EXPORTATION DU BETAIL : Le SYNAT.COM-B pour une organisation de la filière
Le Syndicat des commerçants du Burkina (SYNAT.COM-B) a organisé une Assemblée générale (AG) des exportateurs de bétail, le 15 avril dernier au sein du marché à bétail de Tanghin, arrondissement 4 de Ouagadougou. Cette AG avait pour but de réunir l’ensemble des exportateurs du bétail et les acteurs concernés en vue de dégager des pistes de solutions aux problèmes qui minent le secteur. La cérémonie d’ouverture a eu comme parrains, le ministre du Commerce, de l’industrie et de l’artisanat et celui des Ressources animales et hydrauliques.
Le volume des exportations d’animaux vivants et de viande en 2014 s’élevait à plus de 5 milliards de F CFA, selon les statistiques du ministère des Ressources animales et hydrauliques. En dépit de cet apport important à l’économie nationale, la filière exportation du bétail reste peu organisée. C’est fort de ce constat que le SYNAT.COM-B a décidé d’organiser une Assemblée générale (AG), le 15 avril dernier, pour mieux structurer ce secteur, alléger les difficultés auxquelles font face les exportateurs du bétail. Le secrétaire général de SYNAT.COM-B, section de Tanghin, Boukary Boina, qui a souhaité la bienvenue aux invités au nom du président de ladite section syndicale, Saydou Ouédraogo, a souligné l’importance de l’AG pour les exportateurs du bétail. Quant au secrétaire général national du SYNAT.COM-B, Roch Donatien Nagalo, il a souligné la nécessité d’organiser la filière d’exportation du bétail. Pour lui, c’est dans le souci de trouver des réponses adéquates aux difficultés auxquelles font face les exportateurs du bétail que cette AG a été organisée. Ces difficultés, a-t-il énuméré, sont, entre autres, les tracasseries routières, l’insécurité sur les voies, les conditions d’accueil à l’étranger et les problèmes relatifs aux moyens de transport. Dans certaines circonstances, les prix sont déterminés par les acheteurs et non par les vendeurs, a-t-il déploré avant de préciser qu’un atelier sera bientôt organisé afin de mieux structurer la filière exportation du bétail.
Le sous-secteur de l’élevage contribue à hauteur de 18% du PIB
Le directeur de cabinet du ministre du Commerce, de l’industrie et de l’artisanat, Fang B. Christian Somda, a, pour sa part, salué la démarche de SYNAT. COM-B qui vise à promouvoir et à développer la filière bétail. A l’en croire, le sous-secteur de l’élevage contribue à hauteur de 18% du Produit intérieur brut (PIB) et représente le 3e produit d’exportation du Burkina, après l’or et le coton. C’est pourquoi le gouvernement accompagne ceux qui désirent se professionnaliser dans la filière exportation du bétail, a-t-il dit. M. Somda a aussi relevé les difficultés liées à l’exportation des animaux sur pied. C’est conscient de ces difficultés, a-t-il indiqué, que le gouvernement a entrepris la modernisation des abattoirs frigorifiques de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso pour parvenir à la transformation qui offre plus d’avantages, surtout en termes d’emplois. Du reste, il y a des débouchés et il faut travailler à les occuper, a-t-il conseillé aux exportateurs du bétail tout en leur traduisant la disponibilité du MCIA à les soutenir. Et le représentant du ministre des Ressources animales et hydrauliques, Léon Badiara, ingénieur en élevage d’ajouter que l’abattoir frigorifique de Ouagadougou a été aménagé pour pouvoir abattre des animaux et mettre la viande à la disposition des pays voisins tels que la Côte d’Ivoire qui absorbe 41% des exportations du bétail du Burkina. Selon M. Badiara, un projet de délocalisation de l’abattoir frigorifique de Bobo-Dioulasso est également en cours afin de le rendre plus moderne et capable d’envoyer de la viande dans les pays côtiers. En plus de ces deux localités, le MRAH est en train de mettre en place d’autres abattoirs dans des villes comme Dédougou, Fada, Dori, etc. Il est aussi prévu la réalisation de marchés à bétail, a-t-il révélé. Pour lui, la transformation crée des emplois car permettant non seulement de commercialiser de la viande, mais aussi les abats et les cuirs et peaux. Par ailleurs, c’est au regard de l’importance de la filière bétail que le MRAH s’évertue à organiser les producteurs, les commerçants et les transformateurs, a confié M. Badiara. Il a, du reste, révéler que l’absence de son ministre à la cérémonie est due aux concertations que ce dernier et son staff menaient avec la Banque mondiale dans le but de bénéficier de projets dans le domaine de la production animale pour booster ce secteur.
Dabadi ZOUMBARA