont déroulées dans un contexte particulier où un candidat opposant, et pas des moindres, en la personne de Hama Amadou se trouve en prison, même la plus petite étincelle peut être dévastatrice. Cet homme a en effet ses partisans qui ont toujours clamé son innocence dans cette affaire de trafic de bébés et ils y voient une cabale montée contre leur mentor par le président  Mahamadou Issoufou. En tout cas, les élections couplées du 21 février 2016 sont celles de tous les dangers pour le peuple nigérien qui devrait pourtant montrer à la face du monde tout son savoir faire en matière électorale et de construction démocratique.

Adama SIGUIRE


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