HomeA la uneEXCLUSION DE SIMONE GBAGBO DU DIALOGUE POLITIQUE EN RCI: Attention à ne pas laisser de la braise sous les cendres !  

EXCLUSION DE SIMONE GBAGBO DU DIALOGUE POLITIQUE EN RCI: Attention à ne pas laisser de la braise sous les cendres !  


 

L’ex-Première dame ivoirienne, Simone Gbagbo, ne veut pas être une laissée-pour-compte dans le dialogue politique qui a repris le 20 janvier dernier en Côte d’Ivoire, entre le pouvoir et les principaux partis de l’opposition. « Toutes les forces vives de la Nation doivent être associées au dialogue politique », a-t-elle laissé entendre au cours d’un point de presse qui rassemblait autour d’elle, plusieurs organisations politiques et de la société civile dont le dénominateur commun est de n’avoir pas été conviées aux pourparlers entre majorité et opposition. Même si la figure politique que constitue dame Gbagbo est pour le moins controversée en Côte d’Ivoire, l’on ne peut que lui donner raison sur ce coup. Et pour cause.

L’objectif de ce dialogue qui avait brièvement repris en fin décembre avant de connaitre une pause en vue de permettre aux parties prenantes de revenir avec des propositions pertinentes, est de décrisper l’atmosphère politique après les violences électorales de la présidentielle d’octobre 2020 qui avaient fait, au bas mot, 85 morts et 500 blessés.  Lorsque l’on ajoute ce lourd bilan au passif des violences post-électorales de 2010-2011, l’on ne peut que se faire à l’idée que la Côte d’Ivoire danse en permanence sur un volcan. Il est donc impératif d’exorciser toute la scène politique, toutes les chapelles politiques y comprises, à l’effet de l’expurger des démons de la haine qui ne sommeillent que d’un œil. Et le dialogue politique en cours est l’occasion rêvée de cette catharsis socio-politique  qui doit permettre au pays de Houphouët Boigny de solder ses comptes avec le passé et de renouer définitivement avec la paix.

                    Les maitres-mots devraient être pour ces pourparlers, « inclusion et sincérité”

Mais force est d’admettre que ces pourparlers politiques sans certains acteurs-clés du landerneau politique ivoirien comme Simone Gbagbo ou Guillaume Soro qui est aujourd’hui en errance à l’exil, laissent un arrière-goût amer. La probabilité que les conclusions de ce dialogue politique soient remises en cause par ceux qui n’y participent pas, est fort grande. Quand on veut éteindre le feu, on fait attention à ne pas laisser des braises sous les cendres. Et c’est en cela même qu’il faut saluer cette sortie de l’ex-Première dame qui manifeste ainsi sa volonté d’apporter sa pierre à l’édifice de la réconciliation et de la reconstruction nationale.

Cela dit, il est importe que le régime du président Alassane Dramane Ouattara prête une oreille attentive à  la requête de Simone Gbagbo dans la mesure où il plane, de la part même des formations politiques qui prennent part à ce dialogue politique, en l’occurrence le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) de Bédié et le Parti des peuples africains (PPA-CI) de Laurent Gbagbo, un parfum de méfiance. En effet, les deux grands partis de l’opposition s’étaient publiquement interrogé sur « la sincérité du dialogue politique ». Les maitres-mots devraient donc être pour ces pourparlers, « inclusion et sincérité » qui d’ailleurs vont de pair.

Mais,  l’on peut comprendre que pour des raisons d’ordre financier, l’on ne puisse pas rassembler tous les acteurs de la scène politique autour d’une même table. Mais dans ce cas, il serait fort intéressant de trouver d’autres formes de participation à ces échanges dont les conclusions concernent tous les fils et toutes les filles de la nation ivoirienne. Il est possible, si ce n’est trop tard, de recueillir les propositions écrites des formations politiques qui ne sont pas au rendez-vous ou même dans le monde hyper-connecté d’aujourd’hui, de créer les conditions d’une participation par visioconférence.  

 

                                                                                SAHO      


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