HomeA la uneEXISTENCE SUPPOSEE D’UNE PISTE D’ATTERRISSAGE CLANDESTINE AU BURKINA : Que toute la lumière soit faite !

EXISTENCE SUPPOSEE D’UNE PISTE D’ATTERRISSAGE CLANDESTINE AU BURKINA : Que toute la lumière soit faite !


Récemment, Serge Daniel, correspondant de RFI au Mali, a rendu public ceci : le Burkina abrite sur son sol, une piste d’atterrissage clandestine. L’information, on se rappelle, avait fait le buzz sur les réseaux sociaux. Les Burkinabè, légitimement, se posent des questions sur l’existence supposée ou réelle de cette mystérieuse piste d’atterrissage. La question a été abordée lors de l’hebdomadaire Conseil des ministres du 20 juillet dernier. A l’issue de ce Conseil, le ministre porte-parole du gouvernement a animé une conférence de presse sur le sujet. Extrait des propos de Lionel Bilgo, puisque c’est de lui qu’il s’agit : « Lorsque nous avons reçu cette information, nous l’avons transmise au Commandement des opérations du théâtre national (COTN). Nous avions reçu des données bien avant la publication de ladite information… » Selon toujours le ministre Bilgo, des enquêtes sont en cours pour vérifier la véracité ou non de l’information. Le ministre a terminé sur le sujet en promettant des informations supplémentaires y afférentes lors d’un point de presse ou d’un bulletin d’information. Le gouvernement  est dans son rôle  de réagir face à une telle information et de promettre l’ouverture d’une enquête pour en connaître les tenants et les aboutissants. Et les Burkinabè piaffent d’impatience de savoir ce qu’il en est exactement. Mais d’ores et déjà, l’on peut prendre le risque de dire que l’information est vraisemblable au regard de ce qui suit. Premièrement, 40% du territoire national, voire plus, est pratiquement contrôlé par les terroristes. Cette vérité a été même admise par le gouvernement.

 

 

Cela donne l’occasion d’interpeller les autorités sur l’impérieuse nécessité de doter le pays d’appareils de surveillance performants

 

 

De ce point de vue, une piste d’atterrissage peut être construite dans cette zone sous contrôle terroriste, sans que le gouvernement ne s’en rende compte. Deuxièmement, bien des informations très importantes et avérées sur le Burkina, ont été d’abord apportées par des confrères d’autres pays, avant que le gouvernement ne daigne piper mot.  Ce fut le cas, récemment, de l’arrivée à Ouagadougou, du grand exilé d’Abidjan, Blaise Compaoré, dans le cadre du processus de réconciliation nationale. Et c’est le même Serge Daniel qui avait révélé l’information. On peut dire que ce confrère est bien introduit surtout dans les milieux avisés, sur les questions sécuritaires au Sahel. Le troisième et dernier élément que l’on peut invoquer, pour soutenir le caractère plausible de l’information, est lié au fait que le gouvernement, généralement, n’est pas prompt à porter à la connaissance du public, les informations dont le décryptage critique pourrait mettre en lumière, les  failles de sa gouvernance sécuritaire.  Et l’existence d’une piste d’atterrissage au Burkina, au cas où cela serait avéré, en est une.  Cela dit, l’Exécutif burkinabè promet d’ouvrir une enquête pour vérifier la véracité ou non de l’information. En tout cas, tous les Burkinabè attendent que toute la lumière soit faite sur cette affaire. Mais en la matière, il est prudent d’adopter la posture de Saint Thomas : attendre de voir avant d’y croire. En effet, bien des vieilles affaires sombres, au sujet desquelles on avait promis d’ouvrir des enquêtes, gardent encore leur part de mystère. Et pour cause : les enquêtes promises avaient plus pour vocation de tromper l’opinion en jouant sur le temps, que de contribuer à la manifestation de la vérité. D’ailleurs, on peut dire que la meilleure manière de faire oublier une affaire mystérieuse sous nos tropiques, c’est de lui dédier une enquête. L’illustration de cela est l’affaire de la disparition de la dizaine de camions-citernes remplis de carburant dans la région de l’Est. Avant ce cas, il y a également eu des disparitions récurrentes de camions citernes sur l’axe Kaya-Dori. Le gouvernement avait promis de faire la lumière sur ces affaires kafkaïennes. Bien des mois après, les Burkinabè attendent toujours les conclusions de ces investigations. Face à ces affaires de camions-citernes disparus, dans ce bout de pays de seulement environ 274 000 km2, on ne sait pas si on doit en rire ou en pleurer. Et si au terme de l’enquête promise, la véracité de l’existence d’une piste d’atterrissage venait à être établie, les Burkinabè seraient en droit de demander des comptes à qui de droit. Car, cela prouverait qu’ils ne sont pas gouvernés. Dans les pays normaux, pour moins que ça, les responsabilités sont situées et des têtes tombent. En tout cas, l’affaire de la disparition des camions-citernes, qu’elle soit avérée ou pas, donne l’occasion d’interpeller les autorités sur l’impérieuse nécessité de doter le pays d’appareils de surveillance performants pour prévenir ces cas. Hier, l’on a assisté à la disparition de camions citernes. Aujourd’hui, on parle de l’existence d’une piste d’atterrissage clandestine au Burkina. Demain, et l’on touche du bois, il n’est pas exclu qu’on apprenne que les terroristes ont créé un camp d’entrainement en plein cœur de Ouaga.

 

Sidzabda

 

 

 

 

 

 

 

 


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