HomeA la uneELECTIONS MUNICIPALES PARTIELLES : Eviter désormais les intrigues permanentes

ELECTIONS MUNICIPALES PARTIELLES : Eviter désormais les intrigues permanentes


Les électeurs de 19 communes du Burkina étaient appelés aux urnes, le 27 mai dernier, pour choisir des conseillers à l’effet de la mise en place in fine d’exécutifs locaux. En rappel, les conseils municipaux desdites communes, issus du scrutin du 22 mai 2016, avaient été dissous. En plus de ces communes, l’on a procédé également à des élections complémentaires dans les communes où le scrutin, pour des raisons de tension, n’avait pas pu être honoré en 2016. Selon le président de la CENI (Commission électorale nationale indépendante) et certains observateurs, les choses se sont relativement bien passées. Car, aucun incident majeur de nature à remettre en cause la crédibilité du scrutin n’a été enregistré. Cela est à mettre à l’actif non seulement de la CENI, mais aussi des électeurs. Il sied donc de leur rendre hommage. Car, ce n’était pas gagné d’avance tant les électeurs de certaines localités se regardaient en  chiens de faïence. Au finish, et il faut s’en féliciter, il y a eu plus de peur que de mal. La première étape ainsi franchie avec la bonne tenue du scrutin d’où sortiront les conseillers, il reste la deuxième étape. Celle-ci va consister en la mise en place de conseils municipaux avec, à la tête de chacun, un maire. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette étape est celle de tous les dangers. Même dans les conseils municipaux où une formation politique dispose de la majorité des conseillers, le choix du maire ne se passe pas sans appréhension. Et pour  cause. Les consignes de vote des partis politiques sont le cadet des soucis des conseillers. Ici, c’est la logique de l’intérêt individuel hic et nunc qui fait force de loi et qui dicte la conduite de bien des conseillers. Et bonjour les manœuvres  de caniveau et les intrigues ! Quand un maire est élu dans ces conditions,  il court le risque de manquer d’autorité nécessaire et de légitimité pour engager résolument sa commune sur la voie du développement. En effet, ses  contempteurs  au sein du conseil municipal, se mettent immédiatement à l’affût, à la recherche du moindre couac pour le transformer en un problème susceptible de faire vaciller l’ensemble du conseil municipal. Leur credo s’apparente dès lors à celui du berger lépreux qui est incapable de traire la vache mais qui est apte à renverser la calebasse de lait.

 

Il faut craindre que les mêmes causes produisent les mêmes effets

 

C’est cette posture diabolique de bien des conseillers qui était à l’origine de la dissolution de certains exécutifs locaux issus du scrutin du 22 mai 2016. Et ceux qui payent les pots cassés de cette irresponsabilité qui semble être dans les gênes de bon nombre de conseillers, ce sont visiblement les électeurs et les populations. Eux qui ont eu la faiblesse de croire que les conseillers qu’ils ont choisis, prendront à bras le corps leurs préoccupations dès qu’ils prendront service dans les conseils municipaux. Et ces préoccupations sont pressantes. Elles se déclinent en termes d’assainissement, de routes, de construction d’écoles et l’on en oublie. Au lieu de mener ce combat pour lequel ils ont été élus, leur leitmotiv, c’est comment faire pour user de leur fonction pour faire des trafics d’influence, des transactions illicites de parcelles et des abus de toutes sortes. Et si d’aventure, le maire veut les en empêcher, ils n’hésitent pas à crier haro sur le baudet et à initier des intrigues permanentes pour le destituer. Vivement donc que ces genres d’intrigues permanentes qui n’en finissent pas de déstabiliser nos conseils municipaux, prennent désormais fin. Car, au rythme où vont les choses, l’on peut exaspérer les populations. Déjà, l’on peut faire le constat que les électeurs,  en tout cas certains d’entre eux, se sont laissés gagner par le dépit et le découragement au point qu’ils ont boudé le scrutin du 28 mai dernier. Et ils ont amplement raison. Car, les hommes politiques sont en train d’insulter leur intelligence et de trahir leur confiance. A-t-on seulement pris les mesures nécessaires pour que les conseils municipaux qui seront issus de ces élections municipales partielles ne retombent pas dans les mêmes travers que ceux qui avaient prévalu à la dissolution des exécutifs locaux issus du scrutin du 22 mai 2016, peut-on s’interroger ? En tout cas, si rien n’a été prévu dans ce sens, il faut craindre que les mêmes causes produisent les mêmes effets. Et ce sera pour le malheur des populations au profit desquelles la philosophie de la décentralisation a été pensée. Ce sera également pour le malheur de nos maigres ressources dont une part considérable a été prélevée pour organiser des élections qui, à l’analyse, ne servent à rien, sinon qu’à s’offrir en spectacle honteux à l’Afrique et au monde.

 

SIDZABDA


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