HomeA la uneELECTIONS GENERALES EN ANGOLA : L’alternance sera-t-elle au rendez-vous ?

ELECTIONS GENERALES EN ANGOLA : L’alternance sera-t-elle au rendez-vous ?


En cette fin de l’année 1975, le départ du colonisateur portugais est acquis en Angola. Bientôt, le 11 novembre, l’indépendance sera proclamée. Mais, au profit de qui ? Les mouvements qui ont combattu pour l’indépendance campent aux portes de Luanda, la capitale. Il s’agit du Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA) d’Agostino Neto, de l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (UNITA) de Jonas Savimbi, et du Front de libération nationale de l’Angola (FLNA) de Roberto Holden. Le premier à entrer à Luanda proclamera l’indépendance. Agostino Neto a fait appel à Fidel Castro. Celui-ci envoie un contingent qui arrive juste à temps pour la bataille décisive qui eut lieu le 10 novembre 1975 à Quifangondo. Les Cubains écrasent les autres par la supériorité de leur puissance de feu. La route de Luanda est ouverte pour le MPLA. Après le décès d’Agostino Neto, en 1979, son dauphin, José Eduardo dos Santos, prend les rênes du pays jusqu’en 2017. Après trente-huit ans de règne sans partage, il est remplacé par João Lourenço à la suite des élections générales de 2017. Après un premier mandat, Lourenço est candidat à sa propre succession pour les élections générales prévues pour se tenir le 24 août 2022. Cette fois-ci, l’Opposition politique se présente en rangs serrés derrière Adalberto da Costa Jr, la tête de liste de l’UNITA. Les jeux sont donc ouverts, d’autant plus que Costa Jr, arrivé à la tête de l’UNITA en 2019, semble avoir réussi à restructurer le parti, et suscite des espoirs. Sauf que le débat se porte sur la sincérité du fichier électoral où près de deux millions de personnes décédées sont enregistrées sur un ensemble de douze millions d’électeurs. Ce qui peut largement faire changer la donne, et entraîner des contestations si le problème n’est pas résolu à temps.

 

Vivement que la transparence soit au rendez-vous des élections du 24 août prochain !

 

Tout laisse croire que le MPLA au pouvoir est toujours majoritaire dans le pays. Cependant, l’arrivée au pouvoir de Lourenço, a ébranlé l’unité de façade, au sein du MPLA. En engageant la lutte contre la corruption, il a été amené à s’attaquer à la famille de l’ancien président dont les membres se partageaient littéralement le patrimoine du pays. Ce qui lui vaut une certaine hostilité de la part de la famille qui compte des partisans et des militants du MPLA qui, d’une manière ou d’une autre, se reconnaissaient dans l’ancien président. Il n’est donc pas certain que les militants du MPLA feront bloc derrière le candidat du parti, João Lourenço. En outre, la crise économique persistante, malgré les immenses ressources naturelles du pays, conduit certains à se poser des questions sur la réelle capacité du MPLA à bien gérer le pays et à trouver une solution à leurs problèmes. La dépouille mortelle de l’ancien président, dos Santos, décédé le mois dernier en Espagne, est arrivée à Luanda le 21 août dernier. Comme par hasard, cela se passe à la fin de la campagne électorale et juste avant les élections. L’on est autorisé à penser que ce calendrier n’est pas une simple coïncidence, et que Lourenço entend ainsi envoyer un message de  sympathie à l’endroit des partisans de l’ancien président dont les voix ne seront pas de trop pour lui. L’Angola fait partie des dix premières puissances économiques du continent, et joue un rôle charnière entre l’Afrique australe et l’Afrique centrale. La stabilité du pays est donc importante pour l’ensemble du continent. Ce pays stabilisé et bien géré, pourrait, avec l’Afrique du Sud, le Kenya, l’Ethiopie et le Nigeria, servir de locomotive pour toute l’Afrique noire. Vivement donc que la transparence soit au rendez-vous des élections du 24 août prochain, même si, pour cela, l’Opposition devait accéder au pouvoir au détriment du MPLA.

 

Apolem

 


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